Titre : Maria
Editeur : Grasset - Nombre de pages : 180
Présentation de l’éditeur :
Dans le cœur de Maria, il y a d’abord Marcus, son petit-fils de trois ans. Ensemble, ils guettent les oiseaux, collectionnent les plumes et s’inventent des mondes. À l’arrivée d’un deuxième enfant, les parents de Marcus font un choix radical. Nul ne saura le sexe du nouveau-né. Ni fille, ni garçon, leur bébé sera libéré des contraintes de genre.
Maria est sous le choc. Abasourdie, abandonnée, elle se débat pour trouver sa place et ses mots. Reste ’éblouissement de l’amour pour Marcus, restent les oiseaux dont les ailes les abritent. Mais pour combien de temps ?
Mon avis :
J’ai commencé ce livre lors d’une pause, et j’ai regretté de devoir le reposer.
Maria est une femme simple. Shampouineuse, elle a élevé seule sa fille Céline après son veuvage. Aujourd’hui grand-mère heureuse, elle a tissé des liens très forts avec Marcus, son petit-fils. Elle s’apprête à être à nouveau grand-mère et subit de plein fouet le choix de sa fille et de son beau-fils Thomas : ne pas révéler le sexe du bébé nouveau-né.
J’avais déjà lu un livre qui exploitait ce thème de manière secondaire (le mois le plus cruel de Louise Penny). Ici, le sujet est central : le genre, et la parentalité. Ce livre m’a questionnée sur les questions liées au genre, mais aussi sur la réception de ceux qui décident d’élever leurs enfants autrement. Oui, Thomas et Céline font des choix différents, qui heurtent parfois. Cependant, ces choix ne mettent pas en danger la santé de leurs enfants. Les réactions qu’ils provoquent sont violentes, parce que tout ce qui sort de la norme dérange, parce que chacun a des idées toutes faites sur ce qui est bon pour les enfants, parce que l’on a une forte tendance à reproduire ce qui nous a été transmis, sans véritablement s’interroger si c’était bon, ou bien ou pas. Prenez William, par exemple. Le compagnon de Maria, père de deux fils qu’il n’a pas élevé, qui vivent désormais loin de lui, ne supporte pas de voir Marcus élever différemment. Lui souhaite le voir ressembler à un garçon, ou plutôt à l’idée qu’il se fait d’un garçon.
Ce roman est court, et plutôt que de le regretter, je vois les avantages puisqu’il permet à chacun de se questionner, et non d’imposer une vision des choses. Un fossé est creusé entre Maria et sa fille, ces difficultés à se comprendre n’empêchent pas l’amour, il entrave simplement son expression. Pour toujours ? Pas nécessairement.