Titre : Sarajevo omnibus
Editeur : Gallimard. Nombre de pages : 172.
Présentation de l’éditeur :
Sarajevo omnibus propose un portrait de la ville de Sarajevo à travers différents personnages historiques ou lieux emblématiques, qui ont tous un rapport avec la tragédie inaugurale du vingtième siècle : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. Ainsi nous rencontrons tour à tour Gavrilo Princip, ce jeune Serbe dont le geste déclencha le cataclysme de la Première Guerre mondiale ; Viktor Artamanov, affairiste russe illuminé, qui finança au nom du tsar l’aventure de la «Main Noire», organisation terroriste vouée à la libération de la Serbie du joug austro-hongrois ; le fondateur de la Main Noire, le colonel Dimitrijević dit «Apis», qui bâtissait ses théories grand-serbes en buvant de la slivovice dans un fameux bistrot de Belgrade ; Ivo Andrić, immense écrivain, Prix Nobel, qui appartint un temps à cette mouvance…
Mon avis :
J’ai acheté ce livre au salon Passage de témoin de Caen. Le quatrième de couverture m’avait plu – et il s’inscrit parfaitement dans cette année 2014, qui commémore la Première Guerre Mondiale.
Il est question ici de l’événement qui déclencha tout : l’assassinat de François-Ferdinand, neveu de François-Joseph. Et si la chute de l’empire austro-hongrois avait commencé bien plus tôt, à la mort de Rodolphe ? Ou quand François-Joseph prit la décision de ne pas faire de sa petite-fille son héritière ?
Sarajevo omnibus est un roman, qu’on ne s’y trompe pas, un roman plus vrai que nature qui retrace l’histoire de ceux qui assistèrent à cet événement historique et de ceux qui l’ont préparé. Mesuraient-ils la portée de leur acte, ces jeune gens maladroits, aidés par une chance improbable ? Je ne le crois pas. D’autres, par contre, savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, comme ces membres de la Gestapo, qui mirent toute leur énergie et leur folie à anéantir la communauté juive séfarade – en tentant aussi d’anéantir leur culture. Ainsi, la manière dont la Haggadah de Sarajevo fut sauvée est bouleversante, ne serait-ce que parce qu’elle dépasse les clivages religieux, et que ceux qui l’ont protégé ont trouvé la mort, à cause de la folie des hommes. L’auteur n’oublie pas l’histoire de la ville, et de ces monuments, comme celle du pont auprès duquel aura lieu l’attentat. Recueil de moments, de courts récits qui tendent tous vers cet événement unique.
En appendice, la vie rêvé du grand-père de l’auteur, dont on ne sait s’il faut en rive ou en pleurer. Il est presque le héros d’un conte, tant il surmonte d’épreuves, tant il perd tout, pour parfois tout retrouver. Les femmes qui partagent sa vie meurent jeunes, quand elles ne sont pas tout droits sorties d’un récit légendaire. D’ailleurs, les femmes meurent presque toutes dans la fleur de l’âge, dans ce récit, quand elles ne mettent pas fin elles-mêmes à leur vie.
Sarajevo omnibus ou l’occasion, pour moi, de découvrir une littérature que j’ignorais jusque là.
Editeur : Gallimard. Nombre de pages : 172.
Présentation de l’éditeur :
Sarajevo omnibus propose un portrait de la ville de Sarajevo à travers différents personnages historiques ou lieux emblématiques, qui ont tous un rapport avec la tragédie inaugurale du vingtième siècle : l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand le 28 juin 1914. Ainsi nous rencontrons tour à tour Gavrilo Princip, ce jeune Serbe dont le geste déclencha le cataclysme de la Première Guerre mondiale ; Viktor Artamanov, affairiste russe illuminé, qui finança au nom du tsar l’aventure de la «Main Noire», organisation terroriste vouée à la libération de la Serbie du joug austro-hongrois ; le fondateur de la Main Noire, le colonel Dimitrijević dit «Apis», qui bâtissait ses théories grand-serbes en buvant de la slivovice dans un fameux bistrot de Belgrade ; Ivo Andrić, immense écrivain, Prix Nobel, qui appartint un temps à cette mouvance…
Mon avis :
J’ai acheté ce livre au salon Passage de témoin de Caen. Le quatrième de couverture m’avait plu – et il s’inscrit parfaitement dans cette année 2014, qui commémore la Première Guerre Mondiale.
Il est question ici de l’événement qui déclencha tout : l’assassinat de François-Ferdinand, neveu de François-Joseph. Et si la chute de l’empire austro-hongrois avait commencé bien plus tôt, à la mort de Rodolphe ? Ou quand François-Joseph prit la décision de ne pas faire de sa petite-fille son héritière ?
Sarajevo omnibus est un roman, qu’on ne s’y trompe pas, un roman plus vrai que nature qui retrace l’histoire de ceux qui assistèrent à cet événement historique et de ceux qui l’ont préparé. Mesuraient-ils la portée de leur acte, ces jeune gens maladroits, aidés par une chance improbable ? Je ne le crois pas. D’autres, par contre, savaient parfaitement ce qu’ils faisaient, comme ces membres de la Gestapo, qui mirent toute leur énergie et leur folie à anéantir la communauté juive séfarade – en tentant aussi d’anéantir leur culture. Ainsi, la manière dont la Haggadah de Sarajevo fut sauvée est bouleversante, ne serait-ce que parce qu’elle dépasse les clivages religieux, et que ceux qui l’ont protégé ont trouvé la mort, à cause de la folie des hommes. L’auteur n’oublie pas l’histoire de la ville, et de ces monuments, comme celle du pont auprès duquel aura lieu l’attentat. Recueil de moments, de courts récits qui tendent tous vers cet événement unique.
En appendice, la vie rêvé du grand-père de l’auteur, dont on ne sait s’il faut en rive ou en pleurer. Il est presque le héros d’un conte, tant il surmonte d’épreuves, tant il perd tout, pour parfois tout retrouver. Les femmes qui partagent sa vie meurent jeunes, quand elles ne sont pas tout droits sorties d’un récit légendaire. D’ailleurs, les femmes meurent presque toutes dans la fleur de l’âge, dans ce récit, quand elles ne mettent pas fin elles-mêmes à leur vie.
Sarajevo omnibus ou l’occasion, pour moi, de découvrir une littérature que j’ignorais jusque là.