La petite garce dans la prairie.
Edition J'ai Lu - 350 pages.
Présentation de l’éditeur :
Pendant sept ans, Alison Arngrim a joué une môme méchante, intrigante, égoïste, menteuse et manipulatrice dans une des séries de télévision les plus aimées au monde. Alors que les millions de téléspectateurs de La Petite Maison dans la prairie détestaient Nellie Oleson et ses pitreries diaboliques, Alison en vint à aimer son personnage la liberté et l assurance que Nellie lui inspirait.
Mon avis :
Si vous ne connaissez pas la petite maison dans la prairie, c’est que vous avez vécu sans télévision depuis plus de trente ans, et dans ce cas, je vous tire mon chapeau. Sinon, qui n’a pas vu au moins un épisode des aventures de la famille Ingalls, Charles, le père, Caroline, la mère, et les trois filles Mary, Laura et Carrie (bientôt rejointes par Albert, adopté et par Grace) ? A côté de cette famille parfaite, se tenait les Olson et leur fille Nellie, ennemie jurée de Laura. Elle es devenue la plus célèbre méchante des séries télévisées (le plus célèbre méchant restant à mon avis JR Ewing). Son interprète, comme Mélissa Sue Anderson (Mary) et comme Mélissa Gilbert (Laura) a écrit son autobiographie. A ma connaissance, elle est la seule traduite à ce jour en français.
Pourquoi ? D’abord, parce que Nellie Olson a des fans français, nombreux. Ensuite, parce qu’Alisson Arngrim parle sans jamais être larmoyante de sa vie d’enfant-acteur, de sa vie tout court entre des parents bien trop occupés, bien trop égocentrés pour voir ce qui se passait juste sous leur toit (pour ne pas dire juste sous leur nez). Elle nous plonge au coeur du tournage de cette série devenue culte, mais sur laquelle personne, à part Mickaël London, n’aurait parié une cacahuète au moment de son lancement. Elle évoque aussi son amitié avec Mélissa Gilbert ou avec Steve Tracy, son mari dans la série.
Alisson Arngrim a un franc-parler qui fait plaisir à lire, mais jamais elle ne se montre méchante ou rancunière ou prompte à dévoiler les secrets d’autrui – elle a déjà assez à faire avec les secrets de sa famille dysfonctionnelle. En la lisant, je me suis dit qu’elle avait dû parcourir un sacré chemin pour parvenir à dire tout ce qu’elle dit dans son livre, sans jamais être larmoyante. Même dans les pires moments, la pudeur domine – elle ne cache pas que ses années de thérapie l’ont aidées.
Elle aborde aussi, dans la dernière partie de l’ouvrage, de son engagement dans la lutte contre le SIDA ou de son activisme pour les victimes d’inceste. Elle raconte aussi sa crainte d’être perçue comme une célébrité de plus qui parle des abus dont elle a été victime, si ce n’est qu’elle en parle pour agir sur l’opinion publique (et les sénateurs californiens).
La petite garce dans la prairie est une autobiographie qui sort de l’ordinaire.