Une forêt obscure
2016 – La bête noire – 400 pages
Présentation de l’éditeur :
" Je n'ai rien d'un monstre. Je suis là uniquement pour nourrir l'esprit de la forêt, en lui offrant la chair de la jeunesse. " Daniel Singleton, alias Robert Christian Hansen (1939-2014), le monstre d'Anchorage.
À Montréal, Luka diffuse sur le Web les images des animaux qu'il torture, puis celles de son amant qu'il assassine à coups de pic à glace. Pour enquêter sur une telle affaire, il faut un flic borderline comme Louise Beaulieu.
En Alaska, dans la petite ville de Juneau, deux jeunes filles sont découvertes en état de choc. Pour comprendre, il faut un flic comme Carrie Callan, qui va exhumer les vieux secrets et regarder le passé en face.
Le point commun à ces deux affaires : Daniel Singleton, un tueur en série. Du fond de sa cellule, il élabore le piège qui va pousser Louise à aller plus loin, toujours plus loin... Jusqu'à la forêt de Tongass, là où le mensonge corrode tout, là où les pistes que suivent les deux enquêtrices vont se rejoindre.
Ce roman est librement inspiré du meurtre commis par Luka Rocco Magnotta en 2012, ainsi que des crimes de Robert Christian Hansen, qui a violé et assassiné 17 femmes entre 1971 et 1983.
Mon avis :
Je n’ai pas aimé, mais pas du tout et si je suis allé jusqu’au bout c’est uniquement parce que je rechigne à abandonner un livre.
Il y a trois parties, un prologue et un épilogue et, bien entendu, des chapitres. Ces chapitres commencent tous par la date, l’adresse complète, ville, pays et ce à quoi elle correspond, commissariat, domicile d’untel, etc.
Rien que cela m’énerve, je ne souhaite pas lire cet en-tête mais comme mes yeux sont attirés, alors, forcément je lis. Ensuite citer des chansons en anglais c’est bien, les traduire c’est mieux, Mitchelli doit penser que ses lecteurs sont tous bilingues ! Je n’ai pas envie de m’occuper l’esprit avec une traduction, je lis et ça doit couler, rien d’autre. Là on perd du temps. Et puis ces explications scientifico-wikipediennes m’insupportent ! Je ne dis pas que c’est du plagiat, non, mais c’est drôlement bien imité. Vous me pensez mauvais coucheur, que nenni. Simplement j’ai eu l’occasion d’écouter M. Mitchelli au sujet de ce livre, disant qu’il écrivait simplement pour toucher le plus grand nombre de lecteur. C’est loupé. Fallait rester vraiment simple et ne rien dire.
Pour l’écriture, il y a une tentative de mots cogneurs de phrases, sans la musique qui va avec et c’est dommage, on ne suit pas, du moins, moi, je ne suis pas. Entre Québec et Juneau en Alaska, on ne pratique pas la même langue et si une québécoise parle anglais ce n’est certes pas avec des « tabernouche », « marde », « câlisse » et « tabernacle » mots d’usage au Québec qui ne veulent rien dire en anglais. Il faut rester dans une certaine logique sans y déroger faute de quoi on s’égare et on égare le lecteur.
Que dire de l’intrigue si ce n’est qu’elle ne m’a pas emballé. On trouve dans la littérature des exemples meilleurs d’ouvrages dédiés à des tueurs en série, je pense à Ann Rule notamment et bien d’autres qui n’utilisent pas l’horreur comme descriptif des actes relatés. Après tout pourquoi pas, certains aimeront, j’aime mieux, pour ma part, ce qui est suggéré. A aucun moment je n’ai ressenti le moindre frisson et même je n’appréciais plus guère, à force, devoir reprendre ce livre pour continuer ma lecture.
Le clin d’œil au « Silence des agneaux » ( entretien en prison, en Alaska, entre Louise l'enquêtrice et Singleton, dans une cellule sécurisée, comme Clarice Starling et Hannibal Lecter ) aurait pu être sympa, mais là aussi la puissance du verbe n’y était pas.
Je ne conseillerai pas ce livre.
2/5