Ohan.
Edition Philippe Piquier - 128 pages.
Présentation de l'éditeur :
Uno Chiyo mena dans le Tôkyô des années vingt la vie d'une môga - ces "modern girls" éprises de liberté et de plaisirs -, fréquentant artistes et écrivains de renom qui allaient bientôt saluer sa personnalité et son style littéraire inimitables.
Ohan, qu'elle a mis plus de dix ans à écrire, est considéré comme son chef-d'œuvre. C'est la confession d'un bon à rien, d'un homme qui a le diable au corps, prisonnier de ses attachements, hors d'état de choisir entre son amour pour sa femme et sa passion pour une geisha. Un homme au cœur indéchiffrable, qui s'abandonne à ses désirs comme si sa vie n'avait pas plus de consistance qu'un rêve. Et un récit dénué de toute morale, rythmé par les saisons et les signes prémonitoires de la tragédie à venir, où le temps parfois s'arrête pour capturer la beauté d'une femme émergeant de la bruine, la tête et les épaules inondées de pétales de fleurs de cerisier -des femmes douces et volontaires qui, l'espace d'un instant, adoptent la grâce éblouie d'une estampe du monde flottant.
Mon avis :
Je me suis laissée séduire par le quatrième de couverture. J'ai eu tort. Les quatrièmes de couvertures qui en disent trop, pour ne pas dire qu'elles récrivent l'histoire, sont catastrophiques.
Le narrateur a quitté sa femme, Ohan, sans divorcer. Il a un fils, qu'il n'a jamais vu. Il a une compagne, une geisha. Il ne sait s'il doit s'installer définitivement avec sa compagne, ou se remettre en ménage avec sa femme. Tout le récit est construit sur le fait que cet homme se laisse balloter par le destin, par les femmes qui l'entourent, incapable non de prendre une décision - rien n'est plus facile - mais de la mettre en application.
La tragédie qui dénoue le récit, malgré le narrateur, était prévisible, inscrite dans le fil du récit par les commentaires du narrateur. La manière dont elle s'est déroulée ne m'a même pas surprise, dans les ingrédients étaient déjà disposés pour qu'elle ait lieu. Je n'irai pas jusqu'à dire qu'elle était souhaitée par les personnages, les rendant enfin libres, mais presque.
Un livre à lire si vous voulez connaître la littérature japonaise du XXe siècle.