Bride Stories de Kaoru Mori, tome 1
Deux autres tomes sont parus à ce jour.
186 pages.
Mon avis :
Un manga historique est plutôt étonnant, mais l’auteure nous révèle dans la postface sa passion pour cette période historique. L’histoire ? L’union de deux clans, par un mariage entre une jeune fille de vingt ans et un tout jeune adolescent de douze ans au XIXe siècle en Asie Centrale. Choquant ? Je pourrai vous répondre qu’à l’époque, c’était monnaie courante. Je vous répondrai surtout que le sujet n’est pas du tout la consommation de l’union, mais la découverte d’un nouveau clan par la jeune Amir.
Elle est venue seule, franchissant à cheval la distance qui la séparait de sa nouvelle famille. Les siens n’ont même pas assisté à son union. La famille est dirigée par un personnage particulièrement charismatique, la grand-mère, toujours apte à se servir de l’arc qui faisait partie de son trousseau de mariage. Ne ratez pas sa prise de position péremptoire p. 139. Une curiosité, enfin : un explorateur anglais candide observe, note, questionne, pour ne pas dire casse les pieds de tous par ses remarques incessantes et ses recherches (il finira bien par trouver). Ce Candide nous est pourtant bien utile parce qu’il prend la place du lecteur qui ne connaît strictement rien à cette civilisation et a tous ses étonnements d’occidentaux.
Amir découvre ainsi un nouveau mode de vie, comme le nomadisme de l’oncle de son époux, tout comme Karluk et les siens découvrent son habilité à la chasse, sa résistance à cheval, sa capacité à retrouver une piste. Son clan devait être assez rude : elle chasse, tandis que les femmes de sa nouvelle famille restent tranquillement à s’occuper de leurs enfants, qu’elles éduquent avec plus ou moins de sévérité. En effet, en plus d’un très jeune mari Karluk, elle est entourée par de nombreux neveux et nièces, tous très vifs, surtout le petit Rostem, passionné par le travail d’un artisan voisin. Les descriptions, absolument magnifiques, renforcent l’action et se passent souvent de paroles.
Pourtant, l’action est bien là : le clan d’Amir souhaite récupérer la jeune fille, afin de conclure une union plus avantageuse. Le conflit ne fait que commencer car aucune des deux parties ne veut céder. Pendant ce temps, Amir et Karluk se découvrent, s’apprivoisent, elle est davantage une grande sœur protégeant son petit frère qu’une jeune mariée. Ils développent une complicité et une tendresse qui leur seront sans doute fort utile pour la suite. Pas un seul instant l’un ou l’autre ne remet en cause ce mariage.
Quelles aventures leur réserve le tome 2 ? Je le saurai bientôt.