Entre nous, les Levantins
Editions Acte Sud.
Présentation de l’éditeur :
Invitation au voyage, chronique subjective et piquante, déclaration d’amour insolente et bravache, exercice d’autodérision joyeuse, les carnets de Benny Ziffer sont tout cela à la fois. Écrits d’une plume de poète voyou nourri de ce français chantant jadis indissociable du Levant, ils nous entraînent du Caire à Paris, en passant par Istanbul, Athènes et Amman, avec l’art des détours et des rencontres, dans la fréquentation des marges et la contemplation des multiples miroitements identitaires.
Mon avis :
J’ai de plus en plus de mal à rédiger des avis qui me satisfassent – mais je crois qu’en rédigeant celui-ci, je ressens une véritable impuissance, un peu comme si j’étais une alpiniste sans aucun équipement face à l’ascension qui m’attend.
Entre nous, les levantins est un récit de voyage au coeur des pays qui entourent la Méditerranée. Le voyage débute au Caire, se poursuit à Amman, Alexandrie, pour atteindre Jérusalem avant de gagner Istanbul, Athènes puis Paris. Plus que des monuments – et ce sera le cas à chaque étape du voyage -, Benny Ziffer nous invite à découvrir des lieux intimistes et à partager ses rencontres. Elles sont importantes, qu’il s’agisse d’amis (Niemand) ou d’auteurs comme Naguib Mahfouz. La littérature est essentielle dans ce récit. Il rend hommage à Flaubert et à son style. Il marche sur les pas de Mark Twain. Il m’a donné envie de découvrir les romans d’Alaa El Aswany. Il règle aussi son compte à la littérature de voyage, option tourisme en disant son admiration pour Théodore Monod : "L’égo de l’auteur est si absent de son écriture que nous lisons, en fait, un texte mystique qui ne s’autorise pas à se nommer ainsi. "
Benny Ziffler part aussi à la recherche de l’histoire, la grande, la petite, qu’elle soit vécue par ceux qu’il croise au cours de son périple, qu’elle est laissée des traces sur les villes, au cœur des quartiers, ou qu’elle se soit inscrite dans la mémoire collective de ces Levantins. La musique, les arts, et même le cinéma ont des résonances inattendues – voir la projection du film Caramel de Nadine Labaki.
Plus qu’une lecture d’une traite, j’ai vraiment effectué des allers-retours entre les différents chapitres de ce récit de voyage, qui m’a fait découvrir bien des faits, des lieux, que j’ignorai complètement.