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2 participants

    ATTIA, Maurice

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    Message  Nina Mer 10 Avr 2019 - 17:07

    ATTIA, Maurice 41b0nh10

    Alger la noire
    Editions Babel - 384 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Alger, 1962 : un monde finit de se décomposer, bientôt l’Algérie sera indépendante et l’OAS mène son baroud d’honneur.Sur la plage de Padovani, à Bâb-el-Oued, deux gamins ont trouvé les corps d’Estelle et de Mouloud : une balle dans le cœur pour elle, une autre dans la nuque pour lui et trois lettres gravées sur son dos…Paco Martinez, inspecteur de police qui refuse envers et contre tous de prendre parti dans cette guerre, va, avec un acharnement dérisoire, s’emparer de cette affaire pour échapper à la guerre civile et fuir le chaos de son univers.Épaulé, un temps, par Choukroun, son coéquipier et ami, puis par Irène, sa flamboyante maîtresse, Paco, fils d’un anarchiste espagnol assassiné durant la guerre d’Espagne, sera inévitablement rattrapé par son histoire lorsque sa grand-mère, sombrant, à l’image de la ville, dans la démence, lui fera perdre quelques illusions.

    Mon avis :

    Roman policier historique qui nous rappelle qu’il ne faut pas nous habituer. A quoi, me direz-vous ? A l’indifférence. Si vous regardez des séries télévisées, vous êtes confrontés à des explosions en pagaille, qui entraînent sans doute des morts mais chut ! on n’en parle pas. A Alger, en cette année 62, les explosions, c’est à dire les attentats, sont fréquents, quotidiens, on ne compte plus les morts, les assassinats en terme de représailles, les assassinats pour présomption de lâcheté, les assassinats pour se débarrasser de quelqu’un que l’on ne peut pas sentir et que l’on accuse de tout et de rien.
    Aussi, le double meurtre sur lequel Paco Martinez enquête aurait pu passer à la trappe, si ce n’est qu’une jeune femme d’une bonne famille est l’une des victimes. L’autre ? Un algérien, donc tout le monde s’en moque ou presque. Idem quand son père est assassiné à son tour. Cinq cents meurtres ont été commis, la police est débordée. Seuls Martinez et Choukroun sont déterminés à enquêter, quitte à déranger – un peu, voire beaucoup, pour ne pas dire énormément, dans le cas de Choukroun.
    Paco est le fils d’un anarchiste espagnol, sa grand-mère a trouvé refuge avec son petit fils encore enfant à Alger, et aujourd’hui, elle revit une nouvelle guerre avec les événements d’Algérie. Exclusive, débordante d’amour, elle n’apprécie guère Irène, la compagne de Paco. Oui, j’ai bien dit « compagne » : la flamboyante Irène se refuse à la vie commune, au mariage, elle a fui la bourgeoisie orléanaise dès sa majorité, ce n’est pas pour retomber dans les travers de la vie commune en Algérie. Puis, les « événements », elle les porte dans son corps : elle a perdu une jambe dans un attentat, elle a refusé de se laisser abattre.
    L’enquête progresse, et nous entraîne dans des directions totalement inattendue, précipitant des drames, dévoilant des tragédies intimes. Des lâchetés aussi, celles de la bonne bourgeoisie qui ferme opportunément les yeux sur certains actes, certaines amours – la respectabilité et le confort de vie avant tout.
    Livre désespéré ? Oui, parce qu’il nous montre un monde qui s’écroule, une justice impossible à rendre et des êtres en souffrance. Bref, un roman noir, un vrai.
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    Message  Nina Mer 10 Avr 2019 - 17:12

    ATTIA, Maurice 51k-ci10

    Pointe rouge
    Edition Babel - 631 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Décembre 1967, la France est en surchauffe, la jeunesse gronde, Mai 68 n’est plus très loin. A Marseille, sur fond de guerre entre mafias, l’assassinat d’un militant gauchiste et la disparition d’une liste de noms peuvent laisser penser que le service d’Action civique prépare un coup.

