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3 participants

    MIYABE, Miyuki

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    Message  Nina Mer 3 Aoû 2011 - 17:05

    MIYABE, Miyuki Librai10

    La librairie Tanabe.
    éditions Picquier - 220 pages.

    Quatrième de couverture :
    Monsieur Iwa est libraire à Tokyo. Dans la librairie Tanabe, avec l’aide de son petit-fils, féru de littérature, il vend des livres d’occasion. Mais, par l’intermédiaire de leurs clients, tous deux sont se trouver impliqués dans des histoires de meurtres ou de morts étranges. Une grande perspicacité et une clairvoyance certaine alliées à une solide culture leur permettront de jouer les détectives amateurs.
    Il est vrai qu’ils seront conduits à découvrir les coupables grâce au titre d’un livre, ou au détour d’une phrase : clés de toutes les énigmes.

    Mon avis.

    J'ai trouvé la lecture de ces cinq nouvelles particulièrement apaisante, ne serait-ce que parce que le héros est profondément humain, attentif aux autres et, bien sûr, amoureux des livres. Il ne l'a pas toujours été : pendant les quarante années qu'il a passées chez un grossiste, il ne lisait pas beaucoup, mis à part les journaux. Il reprend néanmoins la librairie par amitié pour son défunt ami Yuujiro Kabano, puisque son fils unique ne pouvait la reprendre. J'aime beaucoup la description qui est faite de la librairie, p. 173 :
    "Les étagères du magasin accueillaient en général des publications distrayantes, toutes de bonnes qualité. Les romans y côtoyaient les manuels pédagogiques. On pouvait choisir entre une méthode d'apprentissage de la peinture et des contes pour enfants. Les clients venaient ici pour rêver et se faire plaisir."
    Aussi, ne vend-il que des livres "plaisants", choix que, j'en suis sûre, certains trouveront discutables. Néanmoins, c'est ainsi qu'il maintient à flot son commerce, plutôt qu'en vendant la biographie en cinq volumes d'un fondateur de secte bouddhiste.

    J'ai découvert un Japon intimiste, et son passé : que représente la Seconde guerre mondiale et ses bombardements, vu de l'intérieur ? Le logement, l'importance des liens familiaux, les études, le travail, les relations amoureuses sont évoquées et intégrées aux intrigues de manière très naturelle. J'ai découvert un conflit toujours sous-jacent au Japon entre les traditions et la modernité. Il s'illustre notamment dans l'émergence de "nouveaux métiers" comme pigiste, ou la comparaison explicite entre le système éducatif japonais et la plus grande souplesse rencontrée à l'étranger. J'ai découvert aussi certaines pratiques éditoriales, qui n'ont plus court : certains romans étaient vendus avec une garantie de remboursement. S'ils ne plaisaient pas, il suffisait de les renvoyer à l'éditeur, sans avoir ouvert l'enveloppe qui enveloppait le dernier quart des pages. J'ai découvert aussi la mutation dans l'écriture des romans policiers. Minoru Iwagana fait découvrir à son grand-père le genre des "polars psychologiques", dans lesquels les crimes sont commis sans mobile. L'émergence de ce genre a quasiment contraint au silence les tenants de l'ancienne manière, et leurs livres sont devenus quasiment introuvables, sauf dans les librairies d'occasion.

    Ce qui pourrait déplaire est que les intrigues ne soient pas assez policières. Monsieur Iwa, le libraire, est un humaniste, un homme altruiste et généreux. Monsieur Iwa est capable de voir des détails que d'autres ne perçoivent pas, comme l'impossibilité pour le jeune voleur de la troisième nouvelle, Le clairon menteur, de s'asseoir. Pour lui, retrouver un coupable sert avant tout à préserver les vivants (comme le petit garçon du Clairon, une superbe mise en abîme d'un conte traditionnel ou le héros malchanceux d' Un mois de juin peu ordinaire) et si le coupable est interpelé, tant mieux, non pour la justice, mais parce qu'il sera ainsi hors d'état de nuire. Son petit-fils et lui sont parfois directement confrontés à la violence, et Minoru paie largement de sa personne dans la nouvelle Le chasseur solitaire.
    La librairie Tanabe est un recueil de nouvelles pour amoureux des livres.

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    Message  caro Sam 20 Aoû 2011 - 12:36

    C'est marrant ce renvoi des livres qui n'ont pas plu aux éditeurs. Je n'aurai pas réussi à les renvoyer, même si le livre me plaît moins j'ai quand même envie de connaître la fin Very Happy
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    Message  Nina Mar 11 Déc 2012 - 12:19

    MIYABE, Miyuki Toile10

    édition Picquier – 292 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Une vie imaginaire peut-elle s’achever dans le sang ? Un homme est retrouvé lardé de vingt-quatre coups de couteau sur un chantier de construction dans la banlieue de Tôkyô. Rapidement, les inspecteurs du DPM, le département de la police métropolitaine de la capitale, découvrent que cet homme, en apparence bon père de famille, menait secrètement plusieurs vies, dont l’une se déroulait sur Internet, où il s’était
    créé une seconde famille virtuelle. Celle que les Américains ont surnommée la « reine japonaise du crime » nous égare à plaisir dans un labyrinthe de faux-semblants, à cette frontière incertaine où les jeux de rôles rencontrent la dure réalité de la haine et du meurtre. Et si l’ingéniosité de l’intrigue nous tient en haleine jusqu’à la fin, l’émotion nous serre aussi le coeur, ce coeur mis à mal par les effets dévastateurs de la trahison.

