Mes années grizzlis.
Edition Gallmeister - 400 pages.
Présentation de l’éditeur :
Revenu brisé de la guerre du Vietnam, Doug Peacock a trouvé à se reconstruire en passant vingt années de sa vie dans les montagnes de l’Ouest américain, sur les traces d’un formidable prédateur : le grizzly, dont il est à ce jour l’un des plus grands spécialistes au monde. Son récit captivant nous entraîne de l’Alaska à la mer de Cortez, à la découverte d’un animal mystérieux, bien plus proche de nous que nous ne saurions l’imaginer. Dans ses relations avec ses semblables aussi bien qu’avec l’homme et son environnement, le grizzly incarne puissamment liberté et sauvagerie, que menacent pourtant les avancées notre civilisation.
Mon avis :
Ce livre, je l’avais symboliquement gardé pour mes vacances parce que j’avais envie de prendre le temps de rencontrer Doug Peacock. Je le connaissais déjà, un peu : c’est lui que le grand Edward Abbey avait pris comme source d’inspiration dans Le gang de la clef à molette (livre que je ne saurai trop recommander). Il sera question de son ami Ed dans le livre. Il sera question de bien d’autres amis aussi.
Ce livre est double, et sa couverture est particulièrement réussie : Doug Peacock a été un béret vert pendant la guerre du Vietnam. Il est revenu convaincu de l’inutilité de cette guerre. Mes années grizzly est le récit écrit pour tenter de redonner un sens à sa vie. Il raconte à la fois les mois passés, chaque année, à observer les grizzlis et les années passées au Vietnam, les combats qu’il a menés, les attaques subis, les blessés, les morts.
Il n’est pas le seul à tenter de reconstruire sa vie, pas de la façon dont l’Amérique pourrait s’y attendre. Mais qu’a fait l’Amérique, pour ses vétérans ? Les statistiques parlent d’eux mêmes. Peacock, ceux qu’il croise et qui vivent avec leur pension d’invalidité demandent surtout qu’on leur fiche la paix, pendant que l’Amérique, elle, continue sa course à la modernisation, à l’argent, et au pouvoir. Pour le respect de la nature et des hommes qui ont choisi d’y vivre, vous repasserez, sauf à compter sur une poignée d’activiste et quelques sabotages.
Un peu plus, et je ne vous parlais pas des grizzlis que Peacock observe, ceux qu’il retrouve tous les ans, ceux qui sont devenus mythiques. Je ne vous parlai pas non plus des familles qu’il peut observer, de ses jeunes qui jouent parfois. Je ne vous parlai pas non plus des dangers, bien réels et des difficultés pour mener à bien ses observations.
Je vous dirai simplement : si vous avez aimé Edward Abbey ou Rick Bass, découvrez Doug Peacock !