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4 participants

    MORRISON, Toni

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    Message  caro Sam 19 Nov 2011 - 11:26

    MORRISON, Toni HjTM6yBfpJmGek1

    "Beloved"

    Editeur : France loisirs - 1993

    Pages : 380 p.

    Genre : Drame

    Résumé Fnac :

    En 1870, une esclave noire américaine évadée de sa plantation égorge sa fille bien-aimée; un crime commis par amour, celui d'une mère voulant à tout prix empêcher son enfant de retomber aux mains du maître. Sur sa tombe est simplement gravée l'inscription "Beloved". "Beloved" est aussi le nom du fantôme, la malédiction du bébé qui revient hanter sa mère. Premier écrivain noir américain et huitième femme à recevoir le prix Nobel de Littérature, Toni Morrison raconte de façon poignante, dans ce roman qui lui valut sa première consécration littéraire - le prix Pulitzer 1988 -, l'horreur et la folie de l'esclavage. Traduit de l'anglais (États-Unis).

    Prix Pulitzer 1988.

    Avis :

    Un magnifique roman sur la condition des esclaves noirs américains avant et juste après la Guerre de Sécession. Ca ne fait pas de mal d'avoir une pîqure de rappel sur ce sujet, de voir dans quelles conditions ils vivaient.

    Mais ce n'est pas un 'simple' roman contre l'esclavagisme ; on vit une histoire de famille et d'amour avec Sethe, maudite depuis qu'elle a égorgé sa petite fille Beloved. Fantôme qui hante maintenant sa maisonnée où elle vit avec sa belle-mère et son autre fille. L'arrivée de son beau-frère, autrefois amoureux d'elle, va en quelque sorte obliger le fantôme de Beloved à se matérialiser sous forme d'une jeune fille noire ayant tout oublié de son passé et cherchant avidement l'amour de Sethe, tout en l'éloignant de ceux qui l'aiment.

    Histoire des Afro-américains, esclavagisme, histoire d'amitié et d'amour, saga car les flash-backs sont nombreux, ce roman fait penser à tout cela. Mais c'est surtout l'hsitoire de Sethe que l'on retiendra, sa volonté de rester un être humain, de sauver ses enfants, d'être libre, sa culpabilité et sa recherche de rédemption, son impossibilté depuis son crime à aimer ses autres enfants. Un très grand personnage.

    Mais ce qui m'a aussi marquée c'est son histoire et celle de son beau-frère, Paul D. A-travers leur histoire on découvre leurs conditions de vie : rien que des animaux, voilà ce qu'ils étaient pour leurs maîtres blancs : celle-ci est jeune, elle pourra avoir tant d'enfants, ça nous fera tant de 'négrillons" en plus... Tout cela est aujourd'hui connu mais ça fait toujours bizarre de le voir écrit noir sur blanc. De plus, Toni Morrison ne fait pas dans le pathos, elle raconte, presque sans parti-pris. Mais ce qui est effrayant quand on lit leurs histoires c'est la façon dont ils en parlent, très détachés alors qu'ils ont vécu des horreurs. C'est comme si eux-mêmes trouvés normal qu'on les ai traités ainsi, c'est la vie, point. Du coup, en tant que lectrice on en viendrait presque à ne plus les considérer comme des personnes à part entière, on en vient presque à éprouver ce détachement qui fait partie d'eux, cette façon de ne plus rien espérer mais de continuer à travailler pour manger et à vivre parce qu'il faut bien vivre. Et alors qu'on est bien embêté avec cette indifférence, Toni Morrison, comme un coup de tonnerre, nous montre toute la beauté des personnages, leur combat, leur dignité, leur refus et leur révolte : Sethe a refusé à un moment, elle a dit stop, pas quand elle a égorgé sa fille, et comme on peut comprendre ce geste !, mais quand elle a décidé de ne plus être traitée en animal. Je n'en dit pas plus sur les raisons de sa révolte, c'est tout simple et en même temps c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

    Seule grosse critique pour ce roman : il n'est pas simple à lire. Au début, les flash-backs, les différents personnages, leurs pensées, tout se mélange et rend l'entrée dans ce livre un peu complexe. Ca peut rebuter. Mais il vaut largement le coup d'être lu, qu'on veuille ou non en savoir plus sur l'esclavage, car ce qui compte surtout dans ce roman c'est le personnage de Sethe. Toni Morrison a créé là un magnifique personnage.


