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2 participants

    McBRIDE, James

    Nina
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    Message  Nina Lun 14 Aoû 2017 - 21:14

    McBRIDE, James Couv1410

    Mets le feu et tire-toi.
    Edition Gallmeister - 334 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    « Au cours de ses quarante-cinq ans de carrière, James Brown a vendu plus de deux cents millions de disques, il a enregistré trois cent vingt et un albums, dont seize ont été des hits, il a écrit huit cent trente-deux chansons et a reçu quarante-cinq disques d’or. Il a révolutionné la musique américaine. Il était extraordinairement talentueux. Un danseur génial. Un spectacle à lui tout seul. Un homme qui aimait rire. Un drogué, un emmerdeur. Un type qui avait le chic pour s’attirer des ennuis. Un homme qui échappait à toute tentative de description. La raison ? Brown était l’enfant d’un pays de dissimulation : le Sud des États-Unis. »

    Mon avis :

    Je ne suis fan ni de James Brown, ni des biographies. Et pourtant, j’ai été absolument séduite par la passion, l’incandescence qui se dégage de ce livre. James McBride est un grand auteur, pour ceux qui en douteraient.
    Il semble avoir mis en oeuvre un des préceptes de Sue, la journaliste à laquelle il donne la parole à la fin du livre et qui ne donnerait pas d’informations qui ne soient fiables – et tant pis si cela dérange.
    Comme Léon, ami pour la vie avec James Brown, comme Emma, la femme de Léon, il fait preuve de bienveillance, et non d’indulgence, ce qui n’est pas la même chose. A l’heure où l’actualité nous rappelle que le racisme n’est pas qu’un mot aux USA, James McBride nous montre le parcours de ce gamin des rues qui a révolutionné la musique et l’importance qu’il a pour la communauté noire américaine. Il nous parle de son acharnement, de puissance de travail, de sa dureté, de sa violence aussi, sans sombrer dans le récit de « on-dit » sordides. Oui, ces faits sont là, James McBride ne le cache pas mais il y a eu tant d’autres faits, tant d’actes de générosité. Il donne la parole à ceux qui ont véritablement été proches de James Brown, ceux qui l’ont véritablement apprécié, et réciproquement. Voir les récits de sa première femme et de son petit-fils William.
    Il nous parle aussi à un autre musicien noir à la puissance de travail impressionnante, qui admirait profondément James Brown : Mickaël Jackson.
    Il parle également de lui, James McBride et c’est sans doute parce qu’il est musicien que le livre est aussi réussi. Il ne nous fait pas croire que jouer, c’est facile, que donner des concerts soir après soir n’est pas épuisant, que composer, c’est facile, surtout quand on ne maîtrise pas le solfège – et d’évoquer les relations parfois conflictuelles entre ceux qui savent lire la musique et ceux qui ne le savent pas. IL remet en lumière ceux qui ont fait la réussite de James Brown et d’autres chanteurs en composant, en jouant des accompagnements qui sont devenus mythiques et dont le nom des créateurs est aujourd’hui oublié.
    Pour se quitter, quelques citations :
    « Même ma mère était impressionnée. — Vous voyez ? a-t-elle lancé. Écoutez bien James Brown. N’arrêtez pas l’école ! Mais qui se souciait de ce qu’elle disait? »
    « Le succès, c’est réussir tel que vous êtes, et non pas changer ce que vous êtes pour réussir. »
    « ls entendent les cris. Ils entendent les hurlements. Ils entendent le rythme. Ils entendent la perfection du jeu. Alors, vous vous dites : Ils se souviendront de lui. Il fera en sorte qu’ils se souviennent de lui. Il rugit depuis l’arrière du bus de l’histoire pour qu’ils sachent qui il est. [….] Et s’ils savent qui il est, peut-être qu’ils sauront un jour qui ils sont.
    Et à cet instant, juste à cet instant précis où ils hurlent son nom, tout va bien dans le monde.
    – James Brown ! »
    Pinky
    Pinky
    M
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    Message  Pinky Mar 15 Aoû 2017 - 11:07

    merci Nina pour cette présentation très intéressante, je note sur mon petit carnet
    Nina
    Nina
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    Message  Nina Mar 15 Aoû 2017 - 19:19

    Merci Pinky !
    Nina
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    Message  Nina Sam 24 Oct 2020 - 10:59

    McBRIDE, James Couv5512

    Le vent et le lion
    Edition Gallmeister - 304 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Un vendeur de jouets émerveillé face au plus précieux jouet du monde dont l’existence n’était jusqu’ici qu’un mythe ; une bande de gamins dont la musique transforme le quotidien d’un ghetto noir en Pennsylvanie ; un conte de la guerre de Sécession avec un Abraham Lincoln aux allures de Père Noël ; un zoo avec des animaux qui parlent et se moquent des humains, si maladroits… Ces miniatures ont en commun la part de magie qui peut surgir à tout moment de notre existence. Lumineuse et imprévisible, la vie bouillonne et prend toujours le dessus, surtout si l’on tend la main aux autres.

