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5 participants

    KITANO Takeschi

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    Message  Pinky Dim 27 Fév 2011 - 10:27

    Kitano par Kitano

    KITANO  Takeschi 51s10o10

    Biographie

    329 pages édité chez Grasset & Fasquelle en
    février 2010


    Résumé

    Je suis venu au cinéma un peu comme on vient au monde. Par hasard. "Takeshi Kitano, l'un des plus grands cinéastes japonais, se raconte dans cette autobiographie née de plusieurs années d'entretiens avec le journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano n'en revient pas de sa " destinée ", lui l'autodidacte qui n'a jamais oublié ses origines modestes. Takeshi Kitano se souvient de sa jeunesse dans le Japon de l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences, ses rêves d'explorateur, les études qu'il poursuit, malgré la pauvreté, grâce à sa mère. Le père, enfin. " Je ne lui adressais jamais la parole. Lui ne me disait jamais rien. " Des sketchs provocateurs de son alter ego télévisé Beat Takeshi, au cinéma vu comme rédemption tardive : une esthétique de la violence, une musique envoûtante, des antihéros solitaires et torturés, deviennent ses marques de fabrique, comme dans Sonatine. Pour la première fois, Takeshi Kitano révèle dans cette autobiographie d'une étonnante vitalité son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l'Amérique et acculturé. Une vision très personnelle de la vie, entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme. [/font]
    Biographie de l'auteur[/font][/b] Takeshi Kitano, né le 18 janvier 1947 à Tokyo, est â l'une des plus célèbres stars de la télévision 8 japonaise, où il présente huit émissions hebdomadaires. Comme réalisateur, on lui doit .n Sonatine (1993), Hana-bi (1997, Lion d'or à Venise), ou Zatoïchi (2003, Lion d'argent à Venise). Michel Temman est journaliste et correspondant du quotidien Libération à Tokyo, où il réside.

    Mon ressenti


    Que dire de ce livre. Je connais Kitano grâce à quelques uns de ses films… et de ses peintures. J’ai de ce monsieur l’image d’un poète, d’un homme ayant perdu quelque chose ou qui court après quelque chose, d’une violence immense et d’une très grande douceur, et de ses peintures une certaine naïveté… Kitano m’attire à cause vraisemblablement de ses contrastes, il semble ne pas y avoir de gris, c’est soit blanc ou noir… Il ne mâche pas ses mots, il exprime ses idées telles qu’il les pense.

    J’ai découvert dans ce livre une image du Japon très fermé, ancré dans ses traditions voire bloqué et peut ouvert sur l’extérieur. Alors que pour moi, le Japon était un pays très ouvert… Kitano a un regard très tranché sur le pays, sur les us et les coutumes, et sur leur culture. Ainsi, il explique, que culturellement pour le cinéma, si les américains disent que tels films venant du Japon est bien, les japonais font aimer, alors qu’eux même lui ont fait un accueil très mitigé… Bien sûr cela parle de ses films mais aussi d’autres cinéastes.

    Kitano fait ce qu’il aime et tant pis si les autres n’aiment pas son film, son tableau, son œuvre… Il le fait parce qu’il a besoin de faire, de créer.. Si il est très critique envers les autres, il l’est tout autant de lui. Il se décrit comme un homme qui a sombré à une époque, il aurait pu devenir yakusa (délinquant et gangster), il a fait plein de bêtises et il a un sens aigu de l’honneur, du clan… c’est une bête de travail, je ne sais pas comment il arrive à tout faire, ce bonhomme… Il travaille avec la même équipe depuis qu’il fait de la télé, ils font partis de sa famille. Ils le suivent partout et ils l’appellent le « … » seigneur en Japonais.

