La dernière Licorne
Edition Les presse de la cité - 594 pages.
Présentation de l’éditeur :
Un thriller ambitieux au rythme effréné. Une intrigue historique diaboliquement séduisante qui embarque le lecteur dans une course folle, de Bordeaux à Erevan en passant par le Vatican et Hong Kong, à la poursuite d’un secret qui n’est rien de moins que celui de l’humanité tout entière.
Mon avis:
Installez-vous bien confortablement dans votre fauteuil, prévoyez de quoi vous hydrater et vous pouvez vous plonger dans les 594 pages de ce roman. N’hésitez pas cependant à faire des pauses à l’intérieur de ce livre que je qualifie tout de suite de thriller ésotérique : il se divise en neuf courses et il est bon de s’arrêter avant chacune d’elles, ne serait-ce que pour savoir où celle-ci nous entraîne.
En effet, quand nous lisons les premières pages, nous pouvons presque croire que nous allons nous retrouver dans un récit assez « confortable ». Certes, il est question d’un secret, transmis de génération en génération (grand classique) mais la petite Aman, qui fête son anniversaire, semble mener une vie simple, sereine, entourée des siens et de Leka, animal de compagnie inséparable de la petite fille. Dès le chapitre suivant, fini le confort, et il en sera de même tout au long de la lecture.
Le rythme est très soutenu, les personnages principaux ont peu de temps entre chaque péripétie pour se poser, pour réfléchir vers la nouvelle étape de leur périple, qui les mène de l’Europe aux portes de l’Asie – faites attention à ne pas vous perdre entre les différents lieux. De même, ne vous perdez pas dans les différentes temporalités : ainsi, un récit est enchâssé dans le récit principal. Il est nettement repérable mais il peut aussi créer un sentiment de flottement – le choix des prénoms n’est pas innocent.
Mais, me direz-vous, qui sont les personnages principaux ? En effet, les personnages secondaires sont nombreux, nettement caractérisés, mais disparaissent parfois très rapidement, alors que j’aurais aimé poursuivre un bout de chemin avec eux (preuve de la force avec laquelle ils ont été caractérisés). Ainsi, et l’erreur est humaine, j’étais persuadée que celle qui est devenue l’un des personnages féminins principaux du roman ne ferait qu’une apparition. Cécile avait tout du professeur d’université revêche que l’on a qu’une envie : renvoyer à ses recherches qui n’intéressent pas grand monde et surtout qu’elle y reste ! Erreur, erreur, il ne faut pas se fier aux apparences, ce que certains ont fait trop longtemps, dans de tout autre domaine.
Et les autres, me direz-vous encore ? Nous avons le charmant Zak Ikabi, qui paraît attirer les ennemis et leurs armes avec une facilité déconcertante. Chercheur ostracisé par ses théories pour le moins ésotériques (nous y revoilà), il prend des risques et en fait prendre aussi à ses proches. Ce n’est pas entièrement de sa faute, mais tout de même. Nous avons leurs adversaires, avec à leur tête Cortès. Pouvoir et destruction sont ces deux moteurs. J’ai rarement vu un personnage aussi négatif, il est impossible de lui accorder ne serait-ce qu’une once de sympathie, et pourtant, j’ai très souvent de la sympathie pour les « méchants ». Ses acolytes sont à l’avenant.
Ce livre est un thriller mais son sujet est tout de même assez difficile, bien loin des licornes des oeuvres de littérature jeunesse. J’aurai presque envie de vous recommander la lecture d’extraits de la Genèse, comme le fait Cécile au cours du roman, voire de l’épopée de Gilgamesh : quand on commence un parcours parfois ardu, il est bon d’avoir balisé le terrain avant.
La dernière licorne est un roman qui demande du temps pour être lu, même s’il est vrai que l’on a envie de s’avoir ce qui va se passer juste après.