La prime
Edition Pocket – 320 pages
Présentation de l’éditeur :
Depuis qu’elle n’a plus de boulot, Stéphanie Plum est ouverte à toutes les propositions pour faire passer son compte en banque du rouge cramoisi au rose bonbon. Et ça tombe bien : son cousin Vinnie lui propose un job, et pas n’importe lequel… chasseuse de primes ! Sa première mission : retrouver un certain Joe Morelli, un ex-flic dont le nom lui dit vaguement quelque chose…
Mon avis :
Je commencerai tout de suite par le point que certains vont qualifier de négatif : ce livre est un mélange entre littérature policière pure et dure, et chick-litt. Voilà, ça y est, c’est dit, donc si vous aimez seulement les romans policiers, vous pouvez passer votre chemin sans problème. Sachez seulement que je n’ai pas lu ce roman pour son aspect policier, mais pour son aspect léger, divertissant, drôle. Un livre facile à lire, n’étaient les aventures rocambolesques de l’héroïne.
Stéphanie, effectivement, est dans la mouise jusqu’au cou, voire plus. Sa situation est tellement désespérée qu’elle demande un travail, quel qu’il puisse être, à son cousin Vinnie – la fin du monde est proche. Ce n’est pas exactement le travail auquel elle songeait au début, mais elle saute sur l’occasion : elle sera chasseuse de prime ! Il faut dire que son premier « contrat » est alléchant, retrouver Joe Morelli, policier rechercher pour meurtre. Un bel homme, ce qui ne gâte rien, certaines filles lui auraient bien mordu les fesses, et tant pis pour l’accusation de cannibalisme ! Stéphanie a quant à elle des souvenirs bien particuliers avec Joe, mélange de pain au lait, et du jour fatal où elle lui a foncé dessus en voiture.
Ah, les voitures, toute une histoire, surtout dans le New Jersey. Oui, le livre tout entier semble un hymne au New Jersey, ou plutôt, un rappel du fait que cet état américain a vraiment ses particularités. Entre le poisson qui lui dans la nuit, la tête de Delco que l’on apprend à retirer très tôt pour être sûr de retrouver sa voiture le lendemain, et le fait qu’on n’aime pas trop que l’on tire sur un homme désarmé dans cet état, on est servi ! J’ajoute que Stéphanie est très entourée par sa famille. Très soutenue aussi : sa grand-mère a une façon très particulière d’accommoder le poulet. Il n’y a pas de lien de cause à effet, mais Stéphanie adore la cuisine de sa maman, et ne demande qu’une chose, au milieu de tous les événements sanglants qu’elle affronte : en profiter !
Alors oui, cette chasseuse de prime, on l’aime surtout pour les situations cocasses dans lesquelles elle est capable de se mettre, mais pas forcément de se sortir toute seule. Puis, il n’est pas que des situations cocasses, malheureusement pour Stéphanie, et pour les autres femmes. Le roman date de 1994, et oui, cela a son importance. On était bien loin de parler des violences faites aux femmes comme on en parle aujourd’hui – et même aujourd’hui, il est encore énormément de progrès à faire. Alors oui, déjà à l’époque, le policier le répète, il faut porter plainte, ne surtout pas hésiter, parce que c’est la seule manière d’empêcher les hommes violents de nuire, ces hommes à qui on a appris qu’ils avaient tous les droits sur les femmes. Ne nous leurrons pas : s’en sortir seule est très difficile. Disons que Stéphanie a pu être aidée et bien entraînée.
Un roman pas révolutionnaire, mais qui sous des dehors comiques, nous interrogent sur la place des femmes, de toutes les femmes, dans notre société.