Tokyo express.
Edition Philippe Picquier. 176 pages.
Mon résumé :
Un employé de bureau et une serveuse de bar sont retrouvés morts sur une plage. Double suicide, fin de l’enquête. Pas si sûr : le vieil inspecteur Jutaro Torigai a des doutes, certains petits faits l’intriguent. C’est alors que l’inspecteur Kiichi Mihari arrive de Tokyo : l’employé de bureau était lié à une affaire de corruption sur laquelle il enquête, et lui aussi a des doutes. Commence une enquête des plus complexes.
Mon avis :
Si vous aimez les Experts, Bones, et tous ces romans qui parlent d’analyse ADN, passez votre chemin. Par contre, si vous aimez Colombo ou Maigret, n’hésitez pas.
Oui, l’enquête est laborieuse, parce qu’elle demande des enquêteurs qui s’interrogent sur les apparences. Kenichi Sayama était veuf depuis trois ans, ses proches le pressaient de refaire sa vie, Toki, la jeune serveuse, avait un amant que personne ne connaissait. Pourquoi ont-ils mis fin à leurs jours ? Qui peut comprendre l’amour ?
Et justement, Jutaro Torigai, en dépit de son âge avancé, le comprend – même si sa femme exige qu’il prenne un bain avant de dîner. Il s’interroge sur les infimes preuves de non-amour qu’il trouve. De petits riens, des faits bien réels, pourtant, pas des intuitions, dans une enquête où il n’y a pas d’autopsie, pas de reconstitution réels de l’emploi du temps ou du passé des deux amants, puisque le suicide ne fait aucun doute.
C’est un autre inspecteur qui prend le relais, et qui se lance dans un travail de fourmi pour prouver non seulement que ce n’est pas un double suicide, mais aussi pour identifier le mobile, le coupable, et prouver sa culpabilité. Son instrument de travail de prédilection ? Un horaire de chemin de fer. Je vous entends d’ici : il y a plus sexy. Ce n’est pas avec un tel matériel que les groupies se précipiteront. Quant à la violence… non, sans façon. Je ne sais si les policiers japonais ont le droit, ou pas, de porter des armes, il n’y aura aucune course-poursuite haletante, aucun suspect en fuite, aucun coup de feu échangés, mais beaucoup de tasses de café bues. Oui, les policiers peuvent aussi réfléchir, et pas seulement courir, il est toujours bon de le rappeler.
Tokyo express est un roman policier patient et subtil.