    J’ai été surprise, il anime entre 8 et 10 émissions de télévision tous les jours… cela va de l’émission du style « Benny Hill » à l’émission culturelle autour d’un débat politique ou de livres… Il a une culture énorme, lui qui a arrêté très tôt l’école pour vivre ou plutôt pour survivre, prend sa revanche. Cela le fait sourire ou rire, aujourd’hui quand des universités japonaises, lui demandent de faire le professeur. Anecdote : il a emmené tous ses élèves dans un bar restaurant, et ils ont mangé et ri. Pas de cours, « c’est dans la rue, dans la vie, que l’on apprend à devenir, à créer, pas dans une salle de classe… » Il est venu au cinéma par hasard et il n’a aucune formation. Il a commencé par faire
    l’acteur, un petit rôle puis il a remplacé quelqu’un et à fait un film… puis deux. Il est toujours étonné du succès de ses films. Ses deux derniers films sont une allégorie sur la création et l’art… Aux avis très encenseurs, il parle de son étonnement car lui-même n’a pas compris tout ce qu’il a mis dans son film et aux autres que cela ne l’étonne pas… Voilà, c’est Kitano…

    Un accident grave lui a fait prendre un autre virage dans sa vie… C’est un homme qui chaque jour se remet en cause et qui va saisir toutes les opportunités pour grandir et s’enrichir. Il refuse les compromis et les modes, ou le politiquement correct, et fait ce en quoi il croit.

    Provocateur, amuseur, poète, écrivain, cinéaste, réalisateur, acteur, peintre, anarchiste du petit écran, autant de qualificatif pour présenter cet homme que j’ai découvert avec grand bonheur. C’est un livre bien écrit qui change des bio habituelles. Ce sont des interviews autour d’un sujet ou d’une période de sa vie. Il explique sans fioriture ce qu’il comprend et conçoit des arts, de son œuvre… et l’auteur du livre, présente en italique le lieu où ils sont, dans quel état d’esprit est Kitano, … cela donne une impression très intimiste.

    Une citation de Kitano que j’aime beaucoup : "Certains jugeront peut-être que je suis au sommet. Alors que moi, j'ai surtout l'impression de cumuler les échecs au cinéma et de commettre un crime à chaque fois que je me compromets dans des jeux télévisés. Mais faire de l'humour, même trash, est encore le seul moyen que j'ai trouvé dans mon pays pour rester libre." J’aime cet état d’esprit, la créativité est une histoire de liberté et non de célébrité…

    A découvrir


    Dernière édition par Pinky le Jeu 21 Mar 2013 - 9:25, édité 1 fois
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    KITANO  Takeschi Empty Re: KITANO Takeschi

    Message  Nina Jeu 21 Mar 2013 - 0:03

    KITANO  Takeschi Kitano10

    La vie vie en gris et rose.
    Edition Picquier - 127 pages.

    Quatrième de couverture :

    Takeshi Kitano. le réalisateur de Sonatine, Hana-bi et Kikujiro, raconte son enfance dans le Japon d'après-guerre. Une enfance en gris et rose, aux couleurs que son père, peintre en bâtiment, essayait sur la porte de la maison avant d'en couvrir les murs de ses clients. Kitano raconte les jouets, les objets, les fêtes, les rencontres de son enfance et ressuscite toute une époque dans un inventaire à la Pérec qui célèbre l'amitié et les jeux des gosses de pauvres, quand l'imagination et l'invention remplaçaient l'argent. Si c'est bien l'enfance qui détermine notre sensibilité d'adulte. alors la sienne a aussi les couleurs de son gobelet de cantine en bakélite rouge, des caramels aux prunes, des toupies beigoma à peine plus grosses que le pouce, des cerfs-volants ornés de guerriers du kabuki, de la chasse aux libellules, de son père brutal et ivrogne et de sa mère qui se battait en vain pour que son fils travaille en classe, alors que lui n'aurait jamais arrêté de jouer...

    Mon avis :


    Je connaissais Takeshi Kitano l'acteur, le cinéaste, je découvre maintenant l'auteur. Ceci n'est pas un roman (quoi que j'ai lu ici ou là) mais un recueil de souvenirs d'enfance, dans lequel Takeshi nous parle de ses parents, de sa jeunesse, de sa pauvreté, qui paraît à peine croyable aujourd'hui. Il prend à témoin son lecteur de ce qu'il a vécu, en le tutoyant, comme s'il était un vieil ami. Chaque chapitre est extrêmement court (quatre à six pages), illustré par des dessins naïfs. J'ai pensé, en le lisant, au manga Une sacrée mamie, qui évoque aussi des conditions de vie difficile dans le Japon de l'après-guerre.

