Manuel de survie à l’usage des jeunes filles
Mick KITSON
Métailié – 2018 – 247 pages
Résumé éditeur :
Que font deux gamines en plein hiver dans une des plus sauvages forêts des Highlands, à des kilomètres de la première ville ?
Sal a préparé leur fuite pendant plus d'un an, acheté une boussole, un couteau de chasse et une trousse de premiers secours sur Amazon, étudié le Guide de survie des forces spéciales et fait des recherches sur YouTube. Elle sait construire un abri et allumer un feu, chasser à la carabine. Elle est capable de tout pour protéger Peppa, sa petite sœur.
Dans le silence et la beauté absolue des Highlands, Sal raconte, elle parle de leur mère désarmée devant la vie, de Robert le salaud, de la tendresse de la sorcière attirée par l'odeur du feu de bois, mais surtout de son amour extraordinaire pour cette sœur rigolote qui aime les gros mots et faire la course avec les lapins.
Mon avis :
Il est certain que ces deux enfants seraient bien mieux dans le confort d’un nid douillet avec maman et papa, un bon gros chien et un énorme ours en peluche mais la vie n’est jamais aussi simple et on ne choisit ni ses parents ni ceux avec qui ils s’associent.
C’est pour cela que Sal, la grande, haute de ses 13 ans, s’est enfuie avec sa sœur Peppa, la petite de 10 ans parce que ce salaud de Robert, l’ami de m’man, menaçait de s’en prendre à elle et de lui rendre visite.
M’man elle n’en peut plus, absente, camée à mort, alcoolo hors norme, elle ne sait plus que dans de rares moments de lucidité qu’elle a deux filles et, continuellement dans les vapes, elle ignore tout du martyr vécu par Sal et de l’avenir qui s’annonce pour Peppa.
Sal a bien préparé son coup mais une forêt, dans les Highlands, si belle soit elle, est un lieu inhospitalier pour beaucoup et a fortiori pour deux enfants.
Pour un premier roman, Mick Kitson, réussit un coup de maître, d’autant qu’il n’est pas facile d’écrire en endossant la personnalité d’une enfant en l’occurrence Sal, car c’est elle qui narre cette histoire. Sal par la force des choses se substitue à l’adulte pour protéger Peppa, cette sœur innocente et pleine de vie, de vitalité, débordante d’espoir, vivant la vie avec l’énergie de son âge mais avec également les grands moments d’incertitude et le manque d’affection car une sœur si proche soit-elle n’est pas une mère.
Le propos, ici, n’est pas de raconter cette histoire mais de la laisser découvrir en sachant que cela aura été pour moi une bien belle découverte et un grand coup de coeur devant une telle habilité d’écriture et de la fraîcheur dégagée et par cette forêt et par ces deux enfants dans leur innocence.
Pour les lecteurs de livres sur la nature, ils seront comblés par cette vie faite de cabanes, de pêche à la truite ou au brochet, la chasse, pour se nourrir et survivre, au lapin gris l’été, blanc l’hiver, que l’on poursuit dans de grands éclats de rire ou du faisan, chassé à l’arc. Les vicissitudes de ces gamines dans leur quotidien m’ont fait passer un excellent moment de lecture qu’il m’est facile de louer tant il est difficile de trouver à redire sur ce bouquin, du moins à mes yeux.
5/5
B