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    Message  Nina Lun 21 Nov 2011 - 13:31

    Merci pour cet avis Caro.
    Effectivement, ce n'est pas un roman simple à lire, mais quelle force dans l'écriture de Toni Morisson !
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    Message  caro Lun 21 Nov 2011 - 19:42

    Tu l'as lu aussi Nina, c'est cool !

    Je partage ton avis sur son écriture !
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    Message  Atti' Lun 21 Nov 2011 - 22:25

    Merci Caro pour cet avis.
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    Message  Pinky Mar 22 Nov 2011 - 9:51

    c'est un livre qui m'avait pas mal bousculée lorsque je l'ai lu. En relisant ton avis, il y a des images qui remontent à la surface. Même si je comprenais le geste de cette femme, je ne sais pas si j'aurai pu le faire... et puis il y a toutes leurs conditions de vie, et ce sentiment de culpabilité que j'ai pu ressentir face à la "race blanche" et à mon appartenance !
    un livre très fort

    merci Caro
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    Message  caro Sam 26 Nov 2011 - 11:41

    Contente de partager cet avis avec vous, c'est le genre de livre qu'on n'oublie pas MORRISON, Toni 889813
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    Message  Nina Dim 21 Avr 2013 - 18:56




    MORRISON, Toni Home10
    Home - 150 pages.

    Mon résumé :

    Etats-Unis, années 50. Franck revient de la guerre de Corée. Il a perdu ses deux meilleurs amis, et le peu de repères qu’il avait. Un lettre, qui l’appelle au secours, lui fera refaire le chemin à l’envers, en direction de la Georgie qu’il a fui en s’engageant.

    Mon avis :


    Le livre est court. Il n’est pas pour autant facile à lire.
    Si vous avez lu un ou plusieurs autres romans de Toni Morrisson (comme moi), vous retrouverez dans celui-ci les thèmes qui lui sont chers. Le racisme, la ségrégation raciale ne sont pas des vains mots dans cette Amérique des années 50. Elle parle aussi de l’amour maternelle, ou plutôt de son absence. Ycidra, surnommée très tôt Cee, n’a pas été aimée par sa mère, ni par son père. Certes, et j’ai l’impression de parler comme une sociologue, les conditions de vie étaient terribles, et sa naissance ne s’est pas passé sous les meilleurs auspices, pourtant il me semble qu’il aurait fallu de peu de choses, d’un peu d’attention et d’amour de la part de sa mère, pour que le destin de Cee change radicalement.
    Du coup, n’ayant personne à qui se raccrocher, elle s’est rapprochée de son frère, qui l’a prise sous son aile quand elle était enfant. Et c’est par amour pour elle, la seule personne qui compte encore et qui le raccroche à la vie, qu’il affronte tous ses démons pour la sauver. Ils sont nombreux. Tous ceux que la guerre de Corée a fait naître, tous ceux auxquels le racisme ordinaire et autorisé le confronte. Pour ne citer qu’un exemple, un révérend blanc lui vient en aide, mais Franck ne doit pas rentrer dans sa maison – ses filles sont là. Au final, cette traversée des Etats-Unis est l’odyssée personnelle de Franck, qui lui permet de se rappeler ses souvenirs – les pires – et de les regarder en face. Parce qu’il n’a pas d’autres solutions s’il veut sauver sa soeur.
    La violence, vous l’aurez compris, est là, souvent, parce qu’elle a été souvent là dans la vie des protagonistes. Elle est toujours narrée presque de façon détournée, comme par un témoin qui n’aurait pas tout compris de ce qu’il a vu. Point n’est besoin de longues descriptions pour raconter les horreurs d’un lynchage, ou de l’eugénisme – quasiment autorisé lui aussi.
    Home est un des meilleurs romans de la rentrée littéraire 2012, et un excellent roman, tout simplement.


    Dernière édition par Nina le Dim 21 Avr 2013 - 21:37, édité 1 fois
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    Message  Pinky Dim 21 Avr 2013 - 20:50

    merci Nina, j'aime cet auteur, je me le note
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    Message  Nina Dim 21 Avr 2013 - 21:38

    Merci Pinky.
    Home est vraiment un très beau roman.

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