450 pages.
Quatrième de couverture :
St Andrews, 1978. Quatre étudiants passablement éméchés rentrent chez eux après une fête. La découverte de Rosie la barmaid, poignardée dans la neige, va bouleverser à jamais le cours de leur vie. Car chacun sait que celui qui a trouvé le corps est le principal suspect d'une enquête, et même si leur culpabilité ne peut être établie, ils sont désormais des parias. trente ans plus tard, grâce aux techniques d'analyse de l'ADN, le dossier peut être repris. Ziggy, Gilly, Weird et Mondo ont fait leur vie, mais n'ont jamais oublié cette nuit-là. Et cette nouvelle enquête, tel un écho lointain, les replonge dans le drame avec des conséquences funestes.
Mon avis :
Ce roman est un excellent roman policier, sans doute l'un des meilleurs que j'ai lu. L'auteur s'écarte des clichés, des facilités : nous savons dès que le prologue que l'enquête ne serait pas résolue dans un premier temps et qu'elle sera réouverte plus de vingt ans plus tard, grâce aux avancées technologiques. Le roman est donc divisé en deux parties, 1978 (période du crime) et 2003 (conclusion de l'enquête).
De ces quatre garçons qui donnent leur nom au titre, je préfère garder les surnoms qu'ils s'étaient donné dans leur adolescence : Ziggy, Weird, Mondo et Alex. C'est lui qui découvre le corps, par hasard, et j'ai immédiatement senti de l'empathie pour lui, d'autant plus que leur premier mouvement est de tout faire pour sauver la victime, Rosie (Ziggy est étudiant en médecine) et d'aller chercher du secours. Fort heureusement, une voiture de patrouille était garée non loin, et l'agent Jim Lawson se montre particulièrement efficace. Commencent néanmoins pour ces jeunes gens le début d'un calvaire subtile. Oui, ces quatre jeunes gens ont quelque chose à cacher, rien de très grave, mais ce "quelque chose" les rend suspect, de même (ironie du sort) que le fait qu'ils aient porté secours à la victime.
L'enquête piétine, alors que l'inspecteur chargé de l'affaire jette toutes ses forces (et plus encore) pour la résoudre, et si l'on pense souvent que c'est horrible pour la famille de la victime (et c'est vrai), ce l'est encore plus pour les quatre jeunes suspects dont la police ne peut prouver ni la culpabilité, ni l'innocence. Les réactions de chacun sont finement analysés, les conséquences dans leur vie banale d'étudiant sont racontées, sans pesanteur (la narration est toujours extrêmement vive) et, bien sûr, leur amitié est mise à l'épreuve.
Alex, qui prendra plus d'importance dans la seconde partie, est celui qui résiste le mieux, envers et contre tous, tout comme Ziggy. Le drame changera profondément Weird, quant à Mondo, il se laisse aller à ses pires faiblesses. Autre transgression avec les clichés, les quatre personnages, s'ils ont vu leur vie profondément changée par la non-résolution du crime, ont pourtant des vies équilibrées. Ils ont tous des métiers qui les satisfont, certains (Ziggy, Weird) mènent de brillantes carrières, tous ont une vie sentimentale heureuse. La réouverture de l'enquête est plutôt pour les ravir. Enfin, leur innocence sera reconnue !
C'est compter sans des rebondissements humains surprenants, qui éclairent d'un jour nouveau le meurtre de Rosie. La technique aide, oui, mais Val Mc Dermid ne se perd pas en longues explications techniques prétentieuses ou ennuyeuses. La technique ne sert que si elle est au service de l'humain, et la focalisation sur différents personnages montre inquiétudes, tourments, force ou lente montée de la folie. L'étau se resserre autour Alex et le révérend Tom Mackie (Weird) : quelqu'un leur en veut, et si ce quelqu'un est sous nos yeux depuis le début (attendez-vous à un coup de théâtre lors du dénouement), il ne se doute pas de la réactivité des deux amis, même quand le pire survient.
Si vous aimez les romans policiers, ne ratez pas ce livre !