MONSTRUEUX
Seuil - 2008 - 614 pages
Présentation de l'éditeur
Deux prostituées, Yuriko et Kazue, viennent d'être assassinées à Tokyo. Vingt ans plus tôt, les deux femmes étaient éduquées au lycée pour jeunes filles de K., un des établissements les plus réputés de la ville. Elles étaient jeunes et l'avenir qui les attendait ne pouvait être que radieux dans une société japonaise qui leur ouvrait les bras. Sauf que la vie n'obéit pas forcément au destin qu'on aimerait lui faire suivre. Cruauté, humour glacial et descriptions sans pitié, Monstrueux est un thriller qui hante son lecteur bien après qu'il en a tourné la dernière page.
Mon avis :
Deux ou trois choses pour commencer. D'abord sur la couverture du livre il est indiqué : Thriller. Si ça c'est un thriller, moi je suis les Beatles. Je pense que depuis le temps je sais reconnaître un thriller, du moins je l'espère, sinon c'est grave. Ensuite le commentaire qui accroche : Un croisement électrique entre Ellroy et Jelinek, signé Lire. Bon ce Monsieur lire n'a pas lu le livre ou alors il ne connait pas plus Ellroy que Jelinek ou il s'agit d'un croisement, une bouture qui aurait mal pris, peut-être un enfant des deux non reconnu qui aurait hérité ni de l'un ni de l'autre, bref des sornettes. Pour finir, pourquoi ce choix et bien parce que l'auteure a obtenu le grand prix du roman policier du Japon en 1998, d'accord c'est pas récent, j'aurais pu y penser ou prendre le grand prix ou elle s'est mise au pommeau entre deux, qui sait, bref on repassera.
Dès le départ on sait que deux prostituées ont été assassinées, on connait l'assassin : un émigré chinois (grand amour entre les deux peuples, si, si) qui ne s'accuse que d'un des meurtres. Chic il va y avoir enquête, police, poursuites peut-être, yakuzas, triades, que sais-je encore, non-non rien, en fait on sait, sans savoir, tout en sachant que le gars, le chinois, il a tué les deux mais à leur demande (?) mais c'est pas sûr, car dans ce roman rien n'est certain tout est effleuré, on laisse, enfin on, Natsuo (joli prénom)laisse le lecteur faire son choix comme à Auchan ou Carrefour ou votre hyper du coin si vous habitez un coin s'entend. Bon voyez déjà comment c'est tentant, vous salivez, je le savais.
Alors six cents pages pour rien, non, je ne dirais pas ça, pour pas grand chose oui, mauvais livre noui, mais je fais profil bas ma méconnaissance de la littérature japonaise me porte certainement à la déraille et si c'était un chef d'oeuvre et moi un âne, pour quoi pas après tout. Cependant la littérature reste la littérature même en hiéroglyphes donc un jugement n'est jamais subjectif lorsqu'il s'agit de prendre en considération une intrigue, des mots, des phrases et la prosodie si elle existe ou pas. Je n'ai pas eu le déclic de base du lecteur enjoué et, c'est vrai, j'ai découvert des trucs sur un pays mystérieux et certainement méritant le détour, mais ici aussi pas assez fouillé, pas approfondi, mon pote si tu veux lire ce livre achète-toi le guide japon du routard car c'est pas fourni, non mais des fois, fichtre, allons !
Monstrueux pourquoi, parce que les quatre filles, jeunes femmes et femmes, protagonistes de l'histoire sont monstrueuses, l'une par sa beauté, la seconde par sa laideur, la troisième par sa méchanceté et la dernière par sa tromperie. Sur les quatre filles, toutes ayant été élèves d'un bahut super classe, trois se prostitueront, deux mourront, la troisième suite à un besoin d'argent, la quatrième entrée dans une secte fera de la prison pour avoir participé à la mort par empoisonnement aux pesticides d'un groupe d'enfants.
Ce roman est traduit du japonais en anglais puis de l'anglais en français, il ne reste qu'à boucler la boucle et traduire du français en japonais histoire de voir si la Kirino retrouverait ses chatons, ce serait marrant, non ?
Bon assez bavassé, j'y colle un 2/5 à la Kirino et c'est bien payé. Je vais laisser passer un ou deux siècle avant de lire à nouveau un thriller japonais.
B