Au Fil des lignes

Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Au Fil des lignes

Voici un endroit où partage, respect et convivialité sont les maîtres mots. Si vous aimez, lire rejoignez-nous !

-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

2 participants

    MCCANN, Colum

    caro
    caro
    ML
    ML


    MCCANN, Colum Empty MCCANN, Colum

    Message  caro Mer 21 Déc 2011 - 11:50

    MCCANN, Colum BbDUmvztpjNLAci

    "Et que le vaste monde poursuive sa course folle"

    Editeur : Belfond - 2009

    Pages : 431 p.

    Genre : Roman américain contemporain



    Résumé quatrième de couverture :

    7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s'élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires.

    Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu'il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n'avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants…

    Une ronde de personnages dont les voix s'entremêlent pour restituer toute l'effervescence d'une époque. Porté par la grâce de l'écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l'histoire d'un monde qui n'en finit pas de se relever.



    Avis :

    Portraits d’hommes et de femmes dans le New York des années 70 : un New-York où l’insécurité, la prostitution et la drogue règnent. Un New York que certains écrivains d’aujourd’hui regrettent car il était moins aseptisé que maintenant.



    Alors que tous ces personnages sont à un tournant de leur vie, un homme semble défier tout cela et s’élever dans les Cieux : c’est Philippe Petit, qui a décidé en ce matin d’avril de traverser sur un câble la distance entre les Twin Towers. Un symbole fort quand on sait ce qui arrivera à ce monument de la toute puissance américaine moins de 30 ans plus tard.



    J’ai trouvé l’écriture de l’auteur assez dure, pas dans le sens « difficile à lire » mais dans la façon sans fioriture, presque brutale qu’il a de décrire l’intériorité de ses personnages. Il y a cette façon je trouve dans les romans contemporains américains de ne pas tourner autour du pot et de présenter les choses de but en blanc telles qu’elles sont. L’écriture française y met plus de fioritures, d’adjectifs, digresse, ce qui atténue la dureté de ce qui arrive ou de ce que ressente les personnages. Il n’y a pas moins de psychologie ou d’introspection chez les personnages des auteurs américains mais une façon de « présenter » les choses très différente. C’est assez étrange pour moi qui avais lu peu de romans américains contemporains. J’avoue que ça change, ce n’est ni mieux ni moins bien, c’est juste différent.



    Les portraits sont magnifiques, ces personnages n’ont plus rien à attendre de la vie et pourtant… La fin de la troisième partie m’a émue jusqu’aux larmes. Ce monde semble continuer à courir sans se préoccuper de nos petites vies, là, en-dessous, mais ce sont justement toutes ces vies qui font du monde ce qu’il est ; et comme l’écrit très bien l’auteur à la fin du roman : « Nous trouvons chez les autres de quoi poursuivre nos vies ». Je trouve cette phrase magnifique car elle nous invite à toujours aller de l’avant, à aller vers les autres car, malgré tout, ces autres qui peuvent faire de notre vie un enfer, seront aussi notre raison de nous battre, de retrouver l’espoir, la raison qui éclairera notre vie et lui donnera un but. Cet homme dans le ciel, qui a réellement réaliser cet exploit, nous fait comprendre que même si nous ne sommes rien nous pouvons de grandes choses, pas en allant conquérir le monde mais dans notre vie de tous les jours.

    Après, je pense qu’on peut voir plein de choses dans cet événement mais le plus important reste pour moi l’espoir.

    MCCANN, Colum 825780
    Nina
    Nina
    ML
    ML


    MCCANN, Colum Empty Re: MCCANN, Colum

    Message  Nina Mer 21 Déc 2011 - 18:11

    Merci pour cet avis Caro.
    J'ai beaucoup de mal avec l'écriture de Column McCann (je suis en train de lire Les saisons de la nuit). Pour ma part, je trouve que cette dureté est à rechercher dans les origines irlandaises de l'auteur (il est né à Dublin) parce que ce trait est vraiment commun à beaucoup d'écrivains irlandais.
    caro
    caro
    ML
    ML


