A L'ORIGINE DE NOTRE PÈRE OBSCUR
Roman, édité chez Acte Sud en août 2014
164 pages
Résumé
Enfermée depuis son plus jeune âge dans la "maison des femmes", une bâtisse ceinte de hauts murs de pierre où maris, frères et pères mettent à l'isolement épouses, sœurs et filles coupables - ou soupçonnées - d'avoir failli à la loi patriarcale, prise en otage par les mystères qui entourent tant de douleur en un même lieu rassemblée, une enfant a grandi en témoin impuissant de l'inéluctable aliénation de sa mère qu'un infini désespoir n'a cessé d'éloigner d'elle. Menacée de dévoration par une communauté de souffrance, meurtrie par l'insondable indifférence de sa génitrice, mais toujours aimante, l'abandonnée tente de rejoindre enfin ce "père obscur" dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure du père, où sévit le clan, la guette un nouveau cauchemar où l'effrayant visage de l'oppression le dispute aux monstrueux délires de la névrose familiale dont il lui faudra s'émanciper pour découvrir le sentiment d'amour. Entre cris et chuchotements, de portes closes en périlleux silences, Kaoutar Harchi écrit à l'encre de la tragédie et de la compassion la fable aussi cruelle qu'universelle de qui s'attache à conjurer les legs toxiques du passé pour s'inventer, loin des clôtures disciplinaires érigées par le groupe, un ailleurs de lumière, corps et âme habitable.
Mon ressenti
Huis clos effroyable où l’anonymat est la règle. Elles sont des femmes uniquement parce qu’elles sont de sexe féminin, elles n’ont plus de nom, de rêves, d’existence encore moins d’attaches. Enfermées pour avoir dit, pour avoir osé braver… elles sont punies devenues des parias, mises au ban de la famille, de la société. Leur existence est misérable et pour survivre, les rituels sont importants dans l’attente qu’on viendrait la chercher… Nettoyer le sol encore et encore, laver le linge, plier le linge, étendre le linge, manger parfois, se laver comme on peut, dormir, uriner, déféquer… et attendre, attendre…
Le miracle de la vie a eu lieu une fois dans cette maison, une petite fille y est née : bonheur ou malheur d’où dépend de la place que l’on a. Témoin innocent de la descente aux enfers de ces femmes qui perdent petit à petit leur humanité pour sombrer dans la folie.
Monde cruel, dominé par la loi des hommes : c’est eux qui imposent et qui la bravent souvent mais ce sont elles qui sont condamnées, souvent par leurs paires d’ailleurs, leurs sœurs ou mères ou belles-mères… Dans ce jeu de miroir où la famille révèle ses méandres et ses côtés sombres, une petite fille devenue grande attend que son père la reprenne au sein de sa maison. Elle l’a tellement rêvé, imaginé au travers des discours irraisonnés de sa génitrice…
On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, encore une fois cette histoire confirme cet adage : croyances imbéciles, code d’honneur, moralité, pouvoir, soumission, foi, espoir, grandeur… pétrissent cette histoire de transmission.
Une écriture ciselée, toute en finesse qui vient frapper là où ça fait mal. Roman universel sur la condition de certaines d’entre nous.
A découvrir
Roman, édité chez Acte Sud en août 2014
164 pages
Résumé
Enfermée depuis son plus jeune âge dans la "maison des femmes", une bâtisse ceinte de hauts murs de pierre où maris, frères et pères mettent à l'isolement épouses, sœurs et filles coupables - ou soupçonnées - d'avoir failli à la loi patriarcale, prise en otage par les mystères qui entourent tant de douleur en un même lieu rassemblée, une enfant a grandi en témoin impuissant de l'inéluctable aliénation de sa mère qu'un infini désespoir n'a cessé d'éloigner d'elle. Menacée de dévoration par une communauté de souffrance, meurtrie par l'insondable indifférence de sa génitrice, mais toujours aimante, l'abandonnée tente de rejoindre enfin ce "père obscur" dont elle a rêvé en secret sa vie durant. Mais dans la pénombre de la demeure du père, où sévit le clan, la guette un nouveau cauchemar où l'effrayant visage de l'oppression le dispute aux monstrueux délires de la névrose familiale dont il lui faudra s'émanciper pour découvrir le sentiment d'amour. Entre cris et chuchotements, de portes closes en périlleux silences, Kaoutar Harchi écrit à l'encre de la tragédie et de la compassion la fable aussi cruelle qu'universelle de qui s'attache à conjurer les legs toxiques du passé pour s'inventer, loin des clôtures disciplinaires érigées par le groupe, un ailleurs de lumière, corps et âme habitable.
Mon ressenti
Huis clos effroyable où l’anonymat est la règle. Elles sont des femmes uniquement parce qu’elles sont de sexe féminin, elles n’ont plus de nom, de rêves, d’existence encore moins d’attaches. Enfermées pour avoir dit, pour avoir osé braver… elles sont punies devenues des parias, mises au ban de la famille, de la société. Leur existence est misérable et pour survivre, les rituels sont importants dans l’attente qu’on viendrait la chercher… Nettoyer le sol encore et encore, laver le linge, plier le linge, étendre le linge, manger parfois, se laver comme on peut, dormir, uriner, déféquer… et attendre, attendre…
Le miracle de la vie a eu lieu une fois dans cette maison, une petite fille y est née : bonheur ou malheur d’où dépend de la place que l’on a. Témoin innocent de la descente aux enfers de ces femmes qui perdent petit à petit leur humanité pour sombrer dans la folie.
Monde cruel, dominé par la loi des hommes : c’est eux qui imposent et qui la bravent souvent mais ce sont elles qui sont condamnées, souvent par leurs paires d’ailleurs, leurs sœurs ou mères ou belles-mères… Dans ce jeu de miroir où la famille révèle ses méandres et ses côtés sombres, une petite fille devenue grande attend que son père la reprenne au sein de sa maison. Elle l’a tellement rêvé, imaginé au travers des discours irraisonnés de sa génitrice…
On dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions, encore une fois cette histoire confirme cet adage : croyances imbéciles, code d’honneur, moralité, pouvoir, soumission, foi, espoir, grandeur… pétrissent cette histoire de transmission.
Une écriture ciselée, toute en finesse qui vient frapper là où ça fait mal. Roman universel sur la condition de certaines d’entre nous.
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