Le cas Noah Zimmermann
Edition Calmann-Lévy - 384 pages.
Présentation de l’éditeur :
Janie est une célibataire endurcie, alors rien de surprenant à ce qu’elle décide de garder le bébé conçu avec un parfait inconnu sur une plage en vacances. Mais quatre ans plus tard, élever seule le petit Noah ne s’avère pas être une mince affaire : cauchemars à répétition et troublantes références à des scènes de violence perturbent terriblement le garçonnet. Quand Janie le couche le soir, il réclame sa vraie maman et demande à rentrer chez lui… Aucun médecin n’est capable de diagnostiquer ce mal, alors quand Janie découvre l’existence d’un certain Dr Anderson, psychiatre ayant fait de nombreuses recherches sur la réincarnation, elle tente sa chance auprès de lui. Elle ignore cependant qu’Anderson est atteint d’aphasie (un trouble du langage assez rare) et qu’il est sur la sellette.
Mon avis :
Je sais très bien que certains ne partageront pas mon avis, que certains traits de l’intrigue ne plairont pas, voire même rebuteront. Qu’importe ! Quand j’ai commencé ce livre, j’ai été tout de suite happée par l’intrigue et je n’avais qu’une envie : en savoir plus. Page turner ? Oui, et non. Ce qui pousse à lire n’est pas tant la succession des rebondissements que la plongée d’une femme ordinaire dans une situation qui ne l’est pas.
Janie est architecte, elle élève seul son fils. Plus toute jeune, elle est tombée enceinte d’un amour de passage et a saisi ce qui s’est présenté comme sa seule occasion de devenir mère. Aussi, elle est seule pour affronter les troubles du comportement de son fils, que personne ne comprend, ni le personnel de la crèche, qui n’a jamais été confronté à cela, ni les différents médecins qui ont été consultés.
Bien sûr, la « solution » qui est proposée pourrait faire sourire – et Janie elle-même a des doutes. D’un côté, elle est prête à faire confiance au docteur Anderson, de l’autre, elle reste rationnelle, comme si de deux maux, finalement, il fallait choisir le moindre et surtout, celui qui lui permettra de soulager son fils. Elle est une mère aimante, une mère courage aussi, qui a des moments de découragement, d’épuisement, racontés avec beaucoup de réalisme, mais qui retrouve un peu, parfois vraiment juste un peu de force pour continuer.
Roman psychologique, le cas Noah Zimmermann est aussi un roman policier, qui donne une toute autre image de la police américaine. Oui, ils enquêtent, ils font leur travail, mais ils ne sont pas aussi acharnés à mener une enquête, faire éclater la vérité que les séries télévisées veulent nous le montrer. Les cold case n’intéressent pas grand monde, sauf les personnes qui ont été proches des victimes, ou des disparus, et ils ont rarement suffisamment de voix pour se faire entendre. Il est question de justice, non de vengeance, notion qui est hélas bien souvent mise en avant dans des oeuvres, même quand le mot n’est pas prononcé. Justice, parce que le roman ne s’arrête pas au même moment que les autres et permet d’aller plus loin dans la réflexion.
Roman psychologique, roman policier, il est aussi un roman fantastique – et le mélange des genres est réussi. Libre au lecteur de croire, ou pas – le doute est le propre du fantastique.
En bref, si ce roman croise votre route, laissez-vous tenter !