LES OREILLES DE BUSTER
Roman, édité chez acte sud en janvier 2013
478 pages
Résumé
Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s’occupe. Pour se donner bonne conscience ' Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu’on l’évoque dans l’atmosphère feutrée d’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l’a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser. Très tôt, Eva s’était promis de se venger. Et elle l’a fait, avoue-t-elle d’emblée à son journal intime. Un délicieux mélange de candeur et de perversion, qui tient en haleine de bout en bout.
Mon ressenti
C’est avec plaisir et malaise que j’ai lu l’histoire d’Eva. Nous faisons sa connaissance à l’occasion d’un de ses anniversaires et d’un cadeau particulier que lui offre sa petite fille, un carnet qui deviendra son journal intime. Plus qu’un journal, Eva va à la rencontre d’elle-même et soulage le terrible secret qu’elle garde au fond d’elle-même.
Sans concession, elle brosse le portrait de la petite fille puis de la femme qu’elle est devenue et va chercher dans ses souvenirs l’envers du décor. Elle commence ainsi « 13 juin. J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution ». Le lecteur est emporté dans cette reconstitution le temps d’un été autour du parfum des roses dont elle s’occupe chaque jour. Le lecteur est le témoin privilégié de ses aveux comme de ses meilleurs souvenirs ou des pires. Au fur et à mesure, la carapace qu’elle se construit prend forme et va l’emmurer de plus en plus.
J’ai beaucoup aimé le personnage d’Eva par sa complexité, par sa profondeur, par sa dualité intérieure (entre face blanche et noire, comme elle dit), par ses souffrances et à l’humiliation subie, sa force de caractère, sa détermination. Elle m’a fait peur parfois au vu de ses vengeances compréhensibles mais discutables me mettant mal à l’aise, car j’y vois une certaine perversité.
La mort de sa mère est annoncée depuis le début, le lecteur croit alors connaître le dénouement. Détrompez-vous, le livre est tout autant déstabilisant tant par ses rebondissements que par ses surprises. Les oreilles de Buster sont une belle métaphore (cette phrase est à double sens. Il faudra lire le livre pour la comprendre…).
Il est facile de cataloguer quelqu’un, de lui attribuer une étiquette, une qualité ou un défaut. Par contre il n’est pas toujours simple de voir ce qui se cache derrière cela. J’ai aimé son écriture, l’histoire de cette petite fille qui pour vivre et survivre dans le regard de sa mère, s’est protégée comme elle a pu. On ne refait pas le passé, on ne peut vivre qu’avec, la différence est peut être apprendre à se pardonner, à pardonner à l’autre lorsque l’on peut mettre ensemble des mots et s’entendre. Dans le cas d’Eva, il n’y a pas de pardon possible puisque l’autre est mort. Comment vivre avec ce poids alors ? Comment continuer à avancer tous les jours ? Et si la solution était l’écriture ?
Eva est bien sûr entourée par sa famille, des ami(e)s, ses roses : son quotidien apparait aussi. Le passé et le présent alternent le temps d’un été sous les volutes de parfums floraux pour peut-être, construire un futur prometteur. Je lui souhaite de tout cœur.
Un coup de cœur
Roman, édité chez acte sud en janvier 2013
478 pages
Résumé
Eva cultive ses rosiers. A cinquante-six ans, elle a une vie bien réglée qu’elle partage avec Sven. Quelques amies, des enfants, et une vieille dame acariâtre dont elle s’occupe. Pour se donner bonne conscience ' Le soir, lorsque Sven est couché, Eva se sert un verre de vin et écrit son journal intime. La nuit est propice aux souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Peut-être aussi la cruauté est-elle plus douce lorsqu’on l’évoque dans l’atmosphère feutrée d’une maison endormie. Eva fut une petite fille traumatisée par sa mère, personnage fantasque et tyrannique, qui ne l’a jamais aimée et a toujours tout fait pour la ridiculiser. Très tôt, Eva s’était promis de se venger. Et elle l’a fait, avoue-t-elle d’emblée à son journal intime. Un délicieux mélange de candeur et de perversion, qui tient en haleine de bout en bout.
Mon ressenti
C’est avec plaisir et malaise que j’ai lu l’histoire d’Eva. Nous faisons sa connaissance à l’occasion d’un de ses anniversaires et d’un cadeau particulier que lui offre sa petite fille, un carnet qui deviendra son journal intime. Plus qu’un journal, Eva va à la rencontre d’elle-même et soulage le terrible secret qu’elle garde au fond d’elle-même.
Sans concession, elle brosse le portrait de la petite fille puis de la femme qu’elle est devenue et va chercher dans ses souvenirs l’envers du décor. Elle commence ainsi « 13 juin. J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution ». Le lecteur est emporté dans cette reconstitution le temps d’un été autour du parfum des roses dont elle s’occupe chaque jour. Le lecteur est le témoin privilégié de ses aveux comme de ses meilleurs souvenirs ou des pires. Au fur et à mesure, la carapace qu’elle se construit prend forme et va l’emmurer de plus en plus.
J’ai beaucoup aimé le personnage d’Eva par sa complexité, par sa profondeur, par sa dualité intérieure (entre face blanche et noire, comme elle dit), par ses souffrances et à l’humiliation subie, sa force de caractère, sa détermination. Elle m’a fait peur parfois au vu de ses vengeances compréhensibles mais discutables me mettant mal à l’aise, car j’y vois une certaine perversité.
La mort de sa mère est annoncée depuis le début, le lecteur croit alors connaître le dénouement. Détrompez-vous, le livre est tout autant déstabilisant tant par ses rebondissements que par ses surprises. Les oreilles de Buster sont une belle métaphore (cette phrase est à double sens. Il faudra lire le livre pour la comprendre…).
Il est facile de cataloguer quelqu’un, de lui attribuer une étiquette, une qualité ou un défaut. Par contre il n’est pas toujours simple de voir ce qui se cache derrière cela. J’ai aimé son écriture, l’histoire de cette petite fille qui pour vivre et survivre dans le regard de sa mère, s’est protégée comme elle a pu. On ne refait pas le passé, on ne peut vivre qu’avec, la différence est peut être apprendre à se pardonner, à pardonner à l’autre lorsque l’on peut mettre ensemble des mots et s’entendre. Dans le cas d’Eva, il n’y a pas de pardon possible puisque l’autre est mort. Comment vivre avec ce poids alors ? Comment continuer à avancer tous les jours ? Et si la solution était l’écriture ?
Eva est bien sûr entourée par sa famille, des ami(e)s, ses roses : son quotidien apparait aussi. Le passé et le présent alternent le temps d’un été sous les volutes de parfums floraux pour peut-être, construire un futur prometteur. Je lui souhaite de tout cœur.
Un coup de cœur