La ferme du bout du monde
Edition Préludes - 434 pages.
Quatrième de couverture :
Cornouailles, une ferme isolée au sommet d’une falaise. Battus par les vents de la lande et les embruns, ses murs abritent depuis trois générations une famille… et ses secrets.1939. Will et Alice trouvent refuge auprès de Maggie, la fille du fermier. Ils vivent une enfance protégée des ravages de la guerre. Jusqu’à cet été 1943 qui bouleverse leur destin. Été 2014. La jeune Lucy, trompée par son mari, rejoint la ferme de sa grand-mère Maggie. Mais rien ne l’a préparée à ce qu’elle y découvrira. Deux étés, séparés par un drame inavouable. Peut-on tout réparer soixante-dix ans plus tard ?
Mon avis :
La trame commence de façon presque classique : une jeune femme, qui a quitté les Cournouailles pour vivre à Londres, voit sa vie s’éparpiller. Non seulement son couple ne va pas fort, mais cela rejaillit dans sa vie professionnelle, au point qu’elle retourne se reposer auprès de sa grand-mère et de sa mère. On pourrait dès lors croire que l’on se retrouverait face à la lente histoire d’une reconstruction : pas tant que cela. En effet, la situation est délicate à la ferme. Oui, les Cournouailles, c’est très joli mais les touristes ne viennent pas forcément en masse dans les chambres d’hôte, l’agriculture comme ailleurs est en crise et même les nouvelles initiatives pour s’en tirer nécessitent des financements et un coup de pouce du climat. Autant dire que la sérénité n’a pas vraiment sa place. Lucy devra regarder les choses en face, que ce soit la situation de sa famille, certains faits du passé mais aussi son mariage.
Le passé a son importance puisqu’une partie du roman nous ramènera pendant la seconde guerre mondiale. Le sort des enfants qui ont été déplacés pendant la guerre est peu souvent évoqué, du moins dans les livres traduits en français (j’excepte Le monde de Narnia) et le récit de la vie quotidienne est très réaliste. Encore une fois, nous ne sommes pas dans une romance. Nous passons d’une époque à l’autre sans que le lecteur ne s’y perde. Passé et présent finissent par se rejoindre.
La ferme du bout du monde est un roman fort et réaliste.