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    TUIL Karine

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    Message  Volodia Lun 6 Mai 2013 - 22:26

    TUIL Karine 86116834_p
    Interdit
    Quatrième de couverture :

    "Je m'appelle Saül Weissmann, mais ne vous fiez pas à mon nom qui n'est pas juif en dépit des apparences. J'ai été, pendant soixante-dix ans, un imposteur pour les autres et pour moi-même".

    Ainsi commence la confession du narrateur, un vieux survivant d'auschwitz qui apprend de la bouche d'un rabbin qu'il n'est pas juif selon la Loi de Moïse. Rejeté par les siens, Saül Weissmann se retrouve en proie à une véritable crise identitaire qui va faire surgir son double isssu de la négation de sa judéité.

    S'engage alors un dialogue difficile entre ce juif et ce non juif qui cohabitent en lui : quelle identité Weissmann doit-il revendiquer ?



    Mon avis :

    Tout commence lorsque Saül Wissermann à l’idée saugrenue de vouloir se marier à 70 ans, avec Simone 40 ans, rencontrée 3 mois auparavant lors d’une sortie organisée par les randonneurs juifs de France. Simone, vieille fille aussi vilaine physiquement que le pêché et juive très pieuse, veut une cérémonie religieuse. En foi de quoi, le couple se rend chez le rabbin en vue d’organiser le mariage.

    Là les complications commencent. Le rabbin, blanc bec de 25 ans, sûr de lui et fier de ses cinq ans d’études pour l’obtention de son rabbinat, s’ingénie avec insistance, à leur demander l’acte de mariage religieux de leurs parents respectifs, attestant de leur judaïté. Ce que Simone, prévoyante lui remet sans problème, alors que Saül n’a aucun papiers. Ceux-ci ayant disparus ainsi que toute sa famille dans les crématoires d’Auswitz. De fait, Il ne peut fournir ni document, ni les quatre témoins nécessaires pour justifier de sa judéité. Le mariage ne peut avoir lieu.

    S’ensuit une situation kakaïenne, ou Le rabbin s’entête, et malgré les explications de Saül sur sa circoncision, sa déportation, sa connaissance sur la récitation par cœur du Kaddish, il lui affirme qu’il n’est pas juif. En effet, selon la loi religieuse, c’est la mère par la mère que se transmet la religion. Ne pouvant le prouver, il est considéré comme non juif pour la loi religieuse, alors que pour la loi civile européenne et israélienne il est considéré comme juif. Suite à cette révélation, Simone refuse de l’épouser, même civilement, et le rejette, de même que son père du domicile duquel il se fait jeter manu militari.

    Désemparé, en pleine crise identitaire, Saül Wissermann se débat avec sa double personnalité. Le juif et le non juif, qui s’épient et se querellent l’un et l’autre sans cesse ne lui laissant pas un instant de répit….

    Je ne vous en dis pas plus hormis que ce livre est un petit bijou. L’auteure manie la théorie de l’absurde et l’humour citronné avec brio. On s’amuse beaucoup à sa lecture.
    Pinky
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    Message  Pinky Mar 7 Mai 2013 - 8:17

    merci Volodia pour cette présentation intéressante, je le note dans mon petit carnet
    caro
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    Message  caro Jeu 16 Mai 2013 - 14:26

    Merci Volodia Very Happy
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    Message  Nina Dim 30 Mar 2014 - 19:54

    L'invention de nos vies.
    Edition Grasset - 470 pages.

    Présentation de l’éditeur :

    Sam Tahar semble tout avoir : la puissance et la gloire au barreau de New York, la fortune et la célébrité médiatique, un « beau mariage »…

    Mais sa réussite repose sur une imposture. Pour se fabriquer une autre identité en Amérique, il a emprunté les origines juives de son meilleur ami Samuel, écrivain raté qui sombre lentement dans une banlieue française sous tension.

    Vingt ans plus tôt, la sublime Nina était restée par pitié aux côtés du plus faible. Mais si c était à refaire ?
    À mi-vie, ces trois comètes se rencontrent à nouveau, et c est la déflagration…

    Mon avis :

    L’invention de nos vies est un livre fort, dynamique, un livre où les mots se bousculent, tant les personnages ont à dire. N’allez pas croire cependant que le texte soit brouillon, ou bâclé. Non, il déborde littéralement, et il difficile de le lâcher.

    Trois personnages dominent ce livre : Samir, Samuel et Nina. Samir/Samuel : le prénom est presque le même. Est-ce cette ressemblance qui a poussé Samir à endosser en partie l’identité de Samuel, en pillant son histoire ? Ou la volonté de prendre sa revanche sur l’homme qui lui a pris la femme qu’il aimait ?
    Réduire ces trois personnages à un trio amoureux serait trop simple. Les médias nous parlent de « parité » : jamais hommes et femmes ne se retrouvent aussi opposés que dans ce roman. Ayant cédé au chantage vingt ans plus tôt, Nina est avec Samuel sans pour autant être en couple avec lui. Elle n’a pas construit sa vie avec lui, n’a pas encore d’enfants alors qu’elle approche de la quarantaine. Elle a abandonné ses études, exerçant un métier (mannequin pour les catalogues de ventes par correspondance) qui n’a pas assouvi ses ambitions. Elle ne vit que dans le regard des hommes, dans le désir des hommes. Et ceux-ci, que ce soit Samuel ou Samir, ne répondent jamais aux siens. Je ne pense pas aller trop loin en disant qu’elle est littéralement réifiée par eux, objet de désir, instrument de vengeance.
    Nawel, la mère de Samir, n’est pas mieux loti. Elle fut mariée de force. Devenue veuve, elle est abandonnée par le père de son second fils, et ses deux fils, si différents l’un de l’autre à sa grande souffrance, l’abandonne chacun à leur manière.
    A contrario, les hommes ne se préoccupent que d’eux-mêmes, sont prêts à tout pour obtenir ce qu’ils veulent, quitte à se donner bonne conscience, de temps en temps, et sans jamais réellement chercher à comprendre l’autre. La réussite est là – l’échec, la chute aussi.
    La fin peut dérouter. Ouverte ? Oui, dans la limite des révélations et des réussites. Leurs vies restent désormais à réinventer.
    Pinky
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    Message  Pinky Lun 31 Mar 2014 - 9:46

