Le premier qui pleure a perdu.
Edition Albin Michel.
Présentation de l’éditeur :
Voici les péripéties poignantes et drôles de Junior, un jeune Indien Spokane, né dans une Réserve. Rien ne lui sera épargné – il a été le bébé qui a survécu par miracle, l’enfant dont on se moque et il est désormais l’adolescent qui subit en soupirant coups de poings et coups du sort. Jusqu’au jour où cet éternel optimiste réalise qu’un déplorable avenir l’attend s’il ne quitte pas la Réserve. Admis à Reardan, une école prestigieuse surtout fréquentée par les Blancs, Junior, se sent devenir un Indien à temps partiel…
Mon avis :
Attention, chef d’oeuvre. Ce livre est un coup de coeur, ce livre est une évidence. Chaque mot sonne juste. Je me suis sentie proche du jeune héros, en dépit de la distance spatio-temporelle. Je comprends ce que signifie être confronté au deuil, à plusieurs deuils, à un âge où rares sont ceux qui doivent vivre ces épreuves. Le jeune narrateur ose même s’attaquer à une des citations les plus connues de Tolstoï, pour la réfuter, preuve à l’appui.
Le pire peut arriver – et il ne s’en prive pas – jamais Junior ne s’appitoie sur son sort, jamais il ne laisse libre court au pathos ou au mélodrame. Cela s’appelle aussi la dignité, malgré l’alcoolisation de ses proches et la pauvreté.
Cela s’appelle aussi la volonté de s’en sortir, sans se plaindre, sans se décourager, quelles que soient les difficultés rencontrées et recensées. L’image supplée les mots et apporte un supplément d’humour.
Tout n’est pas noir, heureusement, et de beaux élans sont possibles, comme le prouvent les réactions de ses camarades de classe. Le premier qui pleure a perdu est un roman à lire, à relire, à faire découvrir absolument.