    Mon avis :

    Si vous aimez le doux, le tendre, le délicat, passez votre chemin. Comme Alger noire, ce tome 2 des enquêtes de Paco est un roman très noir, où tous les coups des adversaires sont permis, et où les policiers se retrouvent à enquêter sur ce qui s’est transformé en bain de sang.

    Le récit commence de manière rétrospective. Nous savons que Paco est dans le comas, nous savons que Khoupi, son partenaire, n’est pas arrivé à temps pour empêcher Paco de se faire tirer dessus. Nous saurons comment ils en sont tous arrivés là.

    Comme dans le premier roman, nous entendons quatre voix : à celle de Paco et Khoupi se joignent celle d’Irène, la compagne de Paco, et celle d’Eva, dite « la fourmi ». Si ce livre avait été écrit récemment, j’aurai été tenté de parler de « parité » mais je crois, en lisant l’auteur, qu’il est surtout féministe. Je ne pense pas que l’on puisse tenir de tels discours sur la contraception, l’avortement, ou pour faire court, sur le droit des femmes à disposer de leur corps sans demander l’accord des hommes et de la société bien pensante sans être féministe.

    En effet, ce roman, au-delà d’une intrigue policière sanglante, est l’histoire d’homme, de femme, qui se trouvent mêlés à une affaire qui les dépasse, et dont les conséquences seront dramatiques, tragiques – pour eux. Si l’on ajoute que chacun porte déjà ses propres drames intimes, l’on comprend que l’on se retrouve vite asphyxié dans ce texte. Un espoir est-il possible ? Pas vraiment. Il ne s’agit plus de vivre, à un moment du récit, mais de survivre, y compris avec un fort sentiment de culpabilité qui vous ronge le corps et le coeur.

    Il faut se remettre dans le contexte politique de l’époque – que l’on a un peu oublié, éclipsé qu’il est par ce qui s’est passé six mois plus tard. Nous sommes dans une période politique très agitée, certains se lancent dans des paris sur l’avenir, en se rapprochant de telle ou telle personnalité. Bien sûr, il est facile pour nous, après coup, de nous dire « il a raison », ou « il a tort », sauf qu’il ne s’agit pas vraiment de conviction, mais plutôt d’ambition : sur quel cheval miser pour être dans les vainqueurs ?

    Aussi, il paraisse presque gentillet, ces étudiants impliqués en politique, détestant l’ordre établi et la police. Pourtant, il n’agisse pas vraiment, se contentant de vivre leurs amours compliqués, leurs études, qui ne le sont pas moins, et après, ils se retrouvent en témoin qui n’ont rien vu, rien entendu, rien tenté pour empêcher quoi que ce soit. Il est plus facile de réfléchir (pour certains) et d’asséner des phrases toutes faites.

    Si les noirceurs de l’âme et des actes ne vous font pas peur, si vous confronter au réel ne vous dérange pas, alors n’hésitez pas à découvrir l’oeuvre de Maurice Attia.
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    Message  Pinky Mer 10 Avr 2019 - 17:16

    merci Nina pour ces présentations
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    Message  Nina Jeu 11 Avr 2019 - 0:37

    Merci Pinky pour ta visite.
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    Message  Nina Mar 23 Juil 2019 - 19:00

    ATTIA, Maurice Ob_25010

    La blanche caraïbe
    édition Jigal – 272 pages.

    Quatrième de couverture

    En 76, Paco a renoncé à sa carrière de flic, il est devenu chroniqueur judiciaire et critique cinéma au journal Le Provençal. Irène, elle, poursuit avec succès son activité de modiste. C’est un coup de fil de son ex-coéquipier qui va bousculer cette vie tranquille. Un véritable appel au secours que Paco ne peut ignorer. En effet, huit ans auparavant, après leur avoir sauvé la vie, Khoupi avait dû fuir précipitamment aux Antilles avec sa compagne Eva…

    Mon avis :


