DESHPANDE Shashi

Question de temps



Roman

350 pages édité chez Picquier

Résumé

Quand Gopal quitte sa femme,
pour des raisons qu'il est incapable d'expliquer, Sumi retourne vivre
dans la Grande Maison où elle est née, emmenant avec elle ses trois
filles. La maison de l'enfance aux arbres et aux pièces immenses,
bruissante de parents, d'amis, de voisins et de souvenirs, que leur
arrivée va réveiller à la vie. Là, Sumi va lever les secrets de
l'histoire familiale, trouver un travail, une " chambre à soi ", et ne
plus jamais essayer de comprendre l'inexplicable. Quatre générations de
femmes (dont l'une du haut de son portrait accroché au mur) forment
l'axe autour duquel se déroule la spirale du récit. Un récit qui nous
plonge au cœur de l'Inde et de cette mystérieuse alchimie du temps qui
anime nos actes et leur donne sens, car, que notre vie soit longue ou
brève, nous laissons notre marque en ce monde. Une œuvre magistrale,
bouleversante, au style précis et évocateur, traversée d'échos, de
chuchotements, de drames et de rires.

Mon ressenti

j'aime la sérénité qui se dégage de ce livre malgré le sujet abordé,
dans une Inde qui oscille entre traditions et modernité. Autour de la
trajectoire de vie de quatre femmes d'une même famille : une fille (18
ans), sa mère (40 ans), sa grand-mère (60 ans) son arrière grand-mère
(décédée mais omniprésente), l'auteur nous parle de l'évolution de la
féminité (au sens large), de l'accomplissement de ces femmes au travers
de leur destin, entre soumission et acceptation, enfermement et
transmission, épanouissement de soi et devenir...

Oui, c'est une
question de temps pour grandir, comprendre un même évènement, il faut
des étapes dans une vie... c'est le temps qui permet cela..; qui apporte
peut être une sérénité, des réponses... Dans ce livre, les hommes ne
sont pas les seuls à avoir accès à la philosophie de la vie...

Un livre qui a trouvé de nombreuses résonances en moi : curiosité, rire, larmes, questionnement... c'est aussi ça la vie...

Je vous le conseille vivement... merci Foret

APRES LA PLUIE



Roman

464 pages édité chez Picquier en avril 2009

Résumé

Un père anatomiste passionné par le corps, ses lois organiques, ses mystères et ses plaisirs. Une mère écrivain, confite dans des histoires d’amour parfaites et romantiques, jusqu’à la dernière, d’une violence terrible, avant que s’installe le silence. Un oncle qui se joue de la vie et de la mort au sein du gang de Bombay dont il est le chef clandestin. Une sœur trop aimée, un cousin trop aimant, et une jeune femme, Manjari, qui tente de démêler les fils du passé et du présent pour comprendre les liens d’amour, de désir et de révolte qui unissent tous ces êtres.
Comme souvent chez Shashi Deshpande, c’est la maison familiale qui est au cœur de l’histoire. La maison où Manjari découvre le journal laissé par son père après sa mort, la maison menacée par des intrus qui veulent l’en chasser, la maison gardienne de tous les secrets. Après la pluie est une quête tissée de liens et d’échos où le désir de déchiffrer le sens de ce qui a été permet d’ouvrir enfin la porte sur l’espace libre et infini de la mer, sur l’horizon offert du choix.

Mon ressenti

C’est avec Jiji que j’ai découvert son arbre généalogique. Avec elle, ce sont trois générations qui se dévoilent au fil des pages. Elle relate les évènements familiaux en me prenant presque comme confident. En alternance, elle ouvre et lit le journal intime de son père. De façon complémentaire, leurs regards se complètent et la famille se dessine. Mais laquelle(s), celle de Baba (son père), celle de Vasu (sa mère), les familles d’origine de ses parents, celle de Malu (sa sœur) et de la sienne… ou bien la famille au sens large, avec ses relations, ses règles explicites et implicites, les enjeux et les jeux de chacun… il y a toujours une bonne raison de ne pas dire ou de ne pas faire mais cela entraîne parfois beaucoup de dégâts… en tournant les pages, je me suis imprégnée petit à petit des bons ou mauvais souvenirs de la vie mouvementée de cette famille. Joie, tristesse, culpabilité, envie, amour s’entremêlent et apparaît au fur et à mesure, les missions familiales que certains doivent porter pour que la famille perdure… mais à quel prix !

Le rythme est lent, agréable et nombreux évènements ponctuent l’histoire. Avec beaucoup d’intensité, l’auteure aborde la condition féminine sous un angle intéressant : les envies et les convictions d’une femme qui s’oppose et refuse le dictat d’une société qui laisse peu de place à l’autonomie féminine.
Ce n’est que dans les dernières pages que le rideau se déchire complètement et c’est avec le cœur au bord des lèvres que j’ai fini ce livre. Un très beau portrait de femme

A découvrir

merci Pinky, il me tenterait bien celui-ci

il est très intéressant, une introspection sur les liens familiaux, merci de ton passage Binou