Les remparts de la colère
édition du Palémon – 288 pages
Présentation de l’éditeur :
Alors que la saison touristique bat son plein, la petite ville fortifiée de Guérande est le théâtre d’une série de meurtres aussi spectaculaires qu’inexplicables. Chargé de l’enquête, le capitaine Axel Lourisse avance toujours avec un temps de retard sur les événements et enchaîne les déconvenues.
Subissant la pression de la commandant Nahia Etchegaray, une Basque intransigeante, il doit aussi composer avec les journalistes attirés par le sensationnel, dont la sulfureuse blogueuse Adeline Langèle, prête à tout pour obtenir l’exclusivité d’une information.
Capitaine « old school », divorcé, père de jumelles adolescentes, Axel Lourisse n’imagine pas que cette enquête va en quelques heures faire basculer sa propre vie.
Et si la solution se trouvait dans le regard de Tosca, chienne impliquée malgré elle dans les méandres d’un été hors du commun ? Et si la réponse à cette énigme se trouvait là, sous les yeux d’Axel, et qu’elle lui échappait ?
Mon avis :
Bonjour à tous, les amis, je suis le Père Lourisse et je vais vous faire visiter les remparts de Guérande, veuillez me suivre, s’il vous plait.
Non, cela ne m’amuse pas du tout de faire cela. Non, ce n’est pas un job d’été, c’est plutôt un job de circonstance.
Guérande, un été de canicule. Un été qui vois le capitaine Axel Lourisse et ses hommes obligés de se costumer pour assurer la sécurité des guérandais et des touristes : un meurtre a eu lieu, sans mobile apparent, et le meurtrier a promis qu’il recommencerait. C’est chose faite en ce 11 août 2020, jour de la sainte Claire. Un meurtre spectaculaire s’il en est, puisque la victime est tombée d’une montgolfière. Accident ? non. Et le meurtrier n’a pas vraiment l’intention de s’arrêter là.
Ce qui est formidable est qu’il est des personnages qui aiment le tourisme « vert », d’autres, comme moi, le tourisme « urbain ». Nous découvrons le tourisme macabre, des personnes qui ne viennent dans une ville que pour voir les endroits où des meurtres ont eu lieu. Pourquoi s’en étonner ? Les exécutions capitales étaient considérées comme des fêtes il n’y a pas si longtemps.
Enquêter pourrait sembler facile, si ce n’est qu’aucun des occupants de la montgolfière ne peut être coupable. Alors qui ? Et surtout, comment ? Lourisse, divorcé, père de deux filles, sans problème particulier, pas plus que son ex-femme, tente d’empêcher un nouveau crime. Sa supérieure, Nahia Etchegaray, entend bien obtenir des résultats, l’échec est impossible pour elle. Femme dans la police, elle s’est heurtée au machisme qui l’empêchait d’obtenir la promotion qu’elle désirait, et c’est pour enfin monter en grade qu’elle a quitté sa région natale pour la Bretagne. Enquêter, c’est ne pas oublier la lourdeur des procédures judiciaires et de la paperasse – aussi. Enquêter, c’est faire face à des empêcheurs de tourner en rond, comme Adeline Langèle. Elle est blogueuse, une blogueuse judiciaire, si j’ose dire, et elle n’a aucune envie de révéler ses sources. Elle n’est pas la seule, pourtant, à représenter dans ce livre toute l’importance que les réseaux sociaux, les sites où l’on partage ses avis, ont pris dans noter vie quotidienne. Personnage ambiguë, plus profonde qu’elle ne paraît de prime abord, et surtout qu’elle ne paraît aux yeux de Lourisse, elle est l’un des personnages féminins les plus intéressants de ce roman. Non, parce qu’en matière de personnage intéressant, je décerne la palme à celle à travers les yeux de laquelle nous découvrons certains chapitres : Tosca, croisée bergère de son état, viscéralement attachée à son maître, n’aimant pas beaucoup les chats – qui le lui rendront bien. J’espère la revoir, ainsi qu’Axel Lourisse, dans un second opus.