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2 participants

    KANG, Han...

    Nina
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    Message  Nina Mer 21 Mar 2018 - 22:55

    KANG, Han... Couv4010

    Leçons de grec
    Editions Le serpent à plumes - 186 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Leçons de grec est le roman de la grâce retrouvée. Au cœur du livre, une femme et un homme. Elle a perdu sa voix, lui perd peu à peu la vue. Les blessures de ces personnages s’enracinent dans leur jeunesse et les ont coupés du monde. À la faveur d’un incident, ils se rapprochent et, lentement, retrouvent le goût d’aller vers l’autre, le goût de communiquer.

    Mon avis :

    Ce roman est en apparence tout simple. Un homme, une femme. La narration alterne, nous entendons parfois l’un, parfois l’autre. Lui est professeur de grec. Ses parents ont quitté la Corée du Sud pour l’Allemagne quand il était enfant. Sa mère et sa soeur, soprano dans un choeur allemand, y vivent toujours et ne comprennent pas que, lui qui perd inexorablement la vue, ait choisi de retourner dans le pays de son enfance où il enseigne sporadiquement à des adultes. Elle est désormais sans emploi depuis qu’elle a perdu l’usage de la parole. Elle a perdu la garde de son fils puisqu’elle a perdu l’usage de la parole depuis la mort de sa mère. Elle a « écrit » à son psy que les deux événements n’étaient pas liés, que c’était plus complexe que cela. Pour essayer de guérir, elle prend des cours de grec, pensant qu’un autre langage que le sien pourra lui permettre de parler à nouveau.
    Oui, simple, mais en apparence seulement. Ses deux personnages nous parlent d’abord de la famille, de ce que l’on transmet, ou pas à son enfant, de ce qu’on lui transmet malgré soi, comme la maladie dont est atteint le professeur. Il nous parle de cette Corée et de sa mutation vers la modernité, avec des scènes qu’il serait difficile de concevoir en France, à la même époque. Il nous parle d’amour aussi, celui que l’on refuse, celui que l’on ne peut admettre, celui que l’on regrette.
    Perdre l’usage de la parole alors que les mots sont en soi et qu’on les perçoit toujours. Perdre la parole est, trois fois hélas, un ressort si usé dans certains mauvais scénarios qu’il en est complètement distendu. Ici, l’auteur nous montre véritablement, de l’intérieur, ce que c’est de ne plus pouvoir parler, de ne plus pouvoir articuler les sons, que les organes qui servent d’habitude à communiquer s’y refusent désormais. Nous découvrons l’enfermement intérieur de cette femme qui ne peut (ne veut ?) plus communiquer, et, tout comme elle, nous en cherchons les causes, elle qui, toujours, a été passionnée par les sons et par les mots qu’ils constituaient.
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    Message  Nina Mer 21 Mar 2018 - 23:01

    KANG, Han... 41-bov10

    Pars, le vent se lève
    Edition Decrecenzo - 354 pages.

    Présentation de l'éditeur :

    Quelle est la frontière entre la vérité et le mensonge, le présent et les souvenirs qui s'entrechoquent ? Lorsque sa meilleure amie, une jeune femme peintre, meurt dans un accident de voiture, Jeong-hee, la narratrice, est confrontée à un critique d'art qui prétend que la jeune femme, en réalité, s'est suicidée. Jeong-hee ne croit pas à ce suicide et découvre au cours d'une enquête parfois dangereuse et digne d'un détective, la fragilité de son amie et la souffrance dans laquelle elle a vécu.
    Cette recherche nous emmène à travers Séoul, dans l'hiver coréen, dans l'intimité du milieu artistique et le lecteur pénètre, par petites touches, dans une société à la fois proche et lointaine. Pars, le vent se lève est un livre plein de poésie et de tendresse, par lequel l'auteure nous dit que le plus important, c'est de vivre.

    Mon avis :

    J’ai beaucoup aimé le dernier roman d’Han Kang, aussi me suis trouvée fort dépourvue quand j’ai fait un blocage à la lecture de ce roman. Je me suis sentie perdue par ses atermoiements. La narratrice, auteur et traductrice, a perdu sa meilleure amie, et un biographe affirme qu’elle s’est suicidée. Je pensais que l’on entrerait dans le vif du sujet, mais les descriptions, parfois hors sujet (l’astronomie) m’ont déjà bloquée. La narratrice se souvient, oui, de son amie, de l’oncle de son amie, qui l’a élevée, des tableaux qu’il peignait de sa technique – autant vous dire que je suis totalement hermétique à l’art pictural coréen.
    Je me suis donc mis à analyser le livre. Nous voyons tout à travers les yeux de la narratrice, à travers ce qu’elle veut bien nous révéler, peu à peu, au sujet d’In-Ju et de leurs relations. Son amie a des réactions compliquées à des situations ordinaires. Artiste comme son oncle, elle a perdu un temps la garde de son fils, thème que l’on retrouve dans Leçons de grec. Jeong-Hee n’est pas plus simple. Ses histoires d’amour sont compliquées, inachevées, fugaces ou fugitives, comme si elle choisissait toujours de se placer dans une situation inconfortable.
    Son enquête, parce qu’il faut bien nommer ce qu’elle fait ainsi, n’est pas plus simple. Ses démarches nous sont montrées, et aboutir, avoir un interlocuteur au bout du fil ou en face de soi est compliqué. Jeong-Hee a son idée, que tous ne partagent pas. Et la violence est omniprésente. Violence exercée contre Jeong-Hee, violence du régime dictatorial de la Corée, avant qu’il ne cède, dont nous pouvons avoir des exemples. Violence que les personnes s’infligent à elles-même, Jeong-Hee en tête, elle qui a tenté trois fois de se suicider, et sait donc, intuitivement, que son amie n’a pu le faire.
    Seulement, connait-elle vraiment In-Ju ou ne sait-elle que ce que cette dernière a bien voulu lui montrer ? Lisant ce roman coréen avec mes yeux d’occidentale, j’ai pensé à la psycho-généalogie, puisque c’est en vertu du comportement de sa propre mère que certains pensent que Jeong-Hee s’est suicidée, même si elle était une artiste, même si elle avait un enfant. Je vois dans ce livre une absence d’espoir – personne ne semble en avoir gardé, personne, sauf Jeong-Hee envers In-Ju ne cherche à remettre l’autre sur pieds, à lui donner l’impulsion qui lui permettra de s’en sortir, quand on n’a pas cherché à enfoncer l’autre. Pulsion de destruction, en plus de l’auto-destruction.
    J’aimerai terminer sur une note positive, pour vous donner envie de découvrir ce livre – certains lecteurs ont été bien plus sensibles que moi à son écriture. Le dénouement, peut-être ? Peut-être.
    Pinky
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    M
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    KANG, Han... Empty Re: KANG, Han...

    Message  Pinky Jeu 22 Mar 2018 - 10:00

    merci Nina pour ces belles présentations, le 1er me touche plus, je me le note
    Nina
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    Message  Nina Jeu 22 Mar 2018 - 12:07

    Merci Pinky pour ta visite.

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