Kitano par Kitano
Biographie
329 pages édité chez Grasset & Fasquelle en
février 2010
Résumé
Je suis venu au cinéma un peu comme on vient au monde. Par hasard. "Takeshi Kitano, l'un des plus grands cinéastes japonais, se raconte dans cette autobiographie née de plusieurs années d'entretiens avec le journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano n'en revient pas de sa " destinée ", lui l'autodidacte qui n'a jamais oublié ses origines modestes. Takeshi Kitano se souvient de sa jeunesse dans le Japon de l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences, ses rêves d'explorateur, les études qu'il poursuit, malgré la pauvreté, grâce à sa mère. Le père, enfin. " Je ne lui adressais jamais la parole. Lui ne me disait jamais rien. " Des sketchs provocateurs de son alter ego télévisé Beat Takeshi, au cinéma vu comme rédemption tardive : une esthétique de la violence, une musique envoûtante, des antihéros solitaires et torturés, deviennent ses marques de fabrique, comme dans Sonatine. Pour la première fois, Takeshi Kitano révèle dans cette autobiographie d'une étonnante vitalité son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l'Amérique et acculturé. Une vision très personnelle de la vie, entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme. [/font]
Biographie de l'auteur[/font][/b] Takeshi Kitano, né le 18 janvier 1947 à Tokyo, est â l'une des plus célèbres stars de la télévision 8 japonaise, où il présente huit émissions hebdomadaires. Comme réalisateur, on lui doit .n Sonatine (1993), Hana-bi (1997, Lion d'or à Venise), ou Zatoïchi (2003, Lion d'argent à Venise). Michel Temman est journaliste et correspondant du quotidien Libération à Tokyo, où il réside.
Mon ressenti
Que dire de ce livre. Je connais Kitano grâce à quelques uns de ses films… et de ses peintures. J’ai de ce monsieur l’image d’un poète, d’un homme ayant perdu quelque chose ou qui court après quelque chose, d’une violence immense et d’une très grande douceur, et de ses peintures une certaine naïveté… Kitano m’attire à cause vraisemblablement de ses contrastes, il semble ne pas y avoir de gris, c’est soit blanc ou noir… Il ne mâche pas ses mots, il exprime ses idées telles qu’il les pense.
J’ai découvert dans ce livre une image du Japon très fermé, ancré dans ses traditions voire bloqué et peut ouvert sur l’extérieur. Alors que pour moi, le Japon était un pays très ouvert… Kitano a un regard très tranché sur le pays, sur les us et les coutumes, et sur leur culture. Ainsi, il explique, que culturellement pour le cinéma, si les américains disent que tels films venant du Japon est bien, les japonais font aimer, alors qu’eux même lui ont fait un accueil très mitigé… Bien sûr cela parle de ses films mais aussi d’autres cinéastes.
Kitano fait ce qu’il aime et tant pis si les autres n’aiment pas son film, son tableau, son œuvre… Il le fait parce qu’il a besoin de faire, de créer.. Si il est très critique envers les autres, il l’est tout autant de lui. Il se décrit comme un homme qui a sombré à une époque, il aurait pu devenir yakusa (délinquant et gangster), il a fait plein de bêtises et il a un sens aigu de l’honneur, du clan… c’est une bête de travail, je ne sais pas comment il arrive à tout faire, ce bonhomme… Il travaille avec la même équipe depuis qu’il fait de la télé, ils font partis de sa famille. Ils le suivent partout et ils l’appellent le « … » seigneur en Japonais.
