Le Samaritain
Presses de la cité - 2003 - 461 pages
Quatrième de couverture :
Après avoir été successivement enseignant, chauffeur de taxi puis scénariste grassement rémunéré d'une série télévisée à succès, Ray Mitchell, quarante-trois ans, est d
retour à Dempsy, la cité de son enfance, dans une banlieue déshéritée de New York. Il reprend l'enseignement - à titre bénévole cette fois -, se lance dans une liaison avec une femme mariée du quartier et devient le mentor d'un ancien élève depuis peu sorti de prison. Un mois plus tard, Ray est sauvagement agressé dans son propre appartement. Il connaît à l'évidence le coupable, mais refuse de le dénoncer ou même de porter plainte. C'est alors que Nerese Ammons, amie d'enfance de Ray, inspectrice de police, noire, décide de prendre l'affaire en main. Elle est bien décidée à aller au fond des choses. Et le fond est sombre, très sombre...
Mon avis :
En préambule, je dois dire que le résumé ci-dessus est nul, complètement, à croire que ceux qui écrivent ces niaiseries ne lisent pas les livres. Dorénavant je me chargerai du résumé.
Price nous fait du Price et les pages sont imprégnées de cette littérature atypique et tellement déboussolante que ce n'est plus de la lecture mais du pain béni.
Dempsy, banlieue de New York où les blacks et les latinos ont remplacé les blancs dans les cités, Ray se souvient de son enfance, de ses amis et, notamment, d'une anecdote, qu'il raconte à sa fille, où il avait sauvé une jeune black blessée. La vie, entre-temps a suivi son cours et d'ancien junkie, Ray de retour au pays, égrène ses souvenirs et retrouve son petit monde et ses anciens copains, du moins ceux qui ont survécu à la jungle du coin.
Agressé, hospitalisé, c'est par hasard que Nerese, inspectrice black, proche de la retraite retrouve son ancien sauveur, Ray, qui ne veut pas qu'elle s'occupe de cette affaire. Contre le gré de celui-ci, elle enquête et découvre que tout n'est pas aussi simple que Ray veut bien le dire. Après quelques difficultés liées à la vie du quartier, Nerese aura le fin mot de l'affaire et pourra prendre sa retraite en Floride comme elle le souhaite.
Comme il sait bien le faire, Price nous entraîne dans ce monde de paumés tant blanc que noir où la survie est le mot d'ordre des jours qui passent. Chacun a quelque chose à cacher ou cache quelque chose, même Ray, un passé inconnu puisqu'il rentre de Californie où il aurait réussi dans l'écriture. Le malaise est grand dans la relation père-fille et fille-père, sans parler de la mlère et ex épouse, qui a mis les bouts, ne supportant plus un homme qui fait passer la coke avant sa famille. La corvée de visite et le vide qui l'accompagne est insupportable et décrit avec une grande aisance et une qualité de plume plaisante malgré la traduction. Père absent, Ray cherche à épater sa fille Ruby, qui ne lui en demande pas tant, en jouant le samaritain, payant les obsèques de l'un, prêtant à l'autre, sans savoir que ce petit jeu n'est pas inoffensif. Price cite les Ecritures : que ta main gauche ne sache pas ce que donne ta main droite.
Là est le fond du problème, c'est la reconnaissance que cherche Ray, non pas celle de celui qu'il aide mais celle de sa fille qui, bien tard, arrêtant de se fuir, lui enverra, telle une explosion, ce qu'est un père, un vrai selon elle. Et, ma foi, elle a bougrement raison.
En flask-back à contretemps, Price raconte son histoire, la fliquette subodorant et ce qui s'est réellement passé.
C'est grand, c'est beau et triste, c'est bigrement chouette à lire.
Presses de la cité - 2003 - 461 pages
Quatrième de couverture :
Après avoir été successivement enseignant, chauffeur de taxi puis scénariste grassement rémunéré d'une série télévisée à succès, Ray Mitchell, quarante-trois ans, est d
retour à Dempsy, la cité de son enfance, dans une banlieue déshéritée de New York. Il reprend l'enseignement - à titre bénévole cette fois -, se lance dans une liaison avec une femme mariée du quartier et devient le mentor d'un ancien élève depuis peu sorti de prison. Un mois plus tard, Ray est sauvagement agressé dans son propre appartement. Il connaît à l'évidence le coupable, mais refuse de le dénoncer ou même de porter plainte. C'est alors que Nerese Ammons, amie d'enfance de Ray, inspectrice de police, noire, décide de prendre l'affaire en main. Elle est bien décidée à aller au fond des choses. Et le fond est sombre, très sombre...
Mon avis :
En préambule, je dois dire que le résumé ci-dessus est nul, complètement, à croire que ceux qui écrivent ces niaiseries ne lisent pas les livres. Dorénavant je me chargerai du résumé.
Price nous fait du Price et les pages sont imprégnées de cette littérature atypique et tellement déboussolante que ce n'est plus de la lecture mais du pain béni.
Dempsy, banlieue de New York où les blacks et les latinos ont remplacé les blancs dans les cités, Ray se souvient de son enfance, de ses amis et, notamment, d'une anecdote, qu'il raconte à sa fille, où il avait sauvé une jeune black blessée. La vie, entre-temps a suivi son cours et d'ancien junkie, Ray de retour au pays, égrène ses souvenirs et retrouve son petit monde et ses anciens copains, du moins ceux qui ont survécu à la jungle du coin.
Agressé, hospitalisé, c'est par hasard que Nerese, inspectrice black, proche de la retraite retrouve son ancien sauveur, Ray, qui ne veut pas qu'elle s'occupe de cette affaire. Contre le gré de celui-ci, elle enquête et découvre que tout n'est pas aussi simple que Ray veut bien le dire. Après quelques difficultés liées à la vie du quartier, Nerese aura le fin mot de l'affaire et pourra prendre sa retraite en Floride comme elle le souhaite.
Comme il sait bien le faire, Price nous entraîne dans ce monde de paumés tant blanc que noir où la survie est le mot d'ordre des jours qui passent. Chacun a quelque chose à cacher ou cache quelque chose, même Ray, un passé inconnu puisqu'il rentre de Californie où il aurait réussi dans l'écriture. Le malaise est grand dans la relation père-fille et fille-père, sans parler de la mlère et ex épouse, qui a mis les bouts, ne supportant plus un homme qui fait passer la coke avant sa famille. La corvée de visite et le vide qui l'accompagne est insupportable et décrit avec une grande aisance et une qualité de plume plaisante malgré la traduction. Père absent, Ray cherche à épater sa fille Ruby, qui ne lui en demande pas tant, en jouant le samaritain, payant les obsèques de l'un, prêtant à l'autre, sans savoir que ce petit jeu n'est pas inoffensif. Price cite les Ecritures : que ta main gauche ne sache pas ce que donne ta main droite.
Là est le fond du problème, c'est la reconnaissance que cherche Ray, non pas celle de celui qu'il aide mais celle de sa fille qui, bien tard, arrêtant de se fuir, lui enverra, telle une explosion, ce qu'est un père, un vrai selon elle. Et, ma foi, elle a bougrement raison.
En flask-back à contretemps, Price raconte son histoire, la fliquette subodorant et ce qui s'est réellement passé.
C'est grand, c'est beau et triste, c'est bigrement chouette à lire.