Le sympathisant
Edition Belfond - 504 pages.
Présentation de l’éditeur :
Au Vietnam et en Californie, de 1975 à 1980
Avril 1975, Saïgon est en plein chaos. À l’abri d’une villa, entre deux whiskies, un général de l’armée du Sud Vietnam et son capitaine dressent la liste de ceux à qui ils vont délivrer le plus précieux des sésames : une place dans les derniers avions qui décollent encore de la ville.
Mais ce que le général ignore, c’est que son capitaine est un agent double au service des communistes. Arrivé en Californie, tandis que le général et ses compatriotes exilés tentent de recréer un petit bout de Vietnam sous le soleil de L.A., notre homme observe et rend des comptes dans des lettres codées à son meilleur ami resté au pays.
Mon avis :
Je suis allée au bout de ma lecture, mais je dois dire que j’ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre. Et encore, suis-je vraiment entrée dedans ? Je n’en suis pas sûre.
Je ne me suis pas sentie proche du narrateur/personnage principal qui était omniprésent puisqu’il s’agit de ses confessions, de ses mémoires, comme on voudra. Il nous raconte son double jeu, d’un côté, homme de confiance d’un général pro-américain, de l’autre agent secret communiste. Il ne choisit pas son camp parce que sa naissance a fait de lui un être double, occidental par son père, oriental par sa mère, jeune fille séduite par un prêtre français – abusée me semble plus juste.
Au cours de la lecture, on découvre la nature de ses trahisons et des renseignements qu’il transmet au pays. Ce livre aurait pu être une histoire d’amitié mais non, pas vraiment, bien que ses deux amis les plus proches soient bien présents dans l’ensemble du récit. Il aurait pu être une histoire d’amour, mais ce n’est pas non plus le cas. Le narrateur-capitaine côtoie pourtant des femmes, il entame même une liaison, presque une vie commune avec l’une d’entre elle. Leur histoire n’ira pas vraiment très loin. Elles font pourtant partie des rares personnages, avec les deux amis, à posséder un prénom. Les autres sont plutôt désignés par leur grade, leur rôle, leur caractéristique, voire un mélange des deux (l’adjudant glouton), pion d’idéologies qui dérapent.
Le capitaine est l’homme de deux camps dont au final aucun des deux ne gagne, chaque idéologie ayant des méthodes bien à elle, bien différentes, mais tout aussi coercitives.
Ce roman offre une vision très large, dans le temps et dans l’espace de la guerre du Vietnam, jusqu’à ses conséquences ultimes, sur un peuple, sur ceux qui le composent, chair et esprit souffrant. Un roman pour ceux que la culture vietnamienne et la culture américaine passionnent.