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2 participants

    RUSSO, Richard

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    Message  Nina Ven 28 Jan 2011 - 22:19

    RUSSO, Richard Les_so10

    Titre : Les sortilèges du Cap Cod.
    Auteur : Richard Russo
    Editeur : Quai Voltaire/La table ronde.
    Nombre de pages : 314.

    Quatrième de couverture :

    Professeur dans une université du Connecticut, Jack Griffin est invité au cap Cod avec sa femme Joy, le temps d’un mariage. Le week-end, qui s’annonçait enchanteur, se révèle dévastateur. Il sonne le glas du couple, réveille les espoirs déçus, les conflits jamais résolus.
    Joy regagne le Connecticut, tandis que Jack part pour Los Angeles. Un an plus tard, le mariage de leur propre fille scelle leurs retrouvailles. Elles sont d’autant plus mouvementées que cette fois, Jack transporte non seulement les cendres de son père, dans le coffre de sa voiture depuis un an et demi, mais aussi celles de sa mère, décédée six mois plus tôt, et dont l’esprit sarcastique ne le lâche pas une seconde.
    Dans les sortilèges du Cap Cod, Richard Russo déploie subtilement ses thèmes de prédilection - la famille, la transmission ou encore le couple et ses compromis - avec un humour grinçant qui sait faire place à l’émotion pure.

    Mon avis :
    J'ai commencé ce livre avec beaucoup d'enthousiasme. J'étais ravie de découvrir un nouvel auteur, et ses fameux sortilèges que me promettaient le titre. Il n'en fut quasiment rien et j'ai dû me forcer pour terminer cette lecture.
    Deux journées décident d'une vie - ou presque. Le récit est fait selon le point de vue de Jack Griffin, personnage qui, pour ne pas être antipathique, n'est pas franchement sympathique non plus. Il est professeur d'université, marié avec Joy, a une grande fille Laura, qui, après des déceptions sentimentales, est sur le point de se marier. Il semble avoir réussi, pourtant, de petits faits, infimes réellement, montrent que son mariage est miné.
    Ce personnage est sec, aride, peu attachant, au contraire de sa femme, Joy, la bien nommée. Griffin a rejeté en bloc sa belle-famille, qui possède pourtant ce que la sienne n'a jamais eu : chaleur humaine et complicité. Elle est parfois caricatural (ah ! Les jumeaux Jared et Jason, prototypes du parfait marine). Tous, mis à part le père, ont un J pour initiale. Serait-ce pour cette raison que Jack ne se fait quasiment jamais appelé par son prénom ? Au fil du roman, j'ai découvert que cette famille présentait aussi ses failles, elle est parfois agaçante, je l'ai pourtant trouvée attachante, au contraire de Jack et de ses parents.
    William et Mary Griffin sont unis par le sarcasme et un sentiment de supériorité très développé. Pourtant, leur vie ne va être que semi-échec et errance. Ils reviennent tous les ans au Cap, mais ne louent jamais la même maison. Ils déménagent régulièrement, louent des maisons meublés, s'appropriant ou plutôt saccageant ce qui ne leur appartient pas. Ce n'est pas seulement le sentiment de supériorité qui est en cause, mais une volonté de perser les secrets d'autrui et de détruire les bases de leur équilibre (matériel). Les proscriptions successives dont ils sont victimes ne font que les conforter dans leurs sentiments.
    Puisque la vraie vie est un échec, autant la réinventer. Les publications universitaires sont impossibles ou décevantes ? Qu'à cela ne tienne : Mary récrit son histoire, tandis que Jack, après avoir écrit de médiocres scénarios, la transforme en modeste nouvelle. Avec sa mauvaise foi, sa hargne, Mary reste un personnage charismatique jusqu'après sa mort. Lucide, elle sait choisir les commentaires qui feront mouche. Il est alors peu étonnant que son mari paraisse aussi effacer, et qu'il accumule les ratages plus matériels (les toiles froissées rythment elles aussi le récit). Griffin n'a pas su se dépêtrer de l'influence de ses parents : il lui faudra de nombreux mois avant qu'il s'en rende compte.
    Un autre constat, amer, dans ce roman, est l'impossibilité de vivre plus d'une histoire de couple. Quoiqu'il arrive, William et Mary, Jack et Joy, Harold et Marguerite, Laura et Andy sont liés et le désamour, les trahisons, le mépris parfois, ne leur donneront jamais le courage de refaire leur vie. Même Sun, l'un des personnages les plus lumineux et lucide de ce roman, ne parvient pas à s'affranchir des traditions.
    Les sortilèges du Cap Code est un livre amer, grinçant, sur une Amérique conservatrice.
    Pinky
    Pinky
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    Message  Pinky Dim 15 Mai 2016 - 10:17

    merci Nina pour cette présentation
    Nina
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    Message  Nina Lun 16 Mai 2016 - 0:18

    Merci Pinky pour ta visite.
    Nina
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    Message  Nina Jeu 19 Aoû 2021 - 21:13

