« Matthew Shardlake T.1 : Dissolution »
Editeur : Belfond – 2004
Pages : 493 p.
Genre : policier historique
Résumé quatrième de couverture :
Angleterre, 1537. En butte aux menées du redoutable Thomas Cromwell, le clergé catholique jadis tout-puissant perd son pouvoir, voit ses biens confisqués et ses monastères menacés de dissolution. Partout, la révolte gronde.
Après la décapitation d'un commissaire du roi à Scarnsea, l'ardent réformateur anglican Matthew Shardlake est envoyé sur les lieux. Dans le monastère glacial, son enquête se heurte au mutisme des moines. Chacun d'entre eux semble avoir quelque chose à cacher. Quels secrets pèsent sur ces lieux ? Qui veut-on protéger ?
Alors que la mort frappe de nouveau, Shardlake doit au plus vite les mystères de cette étrange congrégation. Mais il ignore encore à quel point de terribles découvertes ébranleront ses plus profondes convictions.
Avis :
J’avoue, je me suis plongée dans ce livre parce que je regardais dans le même temps la série « Les Tudors ». J’avais déjà lu « Les Larmes du diable » avec le même héros mais je n’étais pas intéressée et je l’ai lu trop vite. Du coup, je n’en garde aucun souvenir. Et c’est bien dommage car j’ai été enchantée par ma lecture de « Dissolution ».
Nous sommes en plein passage du catholicisme au protestantisme avec un Henri VIII décidé à devenir le chef de l’Eglise à la place du Pape (toujours cette même histoire d’être calife à la place du calife). Dans ce roman on voit l’effet que cela a sur les populations locales, sur les membres du clergé pauvre tout en comprenant le dégoût des anglais de l’époque pour ce clergé fait de faveurs, de richesse et loin de tout acte de charité. Pourtant, on découvre un monastère tout en nuances. Il est vrai que les moines se sont éloignés des règles de pauvreté de St Benoît mais il n’en reste pas moins que ce monastère est un refuge pour de nombreuses personnes : jeune fille sans parent ou foyer, savant aux origines étrangères, benjamin de familles ou homme atteint de légère déficience mentale ou physique. Vous l’aurez compris, rien n’est tout blanc ou tout noir dans ce monde compliqué.
Le personnage de Shardlake est vraiment très bien imaginé, le terrible Cromwell égal à lui-même (impitoyable) et les personnages qui gravitent autour de Shardlake sont eux aussi nuancés même si pour certains on se dit « Pourvu que ce ne soit pas lui le meurtrier » !
Un roman tout en finesse qui se situe à une époque troublée et qui a l’avantage, si vous êtes fan de la série des « Tudors », de montrer l’envers du décor en situant l’action chez les gens du peuple
L’intrigue y est peut-être secondaire mais on y retrouve un certain obscurantisme religieux, beaucoup d’intolérance des deux côtés, des gens bons et intelligents et surtout des clivages sociaux infranchissables. Un monde très dur et en pleine mutation qui apportera de nombreux bouleversements. Passionnant (qu’on suive ou pas la série TV) !