Edition Liana Levi - 289 pages.
Présentation de l’éditeur :
Employée au Foreign Office de Londres, Meredith Mitchell connaît quelques déboires professionnels. Ah ! si seulement elle savait tenir sa langue et maîtriser son tempérament fougueux… Pour échapper à la morosité, elle s’accorde quelques jours de vacances dans le charmant petit bourg de Bamford, près d’Oxford. Elle y retrouve le so british Alan Markby, l’inspecteur, tout en flegme et en pudeur. A son habitude elle le bouscule et l’aide tout à la fois. Car dans ce petit coin de paradis à la mode anglaise se cachent de sombres trafics et des morts suspectes.
Mon avis :
Vous voulez vous reposer et vous partez en vacances dans la campagne anglaise ? Vous ne lisez pas les romans ! Depuis Agatha Christie et Miss Marple, que dis-je, depuis Patricia Wentworth et miss Silver, tout lecteur de romans policiers avertis sait que la campagne anglaise dissimule les pires horreurs, sous couvert de pimpantes chaumières et de jardins bien entretenus.
Bamford ne fait pas exception. La drogue y circule aussi bien qu’à Londres, comme en témoigne la mort par surdose de drogue de la jeune Lindsay. Quant à la construction d’un magnifique lotissement destiné à défigurer un peu plus cette belle campagne, il est interrompu par la découverte d’un cadavre. De quoi vriller les nerfs de l’architecte, du chef de chantier et des différents ouvriers. Et je ne vous parle pas de ceux des enquêteurs, qui se trouveront très vite mis à mal. Il est difficile d’enquêter dans ses campagnes, où tout le monde connaît tout le monde, où les fermes appartiennent à la même famille depuis des générations, où l’on se marie entre cousins, où l’on ne se marie pas, parce que personne ne veut vivre dans cette cambrousse. Désertification des campagnes, vous avez dit ? Et bien oui. Les agriculteurs sont remplacés par des citadins qui viennent s’y reposer, un peu comme Mérédith, ‘l’amie de l’inspecteur Alan Markby.
Elle, ce n’est pas la campagne anglaise qu’elle souhaite fuir, c’est le Royaume-Uni tout entier. Que n’obtient-elle pas un poste à l’étranger, comme elle le désire ! Et bien… non. Ce n’est pas pour tout de suite, ni même pour demain. Alors, elle accepte ses "vacances" à Bamford, près de son ami, à qui elle donne un coup de main. Du moins, elle essaie : même envers une femme, la méfiance demeure. Elle est amie avec les poulets ! Elle pose des questions ! Elle s’aventure sur le terrain ! Autant dire qu’elle est mûre pour s’attirer de sérieux ennuis.
Comme souvent dans les romans policiers, il ne faut pas se fier aux apparences. Ce n’est pas tant qu’elles sont trompeuses, c’est qu’elles ne montrent que ce que les policiers veulent bien voir – et ils découvrent parfois trop tard qu’ils ont fait fausse route. Curieuse communauté rurale où même les crimes les plus intimes ne peuvent distendre certains liens.
Une pincée de surnaturel vient corser cette affaire au demeurant tragique. Est-ce à dire que les enquêteurs ont perdu pied ? Non. Mais les crimes ne peuvent rester éternellement cachés.