Merci Pinky pour ta visite.
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ASPE, Pieter
Nina- ML
- Message n°52
Re: ASPE, Pieter
Bas les masques !
Edition Albin Michel - 320 pages
Présentation de l’éditeur :
Qui a assassiné la belle Katja au cours d’une folle nuit de carnaval à Blankenberge près de Bruges ? Joris, la dernière personne avec laquelle on l’a aperçue, reste introuvable. Sa mère, une femme dépressive au passé mystérieux, prétend ne pas savoir où il se trouve. Pourquoi n’a-t-elle jamais voulu révéler qui était le père de Joris ? Liesse populaire, secrets de famille, prostitution, meurtres… entre deux bocks de Duvel et quelques péripéties conjugales hautes en couleurs, le commissaire Van Inn et son fidèle adjoint Versavel mènent une enquête qui ne sera pas de tout repos !
Mon avis :
– Tu es en voie de duvélisation, si tu veux mon avis !
Voici ce que dit Versavel à son supérieur et ami Van In.
Nous sommes en pleine période de carnaval. Fini les réjouissances, pourtant, puisqu’une jeune femme vient d’être assassinée et que Van In est chargé de l’enquête, et sa passion pour la Duvel est intacte. Sa vie de couple, par contre, est comme toujours : chaotique. Sa femme n’a-t-elle pas l’intention de reprendre ses études ? S’en est trop pour Van In, qui prendrait bien trois bocks de plus. Par contre, pour Versavel, tout va bien, c’est pour cette raison qu’il peut soutenir et conseiller ce cher Pieter.
Et enquêter, aussi. La mort de la belle Katja ne suscite pas tant de peine à son compagnon, qui a sans doute des choses à cacher – et un meilleur ami tout prêt à lui servir d’alibi. Pas très net, le meilleur ami : marié mais très libéré, riche, mais travaillant dans une société qui serait ravie de lui montrer la porte, il disparaît à son tour, et une demande de rançon leur parvient. Restent à réunir l’argent et à trouver le lien entre la mort de Katjia, cet enlèvement et Joris, amoureux transi de la belle jeune femme, aussi transi qu’il était dédaigné.
Bas les masques est une bonne enquête de Van In. Elle mêle à la fois les désordres du présent – la corruption n’est pas un vain mot, les « magouilles » pour être plus directe – et les secrets du passé. Rien n’est pire que les non-dits. Comme souvent, ils font des ravages et les proportions qu’ils prennent sont à la hauteur du secret dissimulé. Etre libre physiquement est une chose. Etre libre de ses sentiments, oser vivre et dire ses sentiments en est une autre, le poids de la société, de la famille font qu’être libre réellement en est une autre. Et les bonnes intentions ne suffisent pas.
A l’année prochaine, Van In !
Nina- ML
- Message n°55
Re: ASPE, Pieter
Regrets éternels
Édition Albin Michel - 302 pages.
Présentation de l’éditeur :
Entre 1982 et 1985, une série de braquages sanglants terrorise la Belgique. Vingt-huit personnes tuées de sang-froid et pas l’ombre d’une piste fiable. Quarante ans plus tard, l’énigme des « tueurs du Brabant » reste d’une brûlante actualité. C’est précisément sur ce dossier que travaillait le journaliste d’investigation Michel Lambrechts. Retrouvé chez lui avec deux balles dans la tête, il laisse des informations capitales aux mains de tueurs qui ont embarqué tous ses documents. En se lançant dans l’enquête, le commissaire Van In et ses acolytes n’ont qu’un espoir : ne pas finir comme tous ceux qui se sont frottés à cette histoire, dont le procureur Demedts, retrouvé pendu…
Mon avis :
Les romans de Pieter Aspe présentent toujours des sujets difficiles, délicats, avec des adversaires qui ne reculent devant rien. Quand Van In se retrouve face à un cold case, dans lequel les malfaiteurs vivent en toute impunité (pour ne pas dire plus) depuis une trentaine d’années, c’est presque encore pire que d’habitude, parce que leurs carnages sont bien plus étendues qu’on ne le pense. C’est fou le nombre de personnes qui furent victimes d’accident, ou qui se sont suicidés de manière opportune.
Et là, cela recommence, non que la police eût réouvert les dossiers, mais qu’un journaliste a décidé de dire tout ce qu’il a trouvé – il n’est pas de prescription pour les enquêtes de journalistes qui font bien leur travail, c’est à dire qui creusent là où se trouvent quelques cadavres bien dissimulés.
Pieter Aspe nous donne une interprétation des « tueurs du Brabant » qui fait encore plus froid dans le dos que d’imaginer une série de braquage menés par des voyous sans scrupules. Surtout, les enquêteurs et les victimes sont vraiment proches du lecteur, parce qu’ils sont touchés de manière intime par la vendetta qui est dirigée contre eux. Comme souvent, avec Pieter Aspe, les âmes sensibles doivent s’abstenir. Mais j’ai eu le plaisir, même s’il fut douloureux, de revoir Versavel, son adjoint, retrouver le devant de la scène – oui, Versavel morfle un max dans ce volume, bien plus que Van In, qui déjà, en voit énormément.
Regrêts éternels, un volume réussi et difficile.