édition Picquier - 117 pages.
Quatrième de couverture :
Ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIe siècle que nous sommes. Un air venu du parc de Hibiya à Tokyo, où l'on pénètre sur les pas d'un jeune employé légèrement excentrique, et soudain "l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines". Là, il croise une triathlonienne consommatrice de bains moussants, rencontre un vieil homme qui fait voler un capricieux aérostat rouge, rêve, médite, s'exerce à chambouler la perspective pour y voir le monde autrement. Il arrive que s'y nouent des idylles, à peine plus tangibles que le bruissement des pigeons qui s'envolent. Ce récit a le charme des parenthèses qui s'ouvrent parfois dans la vie pour laisser entrer l'enchantement, comme un léger vertige teinté de déraison. La ville n'est pas loin, les buildings cernent l'horizon, mais dans cet espace clos et protégé, se jouent les menues aventures qui donnent son goût unique à l'existence, la petite musique d'un grand parc au coeur d'une immense capitale.
Park Life a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, le Goncourt japonais.
Mon avis :
Park life est un livre vivant, en ce sens que ce qu'il raconte pourrait parfaitement avoir lieu dans la vie. Un jeune homme déjeune tous les jours au parc, il est employé dans une fabrique de produits pour le bain. Il croise, un jour, une jeune femme dans la ligne de métro qu'il emprunte quotidiennement et lui adresse la parole, contrairement aux règles de bienséance en vigueur dans la société nippone. Ils se revoient, au parc, à l'heure du déjeuner, seul moment de pause de la journée, seul moment où les employés japonais ont le droit, pour ne pas dire l'ordre de ne rien faire. Elle et lui observent les autres personnes dans le parc - j'ai bien dit "observer" et non épier - ils rencontrent les habitués, et même une fidèle cliente pour le narrateur.
Une grande importance est donné au corps humain dans ce roman. Le corps se doit d'être en bonne santé, de repousser le vieillissement par un entretien régulier (le narrateur s'est inscrit à un club de fitness, sa fidèle cliente s'entraîne régulièrement au parc). Il est aussi question du don d'organe, sous un angle rarement développé dans la littérature et dans les campagnes publicitaires : les sentiments du futur donneur, celui qui sait que ses organes lui "survivront" tandis que lui sera mort.
Les personnages sont à des moments importants de leur vie : une amour de jeunesse est sur le point de se marier, une autre, après avoir eu la douleur d'avoir un enfant mort-né, vient d'avoir un petit garçon, un couple hésite en séparation et réconciliation. Le narrateur, lui-même, ne vivra pas une histoire d'amour avec la jeune femme qu'il a rencontrée au cours de ces "brèves rencontres" - mais toutes les rencontres débouchent-elles nécessairement sur de grandes histoires d'amour ?
La fin du roman est ouverte, et énigmatique, elle referme une parenthèse dans la vie du narrateur.
Quatrième de couverture :
Ce petit roman est une bouffée d'air pur dans la vie affairée et raisonnable des citoyens du XXIe siècle que nous sommes. Un air venu du parc de Hibiya à Tokyo, où l'on pénètre sur les pas d'un jeune employé légèrement excentrique, et soudain "l'exhalaison de terre et d'herbe vous chatouille les narines". Là, il croise une triathlonienne consommatrice de bains moussants, rencontre un vieil homme qui fait voler un capricieux aérostat rouge, rêve, médite, s'exerce à chambouler la perspective pour y voir le monde autrement. Il arrive que s'y nouent des idylles, à peine plus tangibles que le bruissement des pigeons qui s'envolent. Ce récit a le charme des parenthèses qui s'ouvrent parfois dans la vie pour laisser entrer l'enchantement, comme un léger vertige teinté de déraison. La ville n'est pas loin, les buildings cernent l'horizon, mais dans cet espace clos et protégé, se jouent les menues aventures qui donnent son goût unique à l'existence, la petite musique d'un grand parc au coeur d'une immense capitale.
Park Life a été couronné en 2002 du prix Akutagawa, le Goncourt japonais.
Mon avis :
Park life est un livre vivant, en ce sens que ce qu'il raconte pourrait parfaitement avoir lieu dans la vie. Un jeune homme déjeune tous les jours au parc, il est employé dans une fabrique de produits pour le bain. Il croise, un jour, une jeune femme dans la ligne de métro qu'il emprunte quotidiennement et lui adresse la parole, contrairement aux règles de bienséance en vigueur dans la société nippone. Ils se revoient, au parc, à l'heure du déjeuner, seul moment de pause de la journée, seul moment où les employés japonais ont le droit, pour ne pas dire l'ordre de ne rien faire. Elle et lui observent les autres personnes dans le parc - j'ai bien dit "observer" et non épier - ils rencontrent les habitués, et même une fidèle cliente pour le narrateur.
Une grande importance est donné au corps humain dans ce roman. Le corps se doit d'être en bonne santé, de repousser le vieillissement par un entretien régulier (le narrateur s'est inscrit à un club de fitness, sa fidèle cliente s'entraîne régulièrement au parc). Il est aussi question du don d'organe, sous un angle rarement développé dans la littérature et dans les campagnes publicitaires : les sentiments du futur donneur, celui qui sait que ses organes lui "survivront" tandis que lui sera mort.
Les personnages sont à des moments importants de leur vie : une amour de jeunesse est sur le point de se marier, une autre, après avoir eu la douleur d'avoir un enfant mort-né, vient d'avoir un petit garçon, un couple hésite en séparation et réconciliation. Le narrateur, lui-même, ne vivra pas une histoire d'amour avec la jeune femme qu'il a rencontrée au cours de ces "brèves rencontres" - mais toutes les rencontres débouchent-elles nécessairement sur de grandes histoires d'amour ?
La fin du roman est ouverte, et énigmatique, elle referme une parenthèse dans la vie du narrateur.