Les portes du néant.
Edition Stock - 306 pages.
Présentation de l’éditeur :
Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek est contrainte de quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle retourne clandestinement dans son pays, en s’infiltrant par une brèche dans la frontière turque. Trois voyages en enfer dans la région d’Idlib où elle vit de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie, à la formation de l’Armée Syrienne Libre, jusqu’à l’émergence de l’État islamique, Samar Yazbek livre un témoignage courageux sur le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaires qui luttent pour survivre. Elle dit l’odeur de la terre après l’explosion d’une bombe, l’effroi dans le regard des mères, les corps mutilés ; elle dit l’une des plus grandes tragédies du xxie siècle.
Mon avis :
Ce livre ne fut pas facile à lire, il n’est pas facile à chroniquer. Ce n’est rien par rapport aux difficultés rencontrées par Samar Yaznek non seulement pour écrire, mais aussi pour témoigner de ce qui se passe en Syrie.
Samar Yaznek est une opposante au régime de Bachar El-Assad. Elle a dû quitter son pays, pas seulement pour se protéger, mais aussi pour protéger sa fille. Seulement, pour témoigner de ce qui se passait dans son pays, elle y retourna, clandestinement, et écrivit ce témoignage.
Il se compose de trois parties, pour trois voyages clandestins. La dernière partie est la plus longue, celle qui comporte plus de témoignages étendus non seulement des habitants de Syrie, mais aussi des combattants. Toutes sont cependant aussi importantes à lire, parce qu’elles montrent l’évolution, ou plutôt la dégradation de la situation en Syrie. Le mot « précarité » me paraît trop faible pour désigner la situation des femmes, des enfants.
L’auteure parle, oui, apparaît dans le récit, fait part de ses émotions, mais toujours elle s’efface devant la parole, brute, des personnes qu’elle rencontre. Peu de descriptions, sinon celles des destructions, des bombardements. Des portraits, celles de figures fortes qui l’accompagnèrent dans son périple, ou au contraire des personnes qu’elle ne croisa qu’une fois et dont elle montre les douleurs, les blessures, les mutilations. La mort est omniprésente, et peut survenir n’importe quand.
Les portes du néant ou l’oeuvre d’une écrivain engagée pour la cause des habitants de son pays.