Le couple d'à côté.
Edition Presse de la cité - 336 pages.
Présentation de l’éditeur :
Anne et Marco sont invités à dîner chez leurs voisins. Au dernier moment, la baby-sitter leur fait faux bond. Qu’à cela ne tienne : ils emportent avec eux le babyphone et passeront toutes les demi-heures surveiller le bébé. La soirée s’étire. La dernière fois qu’ils sont allés la voir, Cora dormait à poings fermés. Mais de retour tard dans la nuit, l’impensable s’est produit : le berceau est vide.
Pour la première fois, ce couple apparemment sans histoire voit débarquer la police chez lui. Or, la police ne s’arrête pas aux apparences… Qu’est-ce que l’enquête va bien pouvoir mettre au jour ?
Mon avis :
J’ai vraiment été happée par la lecture de ce roman. Thriller, oui, mais aussi roman qui nous fait réfléchir sur tous les non-dits, les petits secrets qui modifient notre rapport aux autres.
Le point de départ n’est pas sans rappeler un fait divers qui a eu lieu il y a quelques années : un couple décide d’aller dîner chez ses voisins en laissant son bébé seul. Aller voir leur fille toutes les demi-heures, garder le baby phone à porter d’oreilles suffit largement – et je connais des personnes qui seraient d’accord. Déjà, je me suis interrogée sur la dynamique de ce couple, elle qui n’ose pas dire non à son mari, qui n’ose pas envoyer promener sa voisine, ex-meilleure amie qui ne la comprend plus vraiment depuis qu’Anne est devenue mère, lui qui insiste pour aller à se dîner d’anniversaire qui ne les emballe véritablement pas. A leur retour, leur fille n’est plus là. A six mois, on n’est pas vraiment autonome – quelqu’un l’a donc emmené.
Commence alors l’enquête, avec un policier lucide. Sans idée préconçue, l’inspecteur Rasbach ne rejette aucune piste, accorde toute son attention à chacun des indices. Il se garde bien de juger, il se garde bien aussi de s’étonner, il en a trop vu. Il découvre très vite que le couple a des choses à cacher – volontairement ou non. Chaque nouvelle révélation questionne le lecteur sur cette petite famille apparemment parfaite, petite famille recomposée – Anne a perdu son père très jeune, son beau-père se montre très protecteur envers elle, très méprisant envers son gendre qui ne leur convient pas vraiment. Marco a eu beau lancer sa propre société, celle-ci traverse une crise financière passagère, et cela n’arrange sa position ni auprès de ses beaux-parents, ni auprès des policiers.
Famille recomposée, et aisée. De là à dire que s’ils avaient eu moins d’argent, la situation aurait été bien différente, il n’y a qu’un pas qu’Anne franchit parfois. Elle aurait aimé une autre vie, une vie dans laquelle elle aurait sans doute été moins protégée. Cependant, tout l’argent de sa famille, tous les soins qu’elle a reçu, n’ont pu empêcher ses problèmes psychiques.
De rebondissements en rebondissements, nous arrivons à un dénouement étonnant, mais pas tant que cela si l’on y réfléchit bien. Du coup, j’aurai aimé que certains points soient véritablement approfondis – cet approfondissement n’avait peut-être pas sa place dans un polar, mais pourquoi pas ?
Un premier roman prometteur : j’espère que l’auteur confirmera à la parution de son second roman.