    Je suis très heureuse d’avoir mis la main sur le quatrième et dernier tome des aventures de Paco, le policier rencontré dans Alger la Noire. Il est en effet pour moi intéressant de suivre la trajectoire de cet enquêteur, qui aurait pu rester simplement le policier qui a quitté l’Algérie et qui a continué sa vie à Marseille. Il n’en est rien. Nous le retrouvons huit ans après Paris Blues (oui, je sais, je ne l’ai pas chroniqué) et il a donné à sa vie une orientation très différente. Lessivé, une fois de plus, par sa dernière affaire à Paris, il était parti rejoindre Irène, la femme de sa vie, dans le Sud : ils sont mariés, leur fille Bérénice a six ans, et il est journaliste pour le Provençal. En bref, il est payé pour assouvir l’une de ses passions, voir des films. Ce qui m’a fait plaisir aussi est qu’il est toujours ami avec madame Choukroun, la veuve de son co-équipier, assassiné dans Alger noire. J’ai lu trop d’enquêtes dans lesquels des personnages passaient à la trappe.

    Et justement… Huit ans après Pointe rouge c’est son autre co-équipier, Tigran, qui lui donne de ses nouvelles. Ce que lui, Paco et Irène ont vécu est encore vif, on ne se remet pas comme ça de ces événements, qui avaient forcé Tigran a prendre la fuite avec sa compagne Eva. Aujourd’hui, il appelle Paco au secours, Paco à qui il avait sauvé la vie à l’époque, et bien sûr, Paco ne serait pas Paco s’il ne venait immédiatement, Irène renonçant à le raisonner puisque c’est Tigran qui l’appelle.

    Son arrivée en Guadeloupe est un choc pour lui – longue arrivée, dans laquelle le retard inhérent aux transports vers les Caraïbes est matérialisé par la remémoration des événements par Tigran, tous ceux qui l’ont conduit à demander de l’aide. Choc, oui, parce que si Paco a vieilli, Tigran lui s’est métamorphosé sous le coup des déceptions amoureuse, de l’alcool et des événements qui lui avaient fait quitter la France. Ce ne sont pas des Antilles de rêves que découvre Paco, c’est quasiment une zone de non droit. J’exagère à peine en employant ce terme. D’ailleurs, puisqu’il lui faut un prétexte pour se trouver ici, l’ancien policier affirme écrire un livre sur l’esclavage, ce qui nous permet de découvrir des extraits du Code noir et de mesurer ce que l’on nommait « droit » à une époque.

    Paco et Tigran ne voient pas les tenants et les aboutissants de l’affaire qui les occupe de la même manière, l’un, parce qu’il a un regard neuf, qu’il voit les changements que Paco n’a pas vu, perçoit mieux le décalage de certaines attitudes, l’autre connaît les acteurs de cette comédie sanglante, parce qu’il les côtoie, vit avec eux, travaille pour eux depuis bientôt huit ans. Ce sont leurs deux voix qui alternent un temps pour nous narrer cette histoire, avant d’être rejoint par Eva, déterminée elle aussi à faire toute la lumière, avec ou sans l’aide de Paco. Un nouvel événement l’impliquera encore davantage dans cette recherche de la vérité. Ou, pour être plus juste, charge encore plus le sentiment d’urgence. Pour lui, les Caraïbes n’ont quasiment rien à envier à Marseille, et il ne parle pas du climat, mais des magouilles, des trafics, des compromissions. Ici, en Guadeloupe, les communautés ne se mélangent pas, ou si peu : il est des choses qui ne comptent pas. Il est des rancœurs tenaces, qu’il ne faut surtout pas faire mine de négliger. Peut-on encore douter que certains soient prêts à tout, vraiment à tout, pour parvenir à leurs fins ? Non.

    La conclusion de cette saga est-elle amère ? Non, elle est réaliste, crédible et l’épilogue , si elle peut surprendre, conforte cette impression.
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    Message  Pinky Mer 24 Juil 2019 - 8:48

    merci Nina pour cette présentation
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    Message  Nina Mer 24 Juil 2019 - 8:50

    Merci Pinky pour ta visite.

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