    Mon avis :

    Mon première avis, spontanément, est qu’un tel polar est impossible en France. Je ne crois pas que quelqu’un oserait écrire une telle intrigue ! Elle est formidablement construite, très bien maîtrisée, mais elle ne passerait pas auprès d’un public français comme roman policier français.
    Déjà, la vie personnelle des enquêteurs est réduite à sa portion congrue. Il ne faut pas s’attendre à ce que l’un d’entre eux nous parle de ses problèmes de couple, des tourments que lui cause sa progéniture. Nous ne saurons que le minimum sur eux, car les enquêteurs séparent très bien leur vie privée de leur vie professionnelle, même quand on leur dit que leur connaissance « privée » leur ont permis de résoudre une partie de cette enquête – je vous rassure, cela ne tient que sur quelques lignes en presque trois cents pages.
    Ensuite, le dispositif mis en place pour identifier le coupable choquerait, j’en suis certaine. Aucun enquêteur ne recevrait les moyens nécessaires. Même, ce dispositif serait qualifié d’hypocrite et gênerait note morale judéo-chrétienne. Enfin, il serait difficile de trouver des enquêteurs suffisamment virtuoses pour exécuter ce dispositif.
    Revenons maintenant au meurtre : l’une des victimes avait crée une famille virtuelle, qu’il comblait de soin. Il avait même prénommée sa fille virtuelle de la même manière que sa fille réelle. Je vous laisse imaginer le choc ressenti par celle-ci, quand la police lui a appris l’existence de cette cyber fille, et les interrogations soulevés par cette double vie, originale et contemporaine. Comment glisse-t-on du réel au virtuel ? Que se passe-t-il quand le réel s’invite à nouveau dans cette création ? Qu’est-ce qui peut pousser une personne en apparence comblée à chercher un tel échappatoire ? Les réponses ne seront pas toujours au rendez-vous, mais elles pourront être cruelles.
    Du sang sur la toile est un roman éminemment contemporain, au dénouement époustouflant.
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    Message  caro Mar 11 Déc 2012 - 13:15

    Je note, merci Nina Very Happy
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    Message  Nina Mar 11 Déc 2012 - 13:28

    Merci Caro pour ta visite.
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    Message  Nina Mar 30 Juil 2013 - 18:24

    MIYABE, Miyuki Croffi10
    Crossfire.
    Editions Picquier - 602 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    La jeune et jolie Aoki Junko possède un don extraordinaire, celui de déclencher le feu à volonté. Elle commence à utiliser son pouvoir pour rendre la justice et punir les criminels violents. Ses exécutions attirent l’attention des Anges gardiens, une organisation de vigilance secrète qui voudrait l’enrôler. Et le service des incendies criminels de la police de Tôkyô se met à sa recherche. Au fil de son enquête, l’inspecteur Ishizu Chikako, une femme patiente et déterminée voit sa vision du monde bouleversée.
    Tandis que Junko, poursuivant ses raids fiévreux et brutaux sur Tôkyô, se pose de plus en plus de questions sur le bien-fondé de sa croisade contre le mal…

    Mon avis :

    J’ai beaucoup aimé ce roman de Miyuki Miyabe, et sa longueur (près de six cents pages) ne doit surtout pas effrayer, il se lit très facilement.
    Il pourra déconcerter les fans de romans policiers purs, car il mélange les genres : le policier se teinte très nettement de fantastique, puisque l’héroïne a le pouvoir d’enflammer ses adversaires. Ce pouvoir, elle ne l’a pas toujours maîtrisé, et les conséquences furent lourdes, pas tant pour elle que pour ceux qui l’entouraient à ce moment-là. Le maîtrise-t-elle réellement, d’ailleurs ? Elle a dû trouver par elle-même des moyens de le canaliser, mais ses émotions prennent souvent le dessus.
    Il faut dire que la vision qui nous est donné de la société japonaise contemporaine est assez pessimiste, et j’ai pensé aux romans de Ryu Murakami. Les jeunes, désœuvrés, trouvent dans la violence la plus extrême le moyen de passer le temps, tout simplement. La police, la justice, ne semblent pas avoir les moyens de les empêcher de nuire. Même, ils dégagent une certaine fascination, un peu comme des rocks stars et attirent quantités d’admiratrices – qui auraient pu être leurs victimes, pour peu qu’elles soient au mauvais endroit au mauvais moment. Le sens du bien et du mal ? Disparu ! Quant aux parents, ils ferment les yeux ou s’accommodent de ce que font leurs enfants. Vous avez dit démission ?
    L’enquêtrice Chikako est une policière sans aucune illusion, ni sur son métier, ni sur les raisons qui l’ont amené à ce poste. Elle a cependant une grande ouverture d’esprit, et il lui en faudra, vu tout ce à quoi elle sera confrontée. Et l’auteur nous confronte aussi au devenir des familles de victimes. Comment survivre, quand l’horreur vous a touchés ? Oublier, vivre avec, chercher la vengeance, passer à côté de sa propre vie ? L’empreinte laissée par les disparues est forte, quelle que soit la solution choisie. Et la vengeance n’est pas une solution. Il ne s’agit pas de donner des leçons de morale, il s’agit de montrer ce que le désir de vengeance peut faire d’un être humain qui se voulait juste. Effrayant.
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    Message  caro Lun 19 Aoû 2013 - 17:50

    Merci Nina, je me le note Very Happy
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    Message  Nina Lun 19 Aoû 2013 - 23:01

    Merci Caro pour ta visite.
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    Message  Pinky Mar 20 Aoû 2013 - 8:39

    merci pour ces présentations Nina, le premier est inscrit dans mon petit carnet. J'aime ces ambiances très intimistes et qui font la part belle à l'autre et à son bien être. L'édition Pocket propose ce système de remboursement sur certain de ses livres notamment avec ses jeunes auteurs...

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