Editions Points - 106 pages.
Présentation de l’éditeur :
L’usine a fait faillite, maître Ding est licencié. À seulement un mois de la retraite, c’est tout un monde qui s’effondre. Mais il retrouve soudain sa joie de vivre grâce à une idée géniale. Oui, mais cette idée… ne serait-elle pas un peu criminelle ?
Mon avis :
La Chine est un beau pays dans lequel tout le monde se porte bien, y compris depuis l’arrivée du capitalisme. Si, si, je vous assure ! Une réussite absolue. La preuve : maître Ding est licencié à un mois de la retraite, qu’il ne touchera donc pas, lui que les patrons n’hésitent pas malgré tout à montrer comme exemple de résignation. Si lui ne se plaint pas, qui osera le faire, je vous le demande ? Personne.
Ce court roman, à peine une centaine de pages, contient beaucoup d’humour – grinçant – et d’ironie. il en faut pas beaucoup de temps pour voir fondre les économies de presque une vie, surtout si la maladie, ou un accident, trouble votre quiétude – déjà quasiment inexistante. Il ne faut pas grand chose, dans un ménage uni de longue date, pour que les reproches à peine voilés, fusent. Après tout :
« -Un homme qui ne peut pas gagner d’argent pour sa famille, c’est comme une femme qui ne peut pas avoir d’enfants, impossible de garder la tête haute devant les autres ! »
Ce qu’il met en place pour s’en sortir est ingénieux et amoral – ou comment accomplir une tâche utile pour certains, et fructueuse pour son porte-monnaie. Le dénouement laisse songeur parce qu’après avoir tout vu par les yeux de maître Ding, on peut se demander ce qu’il a réellement vu.
Le maître a de plus en plus d’humour est un livre parfait pour découvrir l’oeuvre de Mo Yan.