    merci Nina pour cette présentation intéressante. pour ma part je vais découvrir cette auteure prochainement avec Interdit
    Pinky
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    Message  Pinky Jeu 24 Avr 2014 - 20:37

    INTERDIT

    TUIL Karine 97822510

    Roman, édité au livre de poche en novembre 2012

    144 pages

    Résumé

    «Je m'appelle Saül Weissmann, mais ne vous fiez pas à mon nom qui n'est pas juif en dépit des apparences. J'ai été, pendant soixante-dix ans, un imposteur pour les autres et pour moi-même.» Ainsi commence la confession du narrateur, un vieux survivant d'Auschwitz qui apprend de la bouche d'un rabbin qu'il n'est pas juif selon la Loi de Moïse. Rejeté par les siens, Saül Weissmann se retrouve en proie à une véritable crise identitaire qui va faire surgir son double, issu de la négation de sa judéité. S'engage alors un dialogue difficile entre ce juif et ce non-juif qui cohabitent en lui : quelle identité Weissmann doit-il revendiquer ?

    Cette histoire de métamorphose à la Kafka, traitée dans un style ironique et lapidaire, confirme le talent de la romancière. Les Inrockuptibles.
    Dans ce roman, Karine Tuil manifeste une intelligence aussi libre que respectueuse, une légèreté de ton et d’écriture qui préserve toute la gravité de son propos. Le Monde des Livres.

    Mon ressenti

    Je ne sais pas par quoi commencer pour parler de ce livre. Cela fait un petit moment que je l’ai lu et je suis toujours dans l’expectative.
    C’est un très beau texte qui mêle habilement humour et tragique, bien-être et malaise, apaisement et colère, étonnement et compréhension, agréable et oppressant… au fil des pages, j’étais toujours prise dans un faisceau d’émotions plus ou moins contradictoires. Jusqu’au titre qui ouvre sur des promesses  contradictoires : les interdits ne sont-ils pas faits pour être dépasser ou nous arrêtent-ils seulement ? Bref, ils participent à la base de notre construction d’homme ou de femme, à notre identité.

    L’histoire de Saül est étonnante, édifiante et là encore, l’auteur amène cette dualité autour de l’identité : son histoire familiale avec la déportation, la perte de sa famille,  il est reconnu par les autres comme faisant parti du peuple Juif et  le fait que d’un coup le rabbin lui dise qu’il n’est pas juif car il ne peut prouver qu’il l’est ! Cette négation va entraîner des réactions en chaîne et un questionnement en profondeur autour de ses croyances, ses valeurs, ses relations mais aussi en faisant remonter à la surface la folie, la paranoïa et la peur liées aux camps.  Devoir de mémoire ? Rejet en bloc de sa foi le conduisant à l’antisémitisme ?  Petit à petit, cet homme paisible est le théâtre du dédoublement où la persécution entre en scène, mais ce n’est pas la persécution de l’autre mais de cet autre « je » qui fait surface : qui remportera ce combat ?

    Au-delà de cette histoire, je me suis demandée comment je pourrais prouver mon identité et mon appartenance ? Au-delà des papiers administratifs, qui suis-je ? Qu’est-ce qui fonde mon identité et ma construction ?

    Une histoire intense et émouvante qui vient sans en avoir l’air poser la question de l’identité de chacun. En tout cas, pour moi, elle entre en résonance avec l’histoire de ma famille et de mes racines.
    A découvrir absolument

    Un grand merci à Volodia pour cette découverte
    Peux-tu m’expliquer ce que sont des phylactères mais cela ne m’explique pas la scène décrite p. 68 lorsque Saül s’étrangle avec les lanières…  
    Volodia
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    Message  Volodia Jeu 24 Avr 2014 - 21:05

    Pour Pinky réponse :

    Les phylactères sont des boitiers en cuir munis de lacets, à l'intérieur se trouve des versets de la Torah écrits à la main. On les appelle aussi Tefillin

    L'un de ses boitiers se porte sur le front et signifie soumettre sa pensée (la tête)
    l'autre se noue sur le bras (action à la loi divine)

    Tout juif se doit de les porter au moment de la prière du matin dès qu'il a fait sa communion  : Bar Mitzvah à l'âge de 13 ans qui est la majorité religieuse et l'âge ou l'on mariait les garçons dans les Shettles et ce jusqu'à la Soah

    TUIL Karine David_sepher
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    Message  Pinky Ven 25 Avr 2014 - 8:39

    merci Volodia pour votre réponse, cela éclaire ma comprhéension
    Volodia
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    Message  Volodia Ven 25 Avr 2014 - 23:05

    De rien, content d'avoir pu répondre à tes interrogations Very Happy

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