« Une Canne à pêche pour mon grand-père »
Editeur : Eds de l’Aube – 2005
Pages : 110 p.
Genre : Nouvelles
Résumé quatrième de couverture :
« Souvenirs d’enfance, les bonheurs simples de l’amour et de l’amitié, le pays natal et ses lieux familiers, mais aussi les drames de la rue ou les tragédies vécues par la Chine, tels sont les thèmes de prédilection de ces six nouvelles choisies par l’auteur avec la complicité de son traducteur. Gao Xingjian, avec un immense talent, joue de ces images et de son écriture, nous entraîne comme si de rien n’était dans ses rêves les plus intimes – qu’ils soient ceux d’un petit garçon devenu grand, d’un jeune marié éperdu d’amour ou d’un nageur en perdition… Sourires et larmes traversent cette lecture, qui nous laisse la belle et douce saveur de l’émotion. »
Avis :
Si certaines de ces nouvelles sont un peu dures d’accès, d’autres telles que « Instantanés » et « Une canne à pêche pour mon grand-père » sont magnifiques.
L’auteur a une écriture très imagée voire métaphorique et il n’est pas toujours facile de comprendre ce qu’il évoque ou de combler les blancs. Mais au-delà de cette difficulté, ce qui est magnifique dans ce recueil de nouvelles c’est la place importante des souvenirs et de la nostalgie : dans « Le Temple » où le narrateur parle de son voyage de noces et de l’amour fou qui les liait lui et sa femme. Mais la tonalité de la narration et une phrase à la fin de la nouvelle semble nous dire qu’il s’agit d’un amour perdu. « Dans un parc », un homme et une femme amis d’enfance se rappellent leur jeunesse, leur amour et les soubresauts politiques de la Chine qui les ont séparés. Et le magnifique « Une canne à pêche pour mon grand-père » où le narrateur se souvient des vacances chez ses grands-parents à la campagne. On ne peut qu’être touché par ces souvenirs.
« La crampe » où un nageur manque de se noyer et surtout « L’Accident » m’ont paru plus abstraits voire absurdes. Dans le premier on se dit à la fin que notre vie ne tient qu’à un fil et que la Vie continue quoiqu’il arrive. Absurdité de la mort peut-être ? J’avoue que cette nouvelle m’échappe. Idem pour « L’Accident » où j’ai aussi le sentiment que c’est l’absurdité d’un simple accident et de la mort qui sont mis en scène. Drames de la vie quotidienne qui peuvent survenir à tout moment.
« Instantanés » est quand à elle à part, un peu confuse aussi car on ne sait si elle évoque les souvenirs d’un homme qui s’est assoupi au soleil, ce qui se passe autour de lui ou encore les fantasmagories de l’auteur ou de son héros. Un peu déstabilisante, cette nouvelle est aussi hypnotisante, un peu à l’image de tout ce qui nous traverse lorsqu’on se repose sur la plage en plein soleil. Notre esprit dérive, on s’imagine des choses et le soleil qui passe à travers nos paupières rend tout irréel.