    Le gris et le rose sont des couleurs emblématiques pour le père du narrateur, peintre en bâtiment de son métier. Un métier méprisé : les autres enfants n'auraient pas aimé avoir un père artisan, et Takeshi lui-même aurait aimé avoir un père salarié, policier, bref un père bien plus normal, un père qui aurait pu jouer avec lui au base-ball, comme le père des autres garçons de son âge, plutôt que de repeindre la porte de leur maison en gris, ou en rose, selon les pots de peinture qu'ils avaient en stock chez eux - et essayant de convaincre les clients que cette couleur était vraiment faite pour eux. Mais oui, le rose est à la mode, mais oui, le gris est ce qu'il vous faut.

    Cela pourrait prêter à sourire n'était le caractère sordide de la situation. Ce père est alcoolique, violent, la mère s'acharne à faire étudier ses enfants, quand elle n'est pas battue comme plâtre par son mari. La famille est pauvre, les vêtements sont dans le même état que le paletot du jeune poète de Ma Bohème d'Arthur Rimbaud - en plus crasseux. Pourtant, il est encore des familles plus pauvres que les Kitano, il est beaucoup d'enfants orphelin à cause de la guerre. Toujours Takeshi Kitano raconte ce qu'il voit avec son regard d'enfant, sans compassion pour les autres, et certainement pas pour lui-même, sans dureté non plus : il assume tout ce qu'il a fait ou pensé étant enfant.

    La vie en gris et rose est un récit émouvant pour tous ceux qui veulent connaître un peu mieux le Japon d'après-guerre, et un peu plus Takeshi Kitano.
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    Message  Pinky Jeu 21 Mar 2013 - 9:14

    merci Nina, je ne savais pas que l'on pouvait trouver son ouvrage en France. QUel bonheur que savoir cela, je le notre dans mon petit carnet. Il y aura quelques redites avec la bio mais qu'importe...
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    Message  Nina Jeu 21 Mar 2013 - 11:17

    Merci Pinky pour ta visite.
    Je l'ai trouvé par hasard, dans les nouveautés "littérature asiatique". Le quatrième de couverture m'a plu. Je ne regrette pas ce choix.
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    Message  Keana Jeu 21 Mar 2013 - 12:16

    Merci Nina pour ta présentation.

    Juste une petite question, c'est plus une biographie en quelques sorte qu'un roman à ce que j'ai compris non ?
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    Message  Nina Jeu 21 Mar 2013 - 15:46

    Merci Keana pour ta visite.
    J'ai lu un avis dans lequel le livre est qualifié de "romans", sauf que Takeshi Kitano est bien le narrateur, qui parle aujourd'hui de ses souvenirs d'enfance, il parle de son père Kitano, le peintre en batîment. Il illustre le texte par ses dessins. Pour moi, c'est clairement une autobiographie.
    Volodia
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    Message  Volodia Jeu 21 Mar 2013 - 22:40

    Merci de ta présentation Pinky, je le note.
    J'aime assez les écrivains japonais bien que j'en connaisse peu. Kawabata, Mishima, Soseki, leurs livres sont souvent très sensuels mais également très dur, sans concession.
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    Message  Pinky Ven 22 Mar 2013 - 9:35

    je note les auteurs Mishima et Soseki que tu cites Volodia, je n'ai rien lu d'eux. J'ai entendu parlé du premier ...
    Keana
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    Message  Keana Ven 22 Mar 2013 - 12:18

    Nina a écrit:Merci Keana pour ta visite.
    J'ai lu un avis dans lequel le livre est qualifié de "romans", sauf que Takeshi Kitano est bien le narrateur, qui parle aujourd'hui de ses souvenirs d'enfance, il parle de son père Kitano, le peintre en batîment. Il illustre le texte par ses dessins. Pour moi, c'est clairement une autobiographie.

    C'est bien ce qui m'a semblé en lisant ton avis. Merci de ta réponse Nina.
    caro
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    Message  caro Ven 22 Mar 2013 - 23:48

    Merci Nina, moins tentée pour ma part Very Happy
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    Message  Nina Sam 23 Mar 2013 - 0:14

    @ Keana : mais de rien, j'espère que cela te donnera envie de le lire.
    @ Caro : merci de ta visite.
    Keana
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    Message  Keana Sam 23 Mar 2013 - 14:22

    Je ne suis pas très (du tout) biographie, je n'en ai jamais lu, ça ne me tente pas. Mais ton avis est très bien écrit, là n'est pas la question.

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