Et Ramon Bachs, Lee Weeks, Steve Lieber, Léandro Fernandez
« Civil War T.4 : Journal de guerre »
Editeur : Marvel Panini - 2012
Genre : comics adulte
Résumé éditeur :
Après les trois précédents volumes consacrés au crossover évènement, ce nouvel album (deux autres paraitront en 2013) explore les répercussions de l’affrontement qui a divisé les héros Marvel. La bouche bée et les yeux grands ouverts, apprêtez-vous à découvrir Civil War : Front Line. Cette saga s'intéresse aux journalistes qui tentent de faire la part des choses dans un conflit complexe, à Speedball, le principal responsable de la crise (il doit maintenant répondre de ses crimes), ainsi qu’au conflit entre Namor et les forces d'Atlantis, qui promet de nouvelles révélations sur l'ensemble de la saga !
Avis :
L’attrait principal de ce tome 4 est qu’il fait la part belle aux journalistes et aux petites gens. Et pour ces derniers les super-héros apparaissent comme de véritables fléaux. Imaginez en effet des personnes aux superpouvoirs destructeurs se battre au-dessus de votre ville sans se soucier de faire des dégâts matériels ou humains. De ce point de vue, difficile de les apprécier…
Quand aux deux principaux journalistes que nous suivrons, ils ont la particularité d’être honnêtes et un maximum objectifs. Sally Frost un peu moins car elle se laisse entraîner par des super-héros beaucoup moins connus qui refusent d’être recensés et par conséquence de divulguer leur identité secrète. Loin des strass, des paillettes, de la gloire et de l’argent ces super-héros, quasiment inconnus du grand public, vont être les premiers touchés par cette nouvelle loi car ils n’auront alors aucun moyen de se défendre et de défendre leurs familles. Certains décident même d’arrêter.
Cap’tain America et Iron Man en prendront aussi pour leur grade, les journalistes n’hésitant pas à les mettre face à des réalités plus terre à terre et qui concernent le peuple américain.
L’histoire de Speedball est elle aussi passionnante : dernier rescapé de ce qui entraîna la mort de centaines de gens, dont celle de nombreux enfants, et par voie de conséquence de l’application de la loi de recensement sur les super-héros, il est le bouc-émissaire parfait. Impression de malaise en lisant son histoire : il va payer chèrement son erreur de jugement, on a pitié de lui et en même temps on a envie de le mettre face à ses actes. En jouant les super-héros pour une téléréalité il a déclenché un cataclysme. Son seul tort est d’en être ressorti sauf, dirait-on. Mais quand on voit tout ce qu’il subit c’est très dur de rester insensible… Il est jeune et insouciant (même s’il ne va pas le rester longtemps), n’importe qui aurait pu commettre cette erreur (la ligne est si vite franchie) et son entêtement à ne pas plaider coupable devant la justice alors que tous le poussent à le faire et que cela lui épargnerait bien des soucis frôlent à la fois l’inconscience et l’héroïsme. Ce qui agace le plus ce n’est pas tant qu’il refuse de s’avouer coupable devant la justice des hommes mais qu’il semble aussi nier sa part de responsabilité dans ce qu’il s’est passé. On saura plus tard d’où lui vient aussi cet entêtement…
Une fois encore les auteurs de ce comics nous mette face à notre propre conscience entre envie de faire payer un coupable et pitié face à tout ce que cet être humain subit. Et puis l’hypocrisie des pouvoirs en place, entendez aussi le SHIELD, n’arrange pas les choses. En bref, du moment que vous avez des superpouvoirs et que vous pouvez servir à quelque chose il y a toujours moyen de vous « repêcher ». Par contre, pour connaître la suite des aventures de Speedball il faudra attendre un autre album soit de « Civil war » soit consacré uniquement à ce personnage.
Tout ça c’était pour la partie positive, ce qui est déjà pas mal, mais je suis restée sur ma faim par rapport aux autres volumes. Je ne m’y retrouvais pas trop car l’histoire est peuplée de héros secondaires avec lesquels on a à peine le temps de se familiariser (sauf Speedball heureusement !). L’intrigue finale m’a d’ailleurs paru confuse et tirée par les cheveux. Est-ce que cet album se veut plus proche de la réalité et que la part d’héroïsme que j’ai trouvé dans les autres tomes m’a manquée ? Je ne saurai trop dire car dans les autres albums nos super-héros ne sont pas tout rose non plus.
Un gros bémol sur les histoires mettant en scène les deux journalistes mais une fanfare pour l’histoire de Speedball, l’étrange personnage qui le suit comme son ombre et la « prison-néant » pour super-héros récalcitrants créée par Red Richards alias Mister Fantastic.
PS : pour les personnes qui souhaiteraient voir les trois premiers avis sur "Civil War" c'est ici