Titre : Une anglaise à Paris.
Auteur : Nancy Mitford.
éditeur : Payot.
Nombre de pages : 138 pages.
Présentation de l’éditeur :
« Je sais désormais que je ne pourrais plus supporter de vivre ailleurs qu’à Paris », écrivait peu après la guerre à son ami Evelyn Waugh l’aînée des excentriques sœurs Mitford (1904-1973). Si ses œuvres sont mondialement célèbres, beaucoup de ses lecteurs ignorent que Nancy habita la capitale française de 1948 à 1966 puis Versailles jusqu’à sa mort, et qu’à sa francophilie naturelle s’ajoutaient des sentiments contrariés pour le gaulliste Gaston Palewski.
Mon avis :
Un cappuccino, un muffin, un livre : voici le programme de la matinée d’hier.
Le reproche que je ferai à ce livre est qu’il est trop court : je pense que Nancy Mitford, qui vécut à Paris, puis à Versailles, a écrit bien d’autres chroniques.
Ce livre-ci est divisé en cinq parties, d’inégales longueurs (entre dix et soixante pages). Dans la première, Nancy parle de l’élégance, et compare parisiennes, anglaises et américaines – les anglaises, selon elles, sont élégantes jusqu’à l’âge de dix ans et après, copient volontairement la mode parisienne, avec deux/trois ans de retard. Un peu plus, j’avais l’impression de lire le texte de Montesquieu sur la mode et les disparités Paris/Province.
Ses chroniques des années cinquante montrent avant tout la vie littéraire : Cocteau côtoie Colette, Claudel, Gide, et il est amusant de voir ses écrivains reconnus, sacralisés de nos jours, dans des activités presque de journalistes (écriture d’article, participation à des jurys littéraires, présentateurs d’émissions de radios) mais aussi dans leurs petites querelles – deux égos d’écrivains qui se rencontrent peuvent faire très mal.
J’ai aimé aussi les instantanés de la vie quotidienne, comme ces chèvres que l’on trait encore sur le trottoir (et la pasteurisation ? Euh… laissons cela de côté) ou les hérissons dans le jardin de l’auteur, à Versailles. N’oublions pas les concierges, indispensables, ou les facteurs.
Le recueil se clôt sur l’évocation de mai 68, dans un journal tout aristocratique – Nancy Mitford est gaulliste, et n’apprécie guère Daniel Cohn-Bandit (sic) ou François Mitterrand, dont elle doute de l’avenir politique.
Pour terminer, je mettrai deux citations :
Les Anglais ne croient pas un mot de ce que je leur raconte. Ils me considèrent comme leur fournisseuse officielle de conte de fées.
On ne vote pas pour quelqu’un, on vote contre.