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2 participants

    DREYFUS, Pauline

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    Message  Nina Jeu 12 Fév 2015 - 14:20

    DREYFUS, Pauline Choses10

    Ce sont des choses qui arrivent.

    Présentation de l’éditeur :

    1945. Saint-Pierre-de-Chaillot, l’une des paroisses les plus huppées de Paris. Toute l’aristocratie, beaucoup de la politique et pas mal de l’art français se pressent pour enterrer la duchesse de Sorrente. Cette femme si élégante a traversé la guerre d’une bien étrange façon. Elle portait en elle un secret. Les gens du monde l’ont partagé en silence. « Ce sont des choses qui arrivent », a-t-on murmuré avec indulgence.
    Revoici donc la guerre, la Seconde Guerre mondiale, la guerre de Natalie de Sorrente. À l’heure où la filiation décide du sort de tant d’êtres humains, comment cette femme frivole va-t-elle affronter la révélation de ses origines ?
    Les affaires de famille, ce sont des choses qu’on tait. La littérature, ce sont des choses qu’on raconte. Dans ce roman où l’ironie est à la mesure du fracas des temps, Pauline Dreyfus révèle une partie du drame français.

    Mon avis :

    Pauline Dreyfus a bien du talent pour m’avoir séduite en choisissant comme sujet ce milieu doré, qui traversa la guerre comme un long exil forcé dans son propre pays, avec comme leitmotiv « ce sont des choses qui arrivent ». Cette formule couvre bien des réalités, de l’adultère à la naissance d’un enfant adultérin, à la nécessité de côtoyer certains invités, ou à la disparition de certains amis. Le tout n’est même pas que les apparences soient sauves, comme si certains pouvaient épier un signe, un geste, non, le tout est que rien ne vienne déranger ces existences mondaines si remplies de bals, de réceptions, de représentations. Une vie très lisse, en somme, faite de conversations brillantes et vides, d’unions dans lesquels on égrène la généalogie de chacun, très fier de descendre d’un roi ou d’un prince, gommant toutes les aspérités de son arbre, un peu comme un chirurgien rabotant un nez bossu. Tout pour les apparences, et rien au-delà, puisqu’il n’y a rien.
    Il ne s’agit pas non plus, dans ce roman, de ressentir de la sympathique pour ces personnages : ils n’en ont pas besoin. Je sais pertinemment que les familles aisées cachent autant de drames que les autres mais là… Non, aucun drame véritable ne touche Nathalie, et même si elle découvre le secret de familles que tous lui avaient caché, elle n’en a jamais subi les conséquences, elle n’en a jamais souffert, allant même jusqu’à reproduire (force de l’insconscient ?) ce que sa mère avait fait. En analysant, il est évident que Nathalie découvre ce secret au pire moment. Elle a été fragilisée par la naissance de son fils, dont elle se remet mal – et à la complaisance d’un médecin qui a met sous morphine pour supporter les douleurs post-césarienne. Elle vient de perdre sa mère, dont elle n’était pas proche, mais qui lui assurait une filiation certaine. Elle dont la seule identité était constituée par la généalogique qu’elle transmettait fièrement à sa fille n’en a plus, et il lui est difficile de reconstruire quelque chose qu’elle ne s’est jamais donnée la peine de construire.
    Il lui est dur, aussi, pour la première fois de sa vie, de se questionner sur ce qui se passe autour d’elle. Oh, il ne faut pas s’attendre à une révolution, il ne s’agit pas même de le pousser très loin, mais de se demander ce que l’on reproche aux juifs, et ce qu’on leur fait, une fois arrêté. Personne ne se pose ses questions, autour d’elle, surtout pas son mari, même s’il connaît les ascendances véritables de sa femme (que personne ne peut prouver). Tous acceptent les lois sans y s’interroger dessus, croyant, et répétant ce que le gouvernement, avec Pétain à leur tête, leur dit, non parce qu’il est bien plus facile de ne surtout pas réfléchir mais parce qu’ils n’ont pas l’habitude de le faire. Pour eux, la menace n’est pas chez eux – certains gradés sont même des camarades de mondanités – elle vient de l’extérieur, elle est communiste, et les allemands sont parfaits pour la repousser.

    Ce sont des choses qui arrivent … Oui. Il faut tout faire pour qu’elles ne recommencent plus.
    Pinky
    Pinky
    M
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    DREYFUS, Pauline Empty Re: DREYFUS, Pauline

    Message  Pinky Ven 13 Fév 2015 - 11:01

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
    Nina
    ML
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    DREYFUS, Pauline Empty Re: DREYFUS, Pauline

    Message  Nina Ven 13 Fév 2015 - 11:53

    Merci Pinky pour ta visite.

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    Message  Contenu sponsorisé


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