Le chemin des anguilles
272 pages.
Présentation de l'éditeur :
L'exil hante la vie et l'oeuvre de Luan Starova. " Le Chemin des anguilles évoque une tragédie séculaire ; celle des peuples aux destins constamment déchirés, des familles déracinées aux espérances toujours contrariées ", écrit Maurice Druon. Et c'est ainsi : Luan Starova fait partie de ces vieux sages des Balkans qui écoutent et transmettent cette douleur en la transformant en chant.
Mon avis :
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Non, le vocabulaire n'est pas difficile, l'intrigue non plus. Simplement, la manière de construire le roman, de présenter les personnages est vraiment différente de ce que l'on peut lire habituellement.
L'action se passe dans un pays qui n'est pas nommé (la république de Macédoine). De l'autre côté du lac, un autre pays, dont le nom n'est pas cité non plus : l'Albanie. C'est ce pays qu'a fui le père de l'auteur avec sa famille, ce pays clos, fermé, dont on ne sait pas grand chose (voir les romans de Fatos Kongoli). Les personnages ne sont pas nommés s'ils font partie de la famille, ils sont simplement désignés par les liens qui les unissent. En revanche, les amis, émigrés ayant fui une autre dictature après avoir souffert, sont désignés par leur nom. Ce qu'ils ont vécu aussi, ce que d'autres hommes ont souffert également.
Près de ce lac paisible, où les journées s'écoulent sereinement, presque pareilles aux autres au point que j'ai eu l'impression de ne pas progresser dans la lecture, Luan Starova nous parle de la construction et de la destruction des empires (sa famille est originaire de Turquie), de la folie des hommes, des milliers de morts que ces folies ont engendrés. Il ne ressent pas le besoin comme trop d'auteurs actuellement de donner des détails sanglants, sordides. Il conte, il transmet ce qui s'est passé.
Et les anguilles, me direz-vous ? Elle passionne le père du narrateur. Pour lui, elle symbolise l'instinct de survie qui pousse à partir pour assurer la survie de sa descendance. La survie des anguilles est aussi menacée par les travaux démentielles des hommes, à une époque où les préoccupations écologiques n'existaient pas vraiment - existent-elles d'ailleurs complètement aujourd'hui ?
Il serait dommage que ce livre ne soit que pour les curieux, ceux qui veulent en savoir plus sur la littérature européenne, sortir des sentiers battues, des livres sitôt publiés, sitôt oubliés. Il y a eu, voici quelques années, un renouveau de la littérature nordique en France, pourquoi pas un renouveau de la littérature d'Europe de l'est ?
272 pages.
Présentation de l'éditeur :
L'exil hante la vie et l'oeuvre de Luan Starova. " Le Chemin des anguilles évoque une tragédie séculaire ; celle des peuples aux destins constamment déchirés, des familles déracinées aux espérances toujours contrariées ", écrit Maurice Druon. Et c'est ainsi : Luan Starova fait partie de ces vieux sages des Balkans qui écoutent et transmettent cette douleur en la transformant en chant.
Mon avis :
J'ai eu beaucoup de mal à lire ce livre. Non, le vocabulaire n'est pas difficile, l'intrigue non plus. Simplement, la manière de construire le roman, de présenter les personnages est vraiment différente de ce que l'on peut lire habituellement.
L'action se passe dans un pays qui n'est pas nommé (la république de Macédoine). De l'autre côté du lac, un autre pays, dont le nom n'est pas cité non plus : l'Albanie. C'est ce pays qu'a fui le père de l'auteur avec sa famille, ce pays clos, fermé, dont on ne sait pas grand chose (voir les romans de Fatos Kongoli). Les personnages ne sont pas nommés s'ils font partie de la famille, ils sont simplement désignés par les liens qui les unissent. En revanche, les amis, émigrés ayant fui une autre dictature après avoir souffert, sont désignés par leur nom. Ce qu'ils ont vécu aussi, ce que d'autres hommes ont souffert également.
Près de ce lac paisible, où les journées s'écoulent sereinement, presque pareilles aux autres au point que j'ai eu l'impression de ne pas progresser dans la lecture, Luan Starova nous parle de la construction et de la destruction des empires (sa famille est originaire de Turquie), de la folie des hommes, des milliers de morts que ces folies ont engendrés. Il ne ressent pas le besoin comme trop d'auteurs actuellement de donner des détails sanglants, sordides. Il conte, il transmet ce qui s'est passé.
Et les anguilles, me direz-vous ? Elle passionne le père du narrateur. Pour lui, elle symbolise l'instinct de survie qui pousse à partir pour assurer la survie de sa descendance. La survie des anguilles est aussi menacée par les travaux démentielles des hommes, à une époque où les préoccupations écologiques n'existaient pas vraiment - existent-elles d'ailleurs complètement aujourd'hui ?
Il serait dommage que ce livre ne soit que pour les curieux, ceux qui veulent en savoir plus sur la littérature européenne, sortir des sentiers battues, des livres sitôt publiés, sitôt oubliés. Il y a eu, voici quelques années, un renouveau de la littérature nordique en France, pourquoi pas un renouveau de la littérature d'Europe de l'est ?