Le garçon qui n'aimait pas le chocolat.
Edition Oskar Jeunesse - 162 pages.
Présentation de l’éditeur :
Le jeune Joseph trouve dans le grenier familial une malle contenant des affaires appartenant à son grand-père et qui cache un terrible secret. L’auteur de ce roman, Yaël Hassan, nous livre un troublant témoignage sur l’extermination des juifs, librement inspiré de la tragique histoire d’Alex Kurzem, ce petit garçon juif qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, fut la mascotte d’un bataillon de SS sur le front russe.
Mon avis :
Ce livre est un roman de littérature jeunesse, basé sur une histoire vraie : l’auteur donne d’ailleurs les références de l’ouvrage qui l’a inspiré, La Mascotte de Marc Kurzem.
La narration alterne les chapitres du passé et ceux du présent. Le présent nous présente une famille unie, les grands-parents, leurs trois enfants, qui s’entendent bien, des petits-enfants qui rendent visite régulièrement à leurs grands-parents, surtout Joseph, le petit dernier. Il est des rivalités, des chamailleries entre les six petits enfants, rien que de très banal et de très salutaire, finalement, ces petites frictions enfantines leur permettent de tisser des liens, mine de rien. Et c’est un défi, ouvrir une valise mystérieuse qui appartient à leur grand-père qui les unit plus sûrement encore.
Cette valise a un lien avec les chapitres qui nous renvoient au passé. Nous y découvrons un enfant, seul, après le massacre des siens, un enfant qui est amené à se débrouiller comme il peut afin de survivre. Le roman nous raconte alors comment il devient la mascotte d’un régiment nazi, là-bas, en Lettonie.
Ce roman pose-t-il un jugement moral ? Oui, certainement, non e ce qui concerne cet enfant, que les Allemands ont transformé en un mélange d’animal de compagnie et d’enfant de troupe, qui à le renvoyer, le reprendre, et l’utiliser comme un instrument de propagande. Certains lui reprocheront peut-être d’avoir survécu – et qu’aurait-il pu faire d’autres, si ce n’est se laisser tuer ?
Le langage est accessible, les chapitres sont courts, et pourtant l’auteur ne passe pas sous silence les atrocités commises, dans des scènes courtes, intenses, avec un vocabulaire sobre et précis. Cette lecture doit être accompagné (je ne me vois pas laisser un enfant seul face à cette lecture) mais elle ne peut être qu’enrichissante et passionnante.