    RUSSO, Richard Cover279

    Retour à Martha’s Vineyard
    édition 10/18 - 408 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Septembre 2015. Lincoln s’apprête à vendre sa maison de Martha’s Vineyard, et invite sur l’île, pour un dernier week-end, ses amis de fac, Teddy et Mickey. Ces trois hommes ne pourraient être plus différents, entre Lincoln, le « beau gosse » devenu agent immobilier et père de famille, Teddy, l’éditeur universitaire célibataire et angoissé, et Mickey, forte tête et rockeur invétéré, et pourtant, ils partagent une vie de souvenirs. Parmi ces souvenirs, celui de Jacy, mystérieusement disparue il y a plus de trente ans, et dont ils étaient tous amoureux. Qu’est-il advenu d’elle ? Lequel avait sa préférence ? Les trois hommes vont rouvrir ensemble ce dossier « classé », et alors que par bribes la vérité émerge, ils vont devoir reconsidérer tout ce qu’ils croyaient savoir les uns des autres…

    Mon avis :

    Je dois dire que j’ai été happée par cette histoire, plus que je ne le pensais. Je l’ai lu en deux jours. C’est une histoire simple, au fond. Lincoln (son père, Wolfgang Amadeus, l’a prénommé ainsi en référence au président) invite deux amis de fac à passer un week-end dans sa maison de vacances. Si les relations se sont parfois distendues entre lui, Teddy et Mickey, ils ne se sont pourtant jamais réellement perdus de vue. A l’approche de la retraite, ou du moins alors qu’ils seraient possibles qu’ils prennent leurs retraites, ils vont, non faire le point sur leur vie, mais se pencher sur un fait qui est toujours resté dans l’ombre. Après un autre week-end à Martha’s Vineyard, un week-end de 1971, Jacy, une étudiante sur le point de se marier, a disparu. Il faut donner au mot « disparu » son sens plein : elle n’est pas morte, du moins, ils ne le pensent pas, elle est partie sans donner de nouvelles, ni à ses parents ni à ses amis ni à son fiancé. Le temps a eu beau passer, les interrogations sont restées. Teddy croit la voir partout, et Lincoln ne peut pas s’empêcher de fouiller un peu, juste un peu, en consultant les archives du journal de l’époque. C’est ainsi qu’il rencontrera un policier à la retraite, un policier qui sera tout prêt à l’aider, même si la vérité peut faire peur. Qu’est-il réellement arrivé à Jacy ? A-t-elle quitté l’île ? Lincoln, et le lecteur avec lui, frémira en pensant que le corps de Jacy a pu rester tout ce temps enseveli sur l’île, sans que personne n’en sache rien.

    J’ai trouvé ce livre à la fois stupéfiant et intriguant. Le récit se passe de nos jours, il nous renvoie cependant à la fin des années 60, début des années 70, à cette guerre à laquelle il était impossible de ne pas penser à l’époque : la guerre du Vietnam. Lincoln, Teddy, Mickey, tous les trois auraient pu partir là-bas, tous les trois auraient pu être blessés ou tués là-bas. Pourquoi n’est-ce pas arrivé ? Il n’est pas rare de voir la littérature américaine, les films américains, exalter le courage de ceux qui partent se battre volontairement, pour leur pays, et il est des personnages qui le font ici aussi. Il l’est plus de rappeler que partir là-bas, c’était une question de malchance (le tirage au sort), de niveau d’études (rares étaient les avocats qui partaient au front) ou le courage, celui de tout plaquer et de partir pour le Canada.

    Partir. Oui, il est des gens qui osent partir, couper les ponts, d’autres, au contraire, qui sont heureux là où ils vivent et n’ont guère envie d’être ailleurs. Il est ceux qui n’ont pas le choix, qui doivent rester dans une petite communauté où tout se sait, où tout finit par se savoir.
    Et les préjugés ? Ils sont nombreux, surtout quand ils sont dans la tête de personnes qui ne devraient pas en avoir. Je parle des policiers. Certains en ont tant vu, certains ont si peu confiance en la nature humaine que, tout de suite, ils trouvent un scénario qui, justement, est un scénario parfait, qui rentre parfaitement dans les clous, cochent toutes les cases de la dissimulation et de la perversion. Préjugés ? Non, pas seulement. Il est aussi une manière de voir particulièrement biaisé, qui m’a interrogé, forcément. Je spoile, parce que c’est un fait qui m’a vraiment questionné : quand les policiers sont appelés pour violence conjugale, les policiers pensent à protéger d’abord le mari, non la femme victime de violence. Le pauvre, il ne faudrait pas que cela se sache ! Il pourrait même gâcher sa vie en allant en prison s’il commettait le pire.

    Au final, ce n’est pas une histoire si simple qui nous est conté. C’est l’histoire de trois hommes qui ont fait des choix, qui ont construit leur vie, ont vécu de leur passion, ont gardé des secrets, les ont partagés, se sont aperçus que la vie avait passé, et qu’ils allaient la poursuivre, riches de tout ce que ce week-end leur aurait apporté.
    Pinky
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    Message  Pinky Ven 20 Aoû 2021 - 8:57

    merci Nina pour cette présentation, je le note sur mon petit carnet
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    Message  Nina Ven 20 Aoû 2021 - 10:28

    Merci PInky pour ta visite.

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