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3 participants

    GUENE, Faïza

    Nina
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    Message  Nina Mer 10 Jan 2018 - 22:41

    GUENE, Faïza Cover116

    Millenium blues
    Edition Fayard - 234 pages

    Présentation de l’éditeur :

    Millénium Blues raconte une transition, de la fin des années 90 à nos jours, à travers le regard piquant et nostalgique de Zouzou. Dans une saga moderne, elle promène sur son époque son regard d’enfant, d’adolescente, puis de jeune femme, et enfin de mère, tout cela dans le désordre ou presque.
    Le 11 septembre 2001, la coupe du monde 1998, le second tour de l’élection présidentielle de 2002 ou encore la Grippe A, sont autant d’évènements qui jalonnent le récit privé de la jeune femme.

    Mon avis :

    Ce qui m’a attiré, en plus du nom de l’auteur, c’est la couverture, d’un bleu apaisant, sur laquelle tranche les écouteurs blancs, symboles de ce nouveau millénaire, à la fois ouverture vers l’écoute illimitée de créations musicales et enfermement sur soi. La narratrice, c’est Zounia dite Zouzou. Elle nous raconte sa vie, de son enfance à maintenant, dans l’ordre des émotions sans jamais nous perdre dans la chronologie. Sa vie, et ce passage à l’an 2000 où l’on pensait que tout irait mieux, que l’on pourrait enfin se parler, comme si avant, c’était impossible. Rêve ? Oui.
    Zouzou est fille de divorcée, née d’un mariage mixte. Elle est le lien entre deux parents qui n’ont rien à se dire. Mariage qui a déplu fortement à la grand-mère de Zounia, la mère de sa mère, qui a aligné les clichés sur les mariages mixtes avec constance.
    Ce que nous montre ce livre ? L’isolement. La grand-mère, d’abord, abandonnée dans une maison de santé par ses trois filles, parce qu’aucune ne voulait ou ne pouvait la prendre en charge. Isolement de la mère de Zouzou, qui ne refera jamais sa vie. Isolement de Zouzou, fille unique, et de sa meilleure amie Carmen, dont le père semble venu tout droit, par sa mentalité, d’une autre époque, Simone, octogénaire, seule avec Zouzou son assistante de vie – ou comment s’ouvrir aux autres après avoir vu et vécu l’isolement.
    Livre anti-glamour, il montre l’envers du décor d’une catégorie censée faire rêver : les acteurs. Ils jouent constamment, même sur papier glacé. C’est peu de dire que ce n’est pas glorieux, ce n’est même pas amusant.
    Zouzou nous retrace une époque, la nôtre, la sienne, elle ne dresse pasun catalogue vide, elle raconte les faits qui ont véritablement fait partie de sa vie, qui l’ont accompagnée, comme la coupe du monde 98 (Youri Djorkaeff plutôt que Zinedine Zidane) ou le 11 septembre. Elle est une fille de notre époque, elle qui souhaite pour son enfant de ne plus vivre dans un monde où l’on a peur de tout le monde.
    Les chapitres sont courts parce qu’ils disent l’essentiel, non le superflu. Le langage est simple, ce qui ne veut pas dire simpliste – être immédiatement compréhensible est plutôt bon signe.
    Il est aussi question de résilience, du fait de parvenir à continuer sa vie en dépit des épreuves. Parce que, pour reprendre une expression de ces années-là, la vie n’est pas un long fleuve tranquille.
    Pinky
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    Message  Pinky Jeu 11 Jan 2018 - 9:42

    merci Nina pour cette présentation, je le note
    peyrelong
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    Message  peyrelong Jeu 11 Jan 2018 - 10:12

    Merci Nina
    Nina
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    Message  Nina Jeu 11 Jan 2018 - 23:48

    Merci Pinky et Peyrelong pour vos visites.
    Nina
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    Message  Nina Mer 2 Sep 2020 - 18:36

    GUENE, Faïza Cover221

    La discrétion
    Edition Plon – 256 pages
    Présentation de l’éditeur :
    Yamina est née dans un cri. À Msirda, en Algérie colonisée.À peine adolescente, elle a brandi le drapeau de la Liberté.
    Quarante ans plus tard, à Aubervilliers, elle vit dans la discrétion. Pour cette mère, n’est-ce pas une autre façon de résister ?
    Mais la colère, même réprimée, se transmet l’air de rien.
    Mon avis :
    Faïza Guène est une autrice qui a une manière unique d’emporter les lecteurs dans son univers, qui est aussi le nôtre, même si nous donnons parfois l’impression de passer à côté, à côté de ses personnes qui ont toujours fait de leur mieux, qui ont toujours travaillé, et se reprochent aujourd’hui les échecs, les errances de leurs enfants.
    Est-ce vraiment des échecs, des errances, d’ailleurs ? Les quatre enfants de Yamina ont un travail – parfois, comme son fils, Omar, un de ses métiers précaires que l’on fait en attendant mieux, en se disant que c’est provisoire, un travail qui dépend (il est chauffeur Uber) de sa disponibilité et du jugement que les autres voudront bien laisser sur internet, ou un travail de fonctionnaire, en mairie, travail sous le regard des autres, de ceux qui sont prêts à vous dénoncer parce que vous avez parlé arabe avec une personne qui avait besoin de votre aide. Changer simplement « arabe » par « anglais », je suis sûre, comme d’autres dans ce récit, que « dénonciation » se transformerait en « félicitations ». Les enfants de Yamina ne sont pas, pas encore ou plus mariés : le mariage est la réussite d’une mère, et le divorce de sa fille aînée, le désir d’indépendance de sa cadette sont pour elle comme des échecs.
    Et Yamina de se souvenir. De sa jeunesse, des « événements » en l’Algérie, l’indépendance, puis, tardivement, son mariage et son arrivée en France. Les vacances, ensuite, au pays, avec les enfants. Ne pas faire de vagues, jamais, être contente de ce que l’on veut bien lui accorder. Yamina ne remarque même pas les injustices dont elle est victime. Je pense notamment en début de roman à l’attitude du médecin envers elle, qui m’a fait grincer des dents. L’un de ses filles, Hannah se révolte par contre, et ne supporte pas cette fausse bienveillance, cette condescendance, comme si elle devait sans arrêt se justifier d’être là, d’être née en France, d’être ce qu’elle est. Se justifier aussi de n’être pas « comme eux », ceux qui ont commis des attentats – alors que personne ne devrait avoir à le faire, cela devrait être évident.
    La discrétion – ou l’histoire d’une famille qui est comme les autres, mais une histoire que certains n’ont pas envie d’entendre, parce qu’elle est très éloignée des clichés.

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