    MCCANN, Colum Empty Re: MCCANN, Colum

    Message  caro Jeu 22 Déc 2011 - 12:38

    Il n'a pas une écriture facile à lire mais ça vaut le coup de s'accrocher. Je ne sais pas trop pour les écrivains irlandais, il n'y a que Franck Delaney qui me revient en tête et je trouvais sa façon d'écrire plus douce. J'avais l'impression que cette façon assez différente de décrire l'intériorité des personnages revenaient aussi dans "Brooklyn follies" chez Auster ou chez Toni Morrison pour "Beloved". Ils sont différents dans l'écriture mais il y a un côté "droit au but" que je trouve moins présent dans les romans français. Après, c'est peut-être juste une différence de culture. Je commence juste à lire des écrivains américains et mon expérience n'est pas encore très étendue à ce niveau Laughing Merci de ton passage sur le post Nina Very Happy
    Nina
    Nina
    ML
    ML


    MCCANN, Colum Empty Re: MCCANN, Colum

    Message  Nina Ven 18 Sep 2020 - 15:28

    MCCANN, Colum 51uxlx10
    Apeirogon
    éditions Belfond – 512 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Apeirogon
    Une figure géométrique au nombre infini de côtés.
    En son cœur, deux pères.
    Un palestinien, un israélien, tous deux victimes du conflit, qui tentent de survivre après la mort de leurs filles. Abir Aramin, 1997-2007. Smadar Elhanan, 1983-1997. Il y a le choc, le chagrin, les souvenirs, le deuil. Et puis l’envie de sauver des vies. Ensemble, ils créent l’association « Combattants for Peace » et parcourent le globe en racontant leur histoire pour susciter le dialogue.

    Mon avis :

    Je pourrai commencer simplement en disant que ce ne fut pas une lecture facile. Il faudrait alors définir ce qu’est une lecture facile, par opposition à celle-ci, fragmentaire, haché, tantôt composée d’amples pages, à d’autres de simples phrases voire de photos.
    De même, ce serait trop simple de dire que ce livre est l’histoire de deux pères qui ont perdu leur fille, l’une, tuée à dix ans d’une balle perdue, l’autre, à treize ans lors d’un attentat terroriste. Ils parlent, ils transmettent, pour que la mémoire de leurs filles perdure, pour que d’autres familles n’aient pas à subir ce qu’ils subissent – oui, j’utilise le présent, parce que la douleur est là, constamment, parce que les souvenirs sont toujours présents, en dépit du temps qui passe.
    Tous deux font partie d’une association, « Combattants for Peace », dont tous les membres ont perdu un être cher. Leur but ? Créer, maintenir le dialogue. Oui, ce n’est pas facile.
    Cette oeuvre protéiforme nous emmène en Israël, en Cisjordanie, mais aussi au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis. Il nous montre la vie quotidienne dans l’insécurité quotidienne, les check-points, qui semblent, du point de vue européens, totalement ahurissants, les humiliations ordinaires, banalisées, les questionnements aussi – le plus jeune fils de Rami Aramin se demande s’il servira ou non dans l’armée israélienne, s’il arrêtera la voiture de Bassam Elhanan, qui est un ami, et lui fera subir les mêmes fouilles, les mêmes humiliations qu’à tous les autres se présentant au check-point. La vie quotidienne comme une aberration. La guerre aussi, vue de très près, et non racontée comme dans un reportage télévisée, les blessés que l’on tente de soigner, les morts que l’on ramasse, les descriptions cliniques de ce qui restent des corps après un attentat, des dégâts provoqués par une balle dans le crâne d’une gamine de dix ans. Tenir, coûte que coûte.
    Le passé, aussi. Les sept années de prison de Bassam, activiste. Les guerres auxquelles participa le grand-père d’Abir. La difficile paix – parce que je ne veux pas dire « impossible », ce serait aller contre la voie que suivent Rami et Bassam.
    Et pour ne pas oublier, aussi, qu’Abir et Smadar avaient des rêves, des projets, qu’elles étaient simplement une enfant, une adolescente comme tant d’autres – et comme tant d’autres, la guerre, la haine ont arrêté le cours de leur vie.

    Contenu sponsorisé


    MCCANN, Colum Empty Re: MCCANN, Colum

    Message  Contenu sponsorisé


      La date/heure actuelle est Mer 8 Mai 2024 - 1:37