Quatrième de couverture :
"Léon est un homme de grande taille, au teint bistré, un peu gras (bouffi, disent les mauvaises langues). Il marche en se dandinant et monte à cheval en amazone à cause des ulcères de son cul". C'est ainsi que Peppe, nain bossu et chambellan de Sa Majesté, présente dans ses mémoires sulfureux son maître bien-aima, le pape Léon X. Ce prince de l'église, qui protégea Raphaël et Michel-Ange mais condamna Luther, courait aussi les ruelles pour lever des michetons.
Autant dire que les hommages rendus n'obéissaient pas, loin s'en faut, à ce que l'histoire officielle vanta de la Renaissance italienne. Léon était certes un ami des arts, mais aussi un être de chair ( et de quelle trempe ! - dont le désir, dans sa grande sagesse, n'était autre, en attendant mieux, que d'atteindre le ciel sur terre...
Editions : Phébus - ISBN : 9 782752 905468 - Poche 377 pages - Prix : 10 euros
Mon avis : Volodia
A travers les mémoires de Giuseppe Amadonelli dit pepe, nous découvrons toute une période de la Renaissance Italienne, dans tout ce qu’elle a d’exubérant, de décadant et de violent.
Nain contrefait et difforme, né en 1478, dans le quartier du Transtévère, quartier populeux, malfamé et miséreux de Rome, il nous raconte sa vie : Né d’un viol, détesté et maltraité par sa mère alcoolique et incestueuse, illettré et souffrant mille maux en raison de son infirmité, sa vie n’est qu’un nœud de douleurs et son avenir ne s’annonce guère brillant.
Sa rencontre avec une jeune fille qui l’initiera à la Gnose, doctrine religieuse par laquelle l’homme appréhende le divin, lui permettra de s‘élever intellectuellement, et d'arriver par son intelligence jusqu’au plus hautes fonctions en devenant le Chambellan et confident du Pape Léon X.
Nous suivons histoire et son ascension auprès de Léon X, au goût prononcé pour les jeunes gens bien pourvus par la nature et dont les assauts ne sont pas sans conséquence pour son postérieur. Il nous le dépeint comme un amoureux des arts et des lettres, avec toutefois des choix artistiques tributaires de son penchant particulier.
C’est avec une grande intelligence qui n’a d’égale que sa sensibilité, que Pépé nous relate sa rencontre avec Raphaël qui ne peut faire son portrait car il ne peut peindre que la beauté et c’est dans un langage coloré et cru que Pépé nous narre les colères de Léon X aux provocations de Luther, ses démêlés avec tous les Grands de cette époque : Alexandre Borgia, Jules II, Louix XII, François 1er, Henri VIII, Maximilien 1er, Charles Quint.
David Madsenn, nous livre un récit haut en couleur et d’une grande érudition. Son roman mélange allégrement, histoire d’amour, faits historiques, intrigues, lucidité et humanisme.