J’ai été surprise, il anime entre 8 et 10 émissions de télévision tous les jours… cela va de l’émission du style « Benny Hill » à l’émission culturelle autour d’un débat politique ou de livres… Il a une culture énorme, lui qui a arrêté très tôt l’école pour vivre ou plutôt pour survivre, prend sa revanche. Cela le fait sourire ou rire, aujourd’hui quand des universités japonaises, lui demandent de faire le professeur. Anecdote : il a emmené tous ses élèves dans un bar restaurant, et ils ont mangé et ri. Pas de cours, « c’est dans la rue, dans la vie, que l’on apprend à devenir, à créer, pas dans une salle de classe… » Il est venu au cinéma par hasard et il n’a aucune formation. Il a commencé par faire
l’acteur, un petit rôle puis il a remplacé quelqu’un et à fait un film… puis deux. Il est toujours étonné du succès de ses films. Ses deux derniers films sont une allégorie sur la création et l’art… Aux avis très encenseurs, il parle de son étonnement car lui-même n’a pas compris tout ce qu’il a mis dans son film et aux autres que cela ne l’étonne pas… Voilà, c’est Kitano…
Un accident grave lui a fait prendre un autre virage dans sa vie… C’est un homme qui chaque jour se remet en cause et qui va saisir toutes les opportunités pour grandir et s’enrichir. Il refuse les compromis et les modes, ou le politiquement correct, et fait ce en quoi il croit.
Provocateur, amuseur, poète, écrivain, cinéaste, réalisateur, acteur, peintre, anarchiste du petit écran, autant de qualificatif pour présenter cet homme que j’ai découvert avec grand bonheur. C’est un livre bien écrit qui change des bio habituelles. Ce sont des interviews autour d’un sujet ou d’une période de sa vie. Il explique sans fioriture ce qu’il comprend et conçoit des arts, de son œuvre… et l’auteur du livre, présente en italique le lieu où ils sont, dans quel état d’esprit est Kitano, … cela donne une impression très intimiste.
Une citation de Kitano que j’aime beaucoup : "Certains jugeront peut-être que je suis au sommet. Alors que moi, j'ai surtout l'impression de cumuler les échecs au cinéma et de commettre un crime à chaque fois que je me compromets dans des jeux télévisés. Mais faire de l'humour, même trash, est encore le seul moyen que j'ai trouvé dans mon pays pour rester libre." J’aime cet état d’esprit, la créativité est une histoire de liberté et non de célébrité…
A découvrir
Biographie
329 pages édité chez Grasset & Fasquelle en
février 2010
Résumé
Je suis venu au cinéma un peu comme on vient au monde. Par hasard. "Takeshi Kitano, l'un des plus grands cinéastes japonais, se raconte dans cette autobiographie née de plusieurs années d'entretiens avec le journaliste français Michel Temman. Comment être à la fois un showman célèbre et un cinéaste exigeant ? Kitano n'en revient pas de sa " destinée ", lui l'autodidacte qui n'a jamais oublié ses origines modestes. Takeshi Kitano se souvient de sa jeunesse dans le Japon de l'après-guerre : une enfance interdite, une famille nombreuse entassée dans la misère d'un quartier populaire, la passion pour les sciences, ses rêves d'explorateur, les études qu'il poursuit, malgré la pauvreté, grâce à sa mère. Le père, enfin. " Je ne lui adressais jamais la parole. Lui ne me disait jamais rien. " Des sketchs provocateurs de son alter ego télévisé Beat Takeshi, au cinéma vu comme rédemption tardive : une esthétique de la violence, une musique envoûtante, des antihéros solitaires et torturés, deviennent ses marques de fabrique, comme dans Sonatine. Pour la première fois, Takeshi Kitano révèle dans cette autobiographie d'une étonnante vitalité son engagement humanitaire en Afrique autant que sa vision pessimiste du Japon, colonisé par l'Amérique et acculturé. Une vision très personnelle de la vie, entre acharnement au travail, bouddhisme zen et épicurisme. [/font]
Biographie de l'auteur[/font][/b] Takeshi Kitano, né le 18 janvier 1947 à Tokyo, est â l'une des plus célèbres stars de la télévision 8 japonaise, où il présente huit émissions hebdomadaires. Comme réalisateur, on lui doit .n Sonatine (1993), Hana-bi (1997, Lion d'or à Venise), ou Zatoïchi (2003, Lion d'argent à Venise). Michel Temman est journaliste et correspondant du quotidien Libération à Tokyo, où il réside.
Mon ressenti
Que dire de ce livre. Je connais Kitano grâce à quelques uns de ses films… et de ses peintures. J’ai de ce monsieur l’image d’un poète, d’un homme ayant perdu quelque chose ou qui court après quelque chose, d’une violence immense et d’une très grande douceur, et de ses peintures une certaine naïveté… Kitano m’attire à cause vraisemblablement de ses contrastes, il semble ne pas y avoir de gris, c’est soit blanc ou noir… Il ne mâche pas ses mots, il exprime ses idées telles qu’il les pense.
J’ai découvert dans ce livre une image du Japon très fermé, ancré dans ses traditions voire bloqué et peut ouvert sur l’extérieur. Alors que pour moi, le Japon était un pays très ouvert… Kitano a un regard très tranché sur le pays, sur les us et les coutumes, et sur leur culture. Ainsi, il explique, que culturellement pour le cinéma, si les américains disent que tels films venant du Japon est bien, les japonais font aimer, alors qu’eux même lui ont fait un accueil très mitigé… Bien sûr cela parle de ses films mais aussi d’autres cinéastes.
Kitano fait ce qu’il aime et tant pis si les autres n’aiment pas son film, son tableau, son œuvre… Il le fait parce qu’il a besoin de faire, de créer.. Si il est très critique envers les autres, il l’est tout autant de lui. Il se décrit comme un homme qui a sombré à une époque, il aurait pu devenir yakusa (délinquant et gangster), il a fait plein de bêtises et il a un sens aigu de l’honneur, du clan… c’est une bête de travail, je ne sais pas comment il arrive à tout faire, ce bonhomme… Il travaille avec la même équipe depuis qu’il fait de la télé, ils font partis de sa famille. Ils le suivent partout et ils l’appellent le « … » seigneur en Japonais.
J’ai été surprise, il anime entre 8 et 10 émissions de télévision tous les jours… cela va de l’émission du style « Benny Hill » à l’émission culturelle autour d’un débat politique ou de livres… Il a une culture énorme, lui qui a arrêté très tôt l’école pour vivre ou plutôt pour survivre, prend sa revanche. Cela le fait sourire ou rire, aujourd’hui quand des universités japonaises, lui demandent de faire le professeur. Anecdote : il a emmené tous ses élèves dans un bar restaurant, et ils ont mangé et ri. Pas de cours, « c’est dans la rue, dans la vie, que l’on apprend à devenir, à créer, pas dans une salle de classe… » Il est venu au cinéma par hasard et il n’a aucune formation. Il a commencé par faire
l’acteur, un petit rôle puis il a remplacé quelqu’un et à fait un film… puis deux. Il est toujours étonné du succès de ses films. Ses deux derniers films sont une allégorie sur la création et l’art… Aux avis très encenseurs, il parle de son étonnement car lui-même n’a pas compris tout ce qu’il a mis dans son film et aux autres que cela ne l’étonne pas… Voilà, c’est Kitano…
Un accident grave lui a fait prendre un autre virage dans sa vie… C’est un homme qui chaque jour se remet en cause et qui va saisir toutes les opportunités pour grandir et s’enrichir. Il refuse les compromis et les modes, ou le politiquement correct, et fait ce en quoi il croit.
Provocateur, amuseur, poète, écrivain, cinéaste, réalisateur, acteur, peintre, anarchiste du petit écran, autant de qualificatif pour présenter cet homme que j’ai découvert avec grand bonheur. C’est un livre bien écrit qui change des bio habituelles. Ce sont des interviews autour d’un sujet ou d’une période de sa vie. Il explique sans fioriture ce qu’il comprend et conçoit des arts, de son œuvre… et l’auteur du livre, présente en italique le lieu où ils sont, dans quel état d’esprit est Kitano, … cela donne une impression très intimiste.
Une citation de Kitano que j’aime beaucoup : "Certains jugeront peut-être que je suis au sommet. Alors que moi, j'ai surtout l'impression de cumuler les échecs au cinéma et de commettre un crime à chaque fois que je me compromets dans des jeux télévisés. Mais faire de l'humour, même trash, est encore le seul moyen que j'ai trouvé dans mon pays pour rester libre." J’aime cet état d’esprit, la créativité est une histoire de liberté et non de célébrité…
A découvrir
Dernière édition par Pinky le Jeu 21 Mar 2013 - 9:25, édité 1 fois