Titre : Losers-nés.
Auteur : Elvin Post.
Editeur : Seuil.
Nombre de pages : 304.
Quatrième de couverture :
Sean Wathers est un caïd de la drogue. Roémo est bien placé pour le savoir : il a grandi à ses côtés, jusqu'à devenir un de ses guetteurs. Aujourd'hui, Roméo vent des magazines d'occasion sur un bout de trottoir de la 6e Avenue. Il a trouvé un boulot qui lui plaît et vient de tomber amoureux d'une cliente qui passe chaque jour devant son étal de revues... Enfin, le destin semble lui sourire.
Jusqu'au jour où Sean Withers réapparaît, pour lui proposer de "parler un peu". Le frère de Roméo, à peine sorti de prison, s'est à nouveau empêtré dans les magouilles criminelles de Withers. Roméo, cédant peu à peu à la panique, commet un faux pas irréversible, qui plonge tout ce petit monde dans une impitoyable guerre des gangs.
Mon avis :
La lecture de ce roman a été une très bonne surprise. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette intrigue, notamment grâce au style de l'auteur. J'ai aimé cette façon d'utiliser la comédie, pour ne pas dire la farce pour raconter des drames humains. Qu'avons-nous en face de nous ? Sean, un caïd, mégalomane : la vie humaine n'a aucune importance pour lui. Le pire est sans doute la vacuité de ce personnage : il agit au coup par coup, sans anticiper, sans réfléchir, sans prévoir les conséquences autres que celles dont il a l'habitude. L'amitié ne compte pas, et le seul amour qui l'intéresse est physique (si possible avec plusieurs partenaires et beaucoup de stimulant). Bref, il va droit dans le mur et ne s'en rend même pas compte. Il pourrait faire l'admiration des médecins tant il est un adepte de la prévention - même si la seule technique préventive qu'il connaisse soit la mort pure et simple.
Face à lui, nous avons des personnages truculants, comme Vernon, le vieux vendeur de journaux, revenu de tout ou Roméo, l'un des seuls enfants du quartier qui n'est plus sous la coupe de Sean. Lui est un rêveur, un romantique, et son "patron" se charge, gentiment, de lui ramener les pieds sur terre. Sean s'en charge aussi, plus brutalement.
Ce qui fait l'efficacité de ce roman est le fait de multiplier les points de vue, rendant la narration particulièrement alerte. Sean, Roméo, Russell (son frère aîné) mais aussi l'inspecteur, nous racontent tour à tour une partie du récit, ce qui permet de connaître davantage leurs différentes caractériques. Il donne à voir l'existence d'un monde de laissés-pour-compte, qui survit comme il peut, à côté de riches new-yorkais qui passent quasiment sans leur prêter attention (Mme Summers et son cappuccino à la cannelle en est l'illustration). C'est un peu comme si nous avions deux mondes qui évoluaient parallèlement, dans la plus parfaite indiffférence et les rares fois où la barrière invisible est transgressé, la catastrophe n'est pas loin (et tant pis pour Roméo, dont le romantisme est ma récompensé).
La trame de l'histoire est un trafic de drogue, certes, mais pas seulement : il est aussi question des moyens que l'on veut bien se donner (ou pas) pour la justice, de la loyauté (ou non) envers la personne qui vous fait vivre, loyauté d'autant plus problématique que cette personne est un dealer et qu'il ne connaît le sens de ce terme que s'il lui est favorable.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de cet auteur, et j'ai très envie de découvrir ses deux premiers romans.
Auteur : Elvin Post.
Editeur : Seuil.
Nombre de pages : 304.
Quatrième de couverture :
Sean Wathers est un caïd de la drogue. Roémo est bien placé pour le savoir : il a grandi à ses côtés, jusqu'à devenir un de ses guetteurs. Aujourd'hui, Roméo vent des magazines d'occasion sur un bout de trottoir de la 6e Avenue. Il a trouvé un boulot qui lui plaît et vient de tomber amoureux d'une cliente qui passe chaque jour devant son étal de revues... Enfin, le destin semble lui sourire.
Jusqu'au jour où Sean Withers réapparaît, pour lui proposer de "parler un peu". Le frère de Roméo, à peine sorti de prison, s'est à nouveau empêtré dans les magouilles criminelles de Withers. Roméo, cédant peu à peu à la panique, commet un faux pas irréversible, qui plonge tout ce petit monde dans une impitoyable guerre des gangs.
Mon avis :
La lecture de ce roman a été une très bonne surprise. Je ne connaissais pas du tout cet auteur, et je dois dire que j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre cette intrigue, notamment grâce au style de l'auteur. J'ai aimé cette façon d'utiliser la comédie, pour ne pas dire la farce pour raconter des drames humains. Qu'avons-nous en face de nous ? Sean, un caïd, mégalomane : la vie humaine n'a aucune importance pour lui. Le pire est sans doute la vacuité de ce personnage : il agit au coup par coup, sans anticiper, sans réfléchir, sans prévoir les conséquences autres que celles dont il a l'habitude. L'amitié ne compte pas, et le seul amour qui l'intéresse est physique (si possible avec plusieurs partenaires et beaucoup de stimulant). Bref, il va droit dans le mur et ne s'en rend même pas compte. Il pourrait faire l'admiration des médecins tant il est un adepte de la prévention - même si la seule technique préventive qu'il connaisse soit la mort pure et simple.
Face à lui, nous avons des personnages truculants, comme Vernon, le vieux vendeur de journaux, revenu de tout ou Roméo, l'un des seuls enfants du quartier qui n'est plus sous la coupe de Sean. Lui est un rêveur, un romantique, et son "patron" se charge, gentiment, de lui ramener les pieds sur terre. Sean s'en charge aussi, plus brutalement.
Ce qui fait l'efficacité de ce roman est le fait de multiplier les points de vue, rendant la narration particulièrement alerte. Sean, Roméo, Russell (son frère aîné) mais aussi l'inspecteur, nous racontent tour à tour une partie du récit, ce qui permet de connaître davantage leurs différentes caractériques. Il donne à voir l'existence d'un monde de laissés-pour-compte, qui survit comme il peut, à côté de riches new-yorkais qui passent quasiment sans leur prêter attention (Mme Summers et son cappuccino à la cannelle en est l'illustration). C'est un peu comme si nous avions deux mondes qui évoluaient parallèlement, dans la plus parfaite indiffférence et les rares fois où la barrière invisible est transgressé, la catastrophe n'est pas loin (et tant pis pour Roméo, dont le romantisme est ma récompensé).
La trame de l'histoire est un trafic de drogue, certes, mais pas seulement : il est aussi question des moyens que l'on veut bien se donner (ou pas) pour la justice, de la loyauté (ou non) envers la personne qui vous fait vivre, loyauté d'autant plus problématique que cette personne est un dealer et qu'il ne connaît le sens de ce terme que s'il lui est favorable.
J'ai passé un très bon moment en compagnie de cet auteur, et j'ai très envie de découvrir ses deux premiers romans.