    Mon avis :

    Ce recueil est composé de plusieurs nouvelles, la plupart très longue (de trente à quatre-vingt pages) autant dire que le lecteur a le temps de s’imprégner de l’ambiance, de sympathiser avec les personnages, qui, si les thèmes des nouvelles sont différents, sont tous d’une grande richesse.

    Je ne vous les présenterai pas dans l’ordre, non, je commencerai par « Papa Abe », une nouvelle qui se situe au milieu du recueil, assez courte, et qui apparaît presque comme un conte. Nous sommes en Virginie, pendant la guerre de Sécession finissante, des soldats creusent, déblaient, et leur seule distraction est le passage de dix-huit orphelins noirs pris en charge par une religieuse. Parmi eux, le petit Abe Lincoln, prénommé ainsi par on ne sait qui, cinq ans, qui peut facilement croire tout ce que les soldats lui disent, notamment que son papa s’appelle aussi Abe Lincoln et qu’il viendra demain le chercher. Cela semblerait presque anodin, sauf que la guerre de Sécession n’est pas finie, et qu’en Virginie, ces petits orphelins noirs peuvent apparaître comme autant d’esclaves en fuite : il est toujours bon de ramener le lecteur à la réalité de cette époque. Et si cette nouvelle est presque un conte, c’est parce qu’il peut se trouver quelqu’un pour prendre en charge cet enfant, tel un cow-boy solitaire d’un nouveau genre.

    « Le banc des jérémiades » qui lui fait suite contient quant à lui une bonne dose d’humour noir et de fantastique. Figure extraordinaire et charismatique que celle du boxeur Rachman, qui ne doute jamais de lui – même quand il se retrouve ni plus ni moins que dans l’anti-chambre des enfers et provoque le gardien du lieu en un combat singulier. Son énergie irriguera littéralement tout le texte. Et non, je n’y chercherai pas une morale religieuse, plutôt le fait qu’il faut croire en soi, croire en autrui aussi, et ne pas hésiter à s’unir, même si l’adversaire paraît plus grand que vous.

    « Le Five-Carat Soul Bottom Bone Band » est ma nouvelle coup de coeur. En quatre parties, elle nous fait découvrir ce quartier paumé d’une ville de Pennsylvanie, quartier dans lequel les habitants n’ont souvent pas l’électricité chez eux – parce que la dernière facture n’a pas été payée, l’avant-dernière non plus – où l’avenir n’est pas vraiment envisagé non plus. La figure pas si charismatique que cela du pasteur émerge – cependant, il sait être là quand il le faut, au tribunal quand il tente d’éviter la peine de mort à un jeune du quartier. Il sait aussi utiliser un discours bien rôdé sur les jeunes noirs qui se font tuer – et le narrateur de jeter un regard ironique sur la manière dont il prend la défense de ce « jeune », qui n’avait rien fait de bon dans sa vie, alors que le pasteur n’a pas pris la défense d’autres membres de la communauté victime de violences policières ou de violences conjugales. Le seul personnage véritablement sincère, le seul qui assurera au jeune homme un enterrement décent est le commerçant qui l’a tué, alors qu’il était en train de se faire cambrioler. Oui, James McBride lance un regard dépourvu d’angélisme sur sa communauté.

    De même, « Monsieur P et le vent », la dernière nouvelle du recueil comporte cinq parties, et l’auteur nous en explique la genèse à la fin – et nous explique aussi pourquoi il n’a pas le temps de détailler chacune de ses sources d’inspiration. Il s’agit de la vie quotidienne, mais aussi la vie nocturne, secrète, des habitants malgré eux de ce zoo. Ne l’oublions pas, les lions, les singes et autres zèbres n’ont rien à y faire, quoi qu’en disent certains hommes politiques. Aussi, le dénouement, qui choquera certains, est pour moi le plus beau qui soit.

    Je termine par la nouvelle qui ouvre ce recueil, « Un train nommé « Under Graham Railroad » et nous parle d’un train magnifique, un train offert à un enfant, Graham Lee, fils du général confédéré Robert E. Lee qui mourra avant d’avoir pu s’en servir, et depuis, ce train est devenu une légende pour les collectionneurs. Après la mort subite de Graham, peu après le départ à la guerre de son père, le train et une esclave ont disparu tous les deux. Le narrateur est justement un acheteur/négociateur, et, en trouvant ce train, il réalise le rêve de sa vie, et peut-être pas seulement le sien.
    Pinky
    Pinky
    M
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    Message  Pinky Dim 25 Oct 2020 - 21:14

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
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    Message  Nina Lun 26 Oct 2020 - 10:29

    Merci Pinky pour ta visite.

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