Mon résumé :
Montpaillard, en dépit de son nom, est une petite ville de province tranquille. Tout est calme à Montpaillard, même la prison est un modèle du genre. Il ne se passe jamais rien, au grand dam d’Arabella, jeune fille romanesque qui s’ennuie abominablement chez son oncle et sa tante. Las ! Parju, le garde-champêtre, est rossé d’importance, son insigne est dérobé. Le coupable est tout trouvé : Blaireau, qui vit en marge de la commune et de la société. Il a beau clamé son innocence, rien n’y fait.
Mon avis :
J’ai voulu commencer l’année par un livre que j’ai téléchargé sur ma liseuse, un livre que je connaissais de nom depuis des années, ne serait-ce que pour avoir vu son adaptation cinématographique, relativement fidèle, il faut bien le dire.
Je retiens en premier le sens de l’humour de ce narrateur, qui épingle les travers de tout ce petit monde. Il ne s’agit jamais du regard dédaigneux du parisien sur les provinciaux, mais du regard acéré porté sur la petite bourgeoisie étriquée et conservatrice. Je vous rassure : les révolutionnaires et les aristocrates ne sont pas non plus valorisés (à plus forte raison s’ils sont opportunistes et/ou myopes).
Blaireau est clairement le bouc émissaire de cette micro-société plan-plan, où surtout rien ne doit bouger – 18 révolutionnaires pour 10 000 habitants, c’est presque trop dérisoire pour être vrai. Il faut dire qu’il dérange, lui qui ne travaille pas, mais n’est pas non plus rentier, lui qui se moque presque ouvertement du garde-champêtre et fournit le magistrat en gibier quand la chasse est fermée. Victime d’une situation absurde, symbole d’une justice expéditive et d’une bureaucratie obtuse, Blaireau se révèle particulièrement débrouillard. Il n’est pas le seul, et ce n’est pas une certaine Alice, qui aime les bluettes, qui me dira le contraire.
L’affaire Blaireau, ou comment une erreur judiciaire peut se révéler judicieuse.