Titre : Compartiment pour dames
éditions Picquier poche
450 pages.
Quatrième de couverture :
Un jour, Akhila décide de partir vers l'extrémité sud de L'inde., là où se rencontrent l'océan Indien, la baie du bengaleet la mer d'Arabie, pour faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de n'avoir pas vécue. Dans le train qui le conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage avec lesquelles elle va partager toute une nuit l'intimité d'un compartiment pour dames. A travers leurs confidences sur leurs vies faites de renoncements, de frustrations, parfois de révoltes, Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose ; une femme a-t-elle besoin d'un homme pour se sentir épanouie ? Comment redevenir maîtresse de son destin ?
Nul doute que pour l'auteur les cloisonnements de la société indienne ressemblent à s'y méprendre à ceux d'un train : "un compartiment y est en permanence réservé aux femmes : il peut se révéler confortable, à condition qu'elles n'en sortent pas". (Michel Grigolia, L'Express)
Mon avis :
Ce roman est ma troisième incursion en Inde cette année. Les romans de Kalpana Swaminathanétaient encore très anglais dans le ton et dans l'intrigue. Ils levaient le voile, parfois, sur la société indienne et ses tragédies domestiques. Ici, j'ai eu l'impression de découvrir véritablement l'Inde, sa réalité au-delà des apparences.
Six femmes, six destins, et tant d'autres vies que nous entrevoyons.
Akhilaest la narratrice principale, cinq autres récits s'enchâssent au cours de ce voyage. Elles ne se connaissent pas, elles ne se reverront jamais, aussi les confidences se font-elles sans conséquences, pensent-elles.
Dans ce voyage, tous les âges de la vie sont représentés :
- Janaki est une vieille femme digne, au mariage heureux et à la vie de famille accomplie. Son récit est le moins tragique mais il peut toucher chacune. Elle raconte le désamour, le train train, les rôles bien définis et immuables au sein d'un couple.
- Sheela, une toute jeune fille, est victme des contradictions de sa famille, entre modernité et tradition. Elle évoque la difficile nuance entre transmission et acceptation des changements.
Viennent ensuite deux jeunes femmes modernes. L'une, Margareth, a beau être instruite (elle enseigne la chimie) et avoir épousé l'homme qu'elle aime, sa soumission, puis sa prise de pouvoir sur son mari, un être dont elle révèle la perversité, m'ont fait froid dans le dos. L'autre, Prabha Devi, a tout pour être heureuse (encore un cliché très européen) et se trouve prise au piège.
Entre ses témoignages, Akhila nous raconte sa propre existence, faite de sacrifices et de renoncements.Bramane, elle montre le poids terrible des traditions, dont elle même a été l'agent.
Le sujet a beau être grave, le style est alerte, sans fioritures ni maniérisme. Il incite à progresser dans notre lecture, et nous recevons ces témoignages comme si c'était à nous qu'ils étaient racontés.
Si vous avez bien compté, vous devez vous être aperçus que je n'avais évoqué que cinq femmes, sur les six. La dernière ne se livre pas, elle met Akhila face à la réalité, brutale - et à n'importe laquelle.
Compartiment pour dames est un roman très riche, qui montre la complexité de la condition féminine en Inde et surtout, qui ne laisse pas indifférent(e).
éditions Picquier poche
450 pages.
Quatrième de couverture :
Un jour, Akhila décide de partir vers l'extrémité sud de L'inde., là où se rencontrent l'océan Indien, la baie du bengaleet la mer d'Arabie, pour faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de n'avoir pas vécue. Dans le train qui le conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage avec lesquelles elle va partager toute une nuit l'intimité d'un compartiment pour dames. A travers leurs confidences sur leurs vies faites de renoncements, de frustrations, parfois de révoltes, Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose ; une femme a-t-elle besoin d'un homme pour se sentir épanouie ? Comment redevenir maîtresse de son destin ?
Nul doute que pour l'auteur les cloisonnements de la société indienne ressemblent à s'y méprendre à ceux d'un train : "un compartiment y est en permanence réservé aux femmes : il peut se révéler confortable, à condition qu'elles n'en sortent pas". (Michel Grigolia, L'Express)
Mon avis :
Ce roman est ma troisième incursion en Inde cette année. Les romans de Kalpana Swaminathanétaient encore très anglais dans le ton et dans l'intrigue. Ils levaient le voile, parfois, sur la société indienne et ses tragédies domestiques. Ici, j'ai eu l'impression de découvrir véritablement l'Inde, sa réalité au-delà des apparences.
Six femmes, six destins, et tant d'autres vies que nous entrevoyons.
Akhilaest la narratrice principale, cinq autres récits s'enchâssent au cours de ce voyage. Elles ne se connaissent pas, elles ne se reverront jamais, aussi les confidences se font-elles sans conséquences, pensent-elles.
Dans ce voyage, tous les âges de la vie sont représentés :
- Janaki est une vieille femme digne, au mariage heureux et à la vie de famille accomplie. Son récit est le moins tragique mais il peut toucher chacune. Elle raconte le désamour, le train train, les rôles bien définis et immuables au sein d'un couple.
- Sheela, une toute jeune fille, est victme des contradictions de sa famille, entre modernité et tradition. Elle évoque la difficile nuance entre transmission et acceptation des changements.
Viennent ensuite deux jeunes femmes modernes. L'une, Margareth, a beau être instruite (elle enseigne la chimie) et avoir épousé l'homme qu'elle aime, sa soumission, puis sa prise de pouvoir sur son mari, un être dont elle révèle la perversité, m'ont fait froid dans le dos. L'autre, Prabha Devi, a tout pour être heureuse (encore un cliché très européen) et se trouve prise au piège.
Entre ses témoignages, Akhila nous raconte sa propre existence, faite de sacrifices et de renoncements.Bramane, elle montre le poids terrible des traditions, dont elle même a été l'agent.
Le sujet a beau être grave, le style est alerte, sans fioritures ni maniérisme. Il incite à progresser dans notre lecture, et nous recevons ces témoignages comme si c'était à nous qu'ils étaient racontés.
Si vous avez bien compté, vous devez vous être aperçus que je n'avais évoqué que cinq femmes, sur les six. La dernière ne se livre pas, elle met Akhila face à la réalité, brutale - et à n'importe laquelle.
Compartiment pour dames est un roman très riche, qui montre la complexité de la condition féminine en Inde et surtout, qui ne laisse pas indifférent(e).
Dernière édition par Nina le Lun 11 Avr 2011 - 22:43, édité